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dimanche 11 avril 2021

Homélie du 11/04/2021 : 4ème dimanche de Carême, dimanche de Saint Jean Climaque : Le sourd-muet...




 


Dimanche de saint Jean Climaque.

(Marc - 9, 17 à 31).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen

Aujourd’hui, notre sainte Eglise orthodoxe nous invite à contempler notre Seigneur comme le Médecin de notre âme et de notre corps, et cette thérapie divino-humaine prend source dans notre foi envers la Divine Trinité. Nous savons tous que le lieu providentiel dans lequel se manifeste avec grande puissance l’œuvre divine du salut de l’humaine condition est l’Eglise, dont chacun d’entre nous est une pierre vivante pour accueillir Dieu et notre frère. Nos saints Pères témoignent tous sans exception du mystère que représente « l’Eglise qui est au cœur du monde, de l’homme qui est au cœur de l’Eglise, et de la Divine Trinité qui est au cœur de l’homme ».


L’Ecriture dit : un homme s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, je t’ai amené mon fils possédé par un esprit sourd et muet », que signifie pour chacun d’entre nous cette expérience existentielle ? Il nous est dit «  un homme » sans autre précision, ceci veux dire que tout homme peut se tourner librement vers Jésus pour implorer son aide, non seulement pour lui-même mais surtout pour son prochain, mais pour que tout homme puisse se tourner vers Jésus, nous Chrétiens orthodoxes, nous devons être des témoins vivants et vivifiants de l’Evangile du Seigneur. 

dimanche 4 avril 2021

Homélie du 04/04/2021 : 3ème dimanche de Carême, Vénération de la Sainte croix...

 



Vénération de la Sainte Croix

(Marc, 8, 34 à 9, 1)

    Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen. 
                                          
Aujourd’hui, c'est-à-dire toujours, puisque nous savons que chaque jour est une icône de l’éternité, notre sainte Eglise orthodoxe nous invite à faire librement l’expérience du renoncement. Renoncer à ce qui passe et trépasse, c'est-à-dire nous-mêmes pour acquérir ce qui demeure pour toujours, encore nous-mêmes mais dans notre réalité éternelle divino-humaine. 

Pour acquérir par la grâce divine notre véritable vocation à la vie divino-humaine, nous devons apprendre à renoncer à rester des individus coupés de leur dimension spirituelle. Si nous nous détournons de Dieu et de l’Eglise, il nous sera impossible de renoncer à tout ce qui en nous et autour de nous, ne cesse de nous harceler pour nous faire abandonner notre vie et notre voie orthodoxe. Pourquoi trouvons-nous si difficile voire impossible de renoncer à ce qui de toute façon ne nous appartient absolument pas, à savoir nous-mêmes, nos proches et nos biens ? Parce que notre foi est encore faible, nous nous laissons séduire par les tentations du monde déchu, alors qu’en vérité notre cœur profond désire la vie divino-humaine. 

dimanche 28 mars 2021

Homélie du 28/03/2021 : 2ème dimanche de Carême : Dimanche de Saint Grégoire Palamas, le paralytique...

 




Le Paralytique
(Marc 2, 1 – 12)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
Aujourd’hui, au milieu de nous et pour chacun et chacune d’entre nous, l’Eglise nous rend témoins du miracle de la guérison d’un paralytique. Nous aussi, comme lui, portés par la grâce divine, nous sommes venus dans l’Eglise pour y rencontrer le Médecin des âmes et des corps. 

Etrange cortège de ceux qui portent le paralytique, et dont le Christ loue la Foi, étrange procession silencieuse qui vient d’on ne sait où, qui traverse la foule et qui se retrouve sur le toit d’une terrasse du haut duquel ils font descendre le paralytique jusqu’à Jésus. Quelle est donc la métaphore du toit dans l’homme ? C’est son esprit, lieu de l’intelligence spirituelle qui peut accueilir les bénédictions célestes et les faire descendre comme une épiclèse dans la profondeur du cœur de l’homme. Ce mouvement des porteurs montre que lorque l’homme se met en route et s’élève vers Dieu, Dieu descend vers l’homme, alors la rencontre divino-humaine et même le miracle deviennent possibles. 

dimanche 21 mars 2021

Homélie du 21/03/2021 : 1er dimanche de Carême, Triomphe de l'Orthodoxie...

 


                 Triomphe de l’Orthodoxie              

 (Jean  1, 43 – 51)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise Orthodoxe célèbre le « Triomphe de l’Orthodoxie », elle nous transmet le témoignage de ceux et celles qui étaient autour du Christ, qui ont accueilli  son enseignement, l’ont mis en pratique et ont parfois donné leur vie par le Martyre dans leur certitude intérieure que le Christ était la Vérité Absolue incarnée. Cette vérité de la « foi, de l’espérance et de la charité » est venue jusqu’à nous à partir des Apôtres, de leurs successeurs les Evêques et de nos saints Pères et nos saintes Mères en Dieu. Cette vérité divino-humaine est conservée précieusement avec amour et dans toute sa beauté théologique, liturgique et spirituelle dans notre sainte Eglise orthodoxe. La Tradition iconographique que nous célébrons aujourd’hui, témoigne de la grâce engendrée par sa présence vivifiante qui illumine de lumière céleste l’Eglise, notre âme et le monde. Je nous propose avec la grâce du Saint-Esprit de méditer ensemble sur ce que signifie, pour chacun et chacune d’entre nous, le fait d’être orthodoxe, d’apprendre à devenir une icône pascale et véridique par l’ascèse orthodoxe qui a vocation d’unir la personne humaine avec les Personnes divines.

 

dimanche 14 mars 2021

Homélie du 14/03/2021 : Expulsion d'Adam et Eve du Paradis...

 




Expulsion d’Adam et Eve du Paradis.

(Matthieu 6, 14 à 21)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, notre Mère l’Eglise, sainte, humble et sage, nous tend à nouveau les bras, elle se penche sur notre cœur pour nous transmettre la céleste bénédiction spirituelle de l’Esprit Saint. L’Eglise nous fait goûter la prière de l’Esprit Saint qui en nous « gémit de manière ineffable », prière qui descend du saint Royaume de Dieu et dont chaque grain est composé d’amour et de lumière divines. La prière est la voie bénie et sûre qui par la grâce du Saint Esprit, peut ouvrir les portes du Royaume de Dieu au sein de l’Eglise à tout fidèle, qui se tient en conscience et avec « crainte de Dieu, foi et amour » devant  la Divine Trinité. Tout comme Rachel qui refuse toute consolation suite au massacre des innocents, L’Eglise ne peut se consoler de voir ses enfants spirituels être séparés de Dieu par la malice du monde déchu, elle ne cesse de prier pour leur retour dans le chemin saint et sacré de la voie et de la vie orthodoxes.  

Pourquoi, l’Eglise met-elle ce dimanche sous le signe d’Adam ? Pour que nous nous souvenions d’où nous venons et pourquoi nous avons perdu notre terre originelle. Ne sommes-nous pas nés en Adam et Eve ? Et n’est ce pas ce même Adam avec Eve qui par immaturité nous ont valu l’expulsion du Jardin d’Eden, suite a leur refus de pratiquer le  « saint jeûne » demandé par Dieu. Ayant ainsi rompu leur sainte alliance avec Dieu, la conséquence immédiate en est que la grâce divine s’est voilée en eux.          La preuve en est, qu’ils sont tombés dans  l’incapacité de confesser leur péché au Père Céleste, tout en se rejetant la « faute originelle ». Mais quel jeûne devait donc observer Adam et Eve ? Leur jeûne, quel beau paradoxe, consistait à se nourrir sans aucune restriction de l’abondance des nourritures spirituelles, que Dieu leur offrait librement, et pour un temps seulement, ils devaient « jeûner » et s’abstenir de manger de « l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal ». Mais par leur désobéissance et malgré leur proximité avec Dieu, leur chute a commencé dans le Jardin d’Eden, et l’esprit dans la confusion, ils se sont rendus incapables de faire le bien comme de renoncer à faire ce qui est mal. 

dimanche 7 mars 2021

Homélie du 07/03/2021 : Le Jugement Dernier...




 Le jugement dernier

 (Matthieu 25, 31 à 46)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous rappelle cette parole du Seigneur « quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous ses anges, alors il prendra place sur son trône de gloire…pour juger toutes les nations» et le Seigneur conclût cet Evangile « et, ils s’en iront, ceux-là à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle ». L’Esprit de Dieu nous invite à une prise de conscience non pour nous juger où nous condamner nous-mêmes, mais pour discerner dans quel état religieux nous sommes, afin d’œuvrer librement avec Dieu pour acquérir la justesse spirituelle et hériter la vie éternelle. Car en vérité chaque Divine Liturgie est l’icône de cette autre parole du Christ sur la Croix: « tout est accompli », elle récapitule ce qui nous est prophétisé depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, y compris spirituellement la venue du Jugement Dernier. 


Ce Jugement de Dieu est en vérité le signe de l’amour divin qui ne cesse d’accompagner l’humanité souffrante et exilée depuis la chute édénique. Nous avons dans l’Eglise reçu la grâce d’intercéder pour cette humanité dont chacun d’entre nous est le cœur, pour y faire circuler à nouveau la sève spirituelle par la prière liturgique. Depuis la Chute, nous portons les signes de notre séparation d’avec Dieu et voici que chacun d’entre nous se retrouve nu, malade, affamé, assoiffé, emprisonné et étranger, non seulement à lui-même mais à Dieu ; et l’ennemi du genre humain continue de se servir du vieil homme en nous pour perpétuer notre aliénation psychique et physique. L’Eglise du Dieu vivant témoigne de la Présence de la Sainte Trinité, qui « sonde les reins et les cœurs », non pour nous punir mais pour nous purifier et nous sanctifier. Entrer dans l’Eglise, c’est pénétrer spirituellement dans le Saint des saints, et nous inviter à prendre conscience de l’état de notre robe nuptiale, c’est à dire notre âme, afin de participer en bonne intelligence au Banquet mystique et eucharistique. 

dimanche 28 février 2021

Homélie du 28/02/2021 : Le fils prodigue...




 Le Fils Prodigue

(Luc 15,11 à 32)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous propose une méditation sur le sens spirituel de la paternité en Dieu et selon Dieu. L’Evangile nous fait vivre de l’intérieur ce que signifie « être père, mais aussi être fils ou fille », et nous propose de méditer sur la relation qui unit le fils prodigue à son père. Mais surtout et au-delà, nous interroge à travers l’histoire du « fils prodigue » sur notre relation personnelle avec notre Père Céleste, mais aussi avec l’Eglise-Corps du Christ.  


Le fils prodigue s’exile volontairement de la maison paternelle, et se retrouve étranger en terre inconnue aux mœurs étranges, dans laquelle livré à lui-même, il fait l’expérience de l’avidité du monde, de la rapacité des profiteurs, des mensonges au sein de l’humanité déchue, de l’individualité stérile, et de sa soumission envers des prostituées qui dévorent allègrement son héritage. Le fils prodigue expérimente alors cette parole forte du Seigneur « à quoi bon pour un homme de gagner le monde entier, s’il y perd son âme ». Le monde dont parle ici le Christ est celui contre lequel saint Jean nous met en garde en nous disant « vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde », c’est à dire du monde façonné par les ténèbres des mensonges qui séduisent et perdent l’humanité, qui épuisée finit par s’identifier aux fausses promesses distillées par les œuvres corrompues du vieil homme.

dimanche 21 février 2021

Homélie du 21/02/2021 : Le pharisien et le publicain...





 Le Pharisien et le Publicain

(Luc 18, 9 à 1)

 Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

L’Evangile de ce jour, met en relief, deux attitudes religieuses, celle d’un pharisien persuadé que l’étude de la Torah, est le couronnement de la vie religieuse, et celle d’un publicain, conscient d’être pécheur mais criant vers le ciel de toute son âme, deux manières de penser et d’agir pour obtenir la bénédiction divine et trouver grâce devant Dieu. Le pharisien ne jure que par le strict accomplissement de la loi mosaïque pour être sauvé, et le publicain qui certes crie vers le ciel mais se ressent comme plus ou moins indigne d’être entendu et exaucé. L’Eglise va montrer à travers l’attitude du Seigneur, que l’orthodoxie est la véritable voie spirituelle, la voie royale qui est le Christ lui-même et lui seul, et qui exclut tout extrême que serait la loi sans amour ou la pusillanimité sans vérité.


Le Christ témoigne en faveur du publicain qu’il est sorti du Temple justifié, mais pas sauvé pour autant, car il lui appartient maintenant de s’approprier le salut, par un total retournement de sa vie et de sa vision religieuse. La liberté de l’homme reste entière, même après la Chute, avec toutes ses conséquences pour la vie spirituelle de l’humanité. Dieu ne sauve pas l’homme sans l’Amen de celui-ci, c’est pourquoi, Dieu a envoyé de manière providentielle Marie dans le Temple de Jérusalem, et même dans le Saint des Saints, pour témoigner au cœur même d’Israël, de l’incarnation du Messie attendu. Marie est accueillie par le Grand-Prêtre et par sa présence dans le saint des saints elle accomplit cette parole biblique « voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, qu’on appellera Emmanuel ». Prophétie sainte et levain spirituel pour élever l’humanité, afin qu’Israël puisse accueillir et donner au monde la Bonne Nouvelle du Salut. Sans entrer ici dans une exégèse approfondie, nous pouvons nous souvenir que nous connaissons au moins deux autres pharisiens venus à la rencontre du Seigneur, Saül devenu Paul qui dans (Actes des Apôtres 3, 26) se définit comme pharisien, fils de pharisien et Nicodème (Jean 3 et la suite) qui vint vers Jésus durant la nuit en cachette par crainte du Sanhédrin pour l’interroger. Vous pouvez lire ces passages et en retirer un grand profit spirituel.

dimanche 14 février 2021

Homélie du 14/02/2021 : Dimanche de Zachée...

 


Dimanche de Zachée

(LUC 19, 1 à 10)


Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.


Aujourd’hui, L’Eglise nous invite à accompagner le Seigneur chez Zachée le Publicain, homme méprisé par le pouvoir religieux en place, afin de se mettre à table avec lui et partager un repas matériel et spirituel. L’Ecriture nous dit : « Jésus entrait dans Jéricho et traversait la ville. Et voici, un homme du nom de Zachée cherchait à voir Jésus, mais il ne le pouvait pas parce que la foule était là et qu’il était petit de taille ». Que signifie cela ?


La ville peut être vue ici comme une métaphore de l’homme lui-même, car Jésus qui est Dieu se promène volontiers avec nous, au cœur de notre être et de notre vie, la Genèse nous rappelle que « Dieu se promenait le soir dans le Paradis et conversait avec notre ancêtre, Adam ». Ailleurs, le Psalmiste nous dit : « Jérusalem, bâtie comme une ville harmonieuse, où tout forme un grand corps », d’autres textes existent qui montrent la « ville » comme une métaphore de l’homme. Mais pour que Jésus s’arrête et nous parle, nous devons avoir le désir de le voir et de le rencontrer, avant de pouvoir comme Zachée, nous attabler avec lui et recevoir un enseignement spirituel vivant et vivifiant. 

dimanche 7 février 2021

Homélie du 07/02/2021 : L'aveugle de Jéricho...



                                                                                

L’aveugle de Jéricho

(LUC : 18, 35 à 45).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous rends témoins du passage qui va des ténèbres vers la lumière, et ce miracle s’accomplit pour un homme aveugle assis au bord du chemin et qui mendiait. L’Eglise est une icône de ce chemin sur lequel se trouve la foule des croyants, parmi lesquels sont assis des aveugles, des sourds, et d’autres encore, la Divine Liturgie est-elle autre chose que de crier comme l’aveugle : « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ». Le Seigneur emprunte ce chemin qu’est l’Eglise, à chaque fois qu’IL vient se donner comme Médecine divine à chacun d’entre nous par Son Corps et Son Sang. 


L’Eglise est donc ce chemin par lequel peuvent aller vers le Christ, ceux qui cherchent la guérison spirituelle, il nous faut donc déblayer en nous et autour de nous, ce qui pourrait faire obstacle à notre salut et refuser d’écouter la foule qui nous ordonne de nous taire. Ainsi l’Evangile de ce jour, nous dévoile l’espérance que partage ensemble, le Seigneur Jésus et cet homme aveugle, de quoi s’agit-il ? Eh bien, en vérité, l’espérance de Jésus est que quelqu’un sur le chemin l’interpelle et lui demande d’exaucer sa prière, par exemple la vue pour cet aveugle, et moi, que voudrais-je demander à Dieu ? L’espérance de l’aveugle, est que quelqu’un entende son cri de solitude et de souffrance, et ce quelqu’un pour lui aujourd’hui, c’est le Seigneur qui passe et qui s ‘arrête à sa hauteur, car en vérité, Dieu seul peut accomplir le miracle de lui rendre la vue et la vision intérieure. L’aveugle est donc pour nous comme un guide, ne sommes-nous pas plus ou moins aveugle et même sourd, pour ne pas se laisser réduire au silence par cette foule extérieure agitée, l’aveugle a commencé par pacifier ses foules intérieures que sont les pensées, en faisant cela tout au long de son existence, il a reçu ces oreilles dont le Seigneur dit « que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ». Il a fini par entendre en lui, la voix du Seigneur qui lui a fait cette promesse « Je viens pour te guérir », n’est-ce pas ce qui en vérité lui est arrivé !

dimanche 31 janvier 2021

Homélie du 31/01/2021 : Le riche notable...

 




Le riche notable. 

(Luc : 18, 18 à 27) 

 Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen. 

Aujourd’hui, le saint Evangile qui est le Livre de la voie et de la vie spirituelle de notre sainte Eglise orthodoxe, nous invite à prendre conscience avec discernement sur notre relation réelle envers nos richesses matérielles et peut-être spirituelles. 

L’Evangile nous dit, un homme riche interroge Jésus en lui disant « bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». Nous pouvons faire nôtre la question posée par cet homme, puisque nous confessons par notre foi que la vie éternelle existe et qu’il est donc possible de l’hériter. La question fondamentale sera alors, que signifie pour moi, chrétien orthodoxe, la vie éternelle ?  Jésus, le Divin Maître, commence par lui donner une réponse paradoxale et lui demande « pourquoi m’appelles-tu bon, nul n’est bon que Dieu seul », n’est-il pas Dieu et bon lui aussi ? 

Après cette réponse un peu énigmatique, Jésus approfondit sa réponse qui est une démarche pour provoquer une réflexion personnelle qui engage le questionneur dans sa vie concrète, ici et maintenant. Jésus lui dit : « tu connais les commandements de Dieu », c’est à dire, puisque tu es un Juif croyant et pratiquant, comment vas-tu les mettre en œuvre pour hériter la vie éternelle ? Si Jésus parle ainsi aux enfants de la Synagogue, que nous dira-t-il, à nous les croyants de la sainte Eglise orthodoxe, qui recevons la plénitude de l’enseignement spirituel et religieux. Ne savons-nous pas encore, combien les richesses matérielles ou intellectuelles, non vivifiées par l’Esprit Saint sont la mort de l’âme, combien ces fausses richesses adulées et désirées engendrent de l’inhumanité et sont incapables de nourrir l’essentiel en nous. Existe t’il un art, une science, une politique ou une philosophie qui puisse combler la profondeur dans laquelle s’enracine la « vie, le mouvement et l’être » et unir l’amour avec la vérité en-dehors de la co-créativité de l’homme avec Dieu. N’est-ce pas dans la célébration de la Divine Liturgie que nous recevons grâce sur grâce, et une connaissance personnelle de la splendeur de la création et de l’humanité telle que crée par Dieu. 

dimanche 24 janvier 2021

Homélie du 24/01/2021 : Retour en Galilée...

 



Retour en Galilée 

(Matthieu 4, 12 à 17)   

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.  

Aujourd’hui, notre sainte Eglise Orthodoxe, nous met en garde contre tous ceux qui comme pour le prophète Jean le Baptiste, voudraient nous livrer pieds et poings liés, entre les mains impures et cruelles des oppresseurs hypocrites de l’humanité. 

L’Evangile de ce jour, nous dit : « Jésus se retira en Galilée… » que signifie cela pour notre existence orthodoxe en Dieu ? Le Christ qui est Dieu et Homme parfait, ne pouvait-il pas s’imposer à tous ces vautours, affamés et assoiffés de pouvoir, dont la seule raison de vivre est de séquestrer l’homme souffrant, en le rendant esclaves de leurs promesses vides et sans lendemain ? Mais si Dieu s’imposait, alors il ferait comme tous ceux qui dans le monde ne connaissent que la force brutale, psychique et physique, pour aliéner l’autre. 

Mais notre Seigneur Jésus, lui qui seul est vraiment « doux et humble de cœur », que fait-il ? Il commence par se retirer à l’écart, loin du miroitement trompeur des apparences mondaines du monde déchu, loin des fausses lueurs qui n’éclairent pas mais au contraire aveuglent ceux qui y croient. Pourquoi, se retire-t-il ainsi ? Pour que comme l’Evangile nous le dit : «  l’oracle du prophète Isaïe s’accomplisse ». Et quel est donc cet oracle ?  « Qu’une grande lumière va éclairer ceux qui étaient confinés dans les ténèbres du monde », cette lumière est pour nous les Croyants la « Nativité de Jésus parmi nous », que nous venons de célébrer il y a quelques jours. Jésus qui est le Fils Unique du Dieu Vivant, va commencer à prêcher « Lui qui est la Lumière éternelle absolue » seule capable de nous illuminer et de faire de nous des dieux par la grâce divine. 

mardi 19 janvier 2021

19/01/2021 : Théophanie du Seigneur...



       
THÉOPHANIE DU SEIGNEUR.
(Matt. 3, 13 à 17))
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, L’Eglise  nous emmène au désert pour écouter le saint serviteur de Dieu, Jean le Précurseur, que la Tradition nous présente comme un « homme céleste et un ange terrestre », il est celui que Dieu a missionné pour nous annoncer la venue du très saint Prophète Jésus le Christ, celui que notre sainte Eglise Orthodoxe très aimée de Dieu confesse comme le Fils Unique du Dieu Vivant. 

Voici que Jean dans l’extase de son cœur brûlant et l’esprit illuminé, devenu voyant selon cette parole « bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », contemple Celui qui s’avance vers lui et qu’il a attendu et espéré dans l’ascèse, la méditation et la prière pendant de longues années dans le désert. Jean inspiré par l’Esprit de toute grâce et vérité spirituelle, connaît qui est Celui qui s’avance vers lui, il sait intérieurement que c’est le Dieu Vivant, le Dieu Saint, le Dieu Créateur de l’homme et de toute la Création. 

Pouvons-nous imaginer l’état intérieur de Jean le Prophète dans cette rencontre divino-humaine ? Oui, nous le pouvons et nous le vivons à chaque fois que nous venons dans la sainte Eglise, pour y rencontrer le Dieu vivant qui vient vers chacun et chacune d’entre nous, comme IL est venu vers Jean le Baptiste. Jésus ne nous demande pas comme à Jean de le baptiser, mais de vivre et de mettre en pratique chaque jour notre propre baptême. C’est pourquoi, à la différence de Jean, nous recevons cette grâce extraordinaire d’être nourris spirituellement du Corps et du Sang de notre Seigneur. Quelle pensée humaine, quelle philosophie, quelle science ou quelle autre religion pourrait nous donner le sens plénier d’une telle expérience mystique unique. 

dimanche 17 janvier 2021

Homélie du 17/01/2021 : Jean le Précurseur...



Jean le Précurseur
(Marc, 1, 1 0 8)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen
Aujourd’hui, l’Eglise nous emmène à la rencontre de saint Jean Baptiste le Précurseur, il est celui qui a reconnu en Jésus le Messie annoncé par les prophètes. En honorant le Précurseur, nous rendons gloire à Dieu, car le Christ lui-même l’appelle : « le plus grand des hommes né d’une femme «  nos saints Pères l’appellent « homme céleste et ange terrestre », mais précise le Seigneur, en parlant de Jean le « plus petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui », parole de feu, de puissance et de lumière divines que le Verbe créateur donne à méditer à l’humanité. Voici que là devant nous, le Seigneur Jésus honore non seulement le prophète jean, mais l’humanité afin qu’elle aussi annonce par ses œuvres spirituelles, l’Envoyé de Dieu. Naître au sens d’une venue dans notre monde est une réalité universelle, mais la naissance spirituelle est toujours unique et propre à chaque personne, et ne peut s’engendrer que par la grâce divine, à travers ce que nous pouvons nommer l’ascèse orthodoxe.

L’Ecriture nous dit : « alors apparut à Zacharie l’Ange du Seigneur debout à la droite de l’autel de l’encens…Zacharie à cette vue fût troublé »…Mais l’Ange lui dit : « sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été exaucée ; ta femme Elisabeth t’enfanteras un fils, et tu l’appelleras Jean ». Tout comme pour Marie, c’est dans le Saint des saints du Temple de Jérusalem, que l’Ange du Seigneur vient proposer à l’humanité le salut de Dieu. Si nous croyons que nous sommes comme le dit l’apôtre Paul « temple de l’Esprit Saint », alors la prophétie divine portée par l’Ange devrait résonner en nous comme en Zacharie et émouvoir nos entrailles. Alors peut commencer à s’accomplir cette autre parole prophétique du Seigneur lui-même : « celui qui croit en Moi, des fleuves d’eaux vives couleront de son sein », ces eaux vives sont toutes les énergies divines répandues par l’Esprit Saint dans l’Eglise, dans l’homme et sur toute la création. 

dimanche 10 janvier 2021

Message de Noël du Saint Synode des Evêques de l'Eglise Orthodoxe Serbe

 




LA PAIX DE DIEU – CHRIST EST NÉ !


Le Christ naît – rendez gloire à Lui !

Le Christ descend des cieux – marchez   au-devant de Lui !

Le Christ est sur la terre – hommes, élevez-vous !

Toute la terre – chantez au Seigneur !


C’est par ces mots que saint Grégoire le Théologien commence son homélie de Noël et voilà seize siècles que nous les chantons à notre office divin. Toute la terre, chantez au Seigneur, car s’est accomplie la joie qui avait été annoncée pendant des siècles par les prophètes de l’Ancien Testament (Is 2, 2-3 ; 9, 6 ; Jr 23, 5-6 ; Ez 34, 23 ; Mi 5, 2) et les justes (Gn 12, 3 ; 18, 15). La tâche la plus difficile de la vie d’un homme est de comprendre comment cette joie prophétisée puis accomplie, ne ressemble aucunement à une joie terrestre, mais représente l’essence même de la vie et de notre foi. Toute joie terrestre et toute célébration sont limitées par le temps et l’espace, tandis que la joie de Noël est un événement qui dure, donnant un sens à tous nos rapports et à toute notre vie, ici et maintenant. Cette joie s’est manifestée, elle a commencé, elle nous a été donnée, dans les paroles du Christ : Votre joie, nul ne vous l’enlèvera (Jn 16, 22).


La naissance du Christ nous révèle le Mystère de l‘amour infini de Dieu. Seul Dieu, Qui est Amour (1 Jn 4, 16) a été capable de S’humilier et de naître comme un Homme véritable, comme Dieu-Homme, sans cesser d’être Dieu véritable et Sauveur du péché comme source du mal, de la corruption et de la mort. Dans le Symbole de la Foi, nous confessons que l’Incarnation s’est accomplie pour nous, hommes, et pour notre salut, afin que « le Fils de Dieu devienne le Fils de l’Homme pour qu’à la fin, l’homme puisse devenir fils de Dieu », comme l’a dit saint Irénée de Lyon. Noël est un moment particulier, où l’Église glorifie puissamment et fortement cette Bonne Nouvelle en disant : « Aujourd’hui, Dieu est venu sur terre, et l’homme s’est élevé au ciel. Gloire et louange au Nouveau-né sur terre, qui a rendu les êtres terrestres, divins. » Par Sa Naissance, le Christ nous apporte la richesse de la divinité, Il nous apporte la joie indicible à laquelle l’Église convie tous les hommes et toutes les créatures : Toute la terre – chantez au Seigneur !


Être fils de Dieu constitue le plus grand idéal chrétien, un idéal qu’on doit sans cesse réaliser et prouver (1 Jn 3, 1-3). Tout l’Évangile nous le montre, à commencer par la généalogie de notre Seigneur Jésus-Christ qui témoigne que le Fils de Dieu, tout en restant ce qu’Il a été, devient aussi ce qu’Il n’a pas été (Mt 1, 1-23). Tout en restant le Dieu véritable, Il devient un Homme véritable. Ainsi, Il a rendu tous les hommes qui croient en Lui et ont reçu le baptême, des fils de Dieu. Car s’il est possible que le Fils de Dieu devienne Fils de l’Homme, il est tout aussi possible que les fils de l’homme deviennent des fils de Dieu par don et par adoption. Notre filiation à Dieu est une conséquence directe de l’Incarnation du Fils de Dieu et correspond à la plus grande manifestation d’amour de Dieu le Père pour l’humanité. 

jeudi 7 janvier 2021

Homélie du 07/01/2021 : La Nativité du Seigneur...




 La Nativité du Seigneur.

(Matthieu 2, 1 à 12)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous montre comment la Lumière Divine qui s’incarne dans un petit enfant, est refusée par ceux qui préfèrent trafiquer dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Saint Jean dans son prologue ne dit-il pas : « la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reçue ». Hérode est Juif, il n’ignore rien de l’espérance messianique du peuple d’Israël. Mais Hérode le sanguinaire est possédé par le Malin, et cette possession le vide de toute humanité et de toute compassion, rien alors ne le retiendra plus pour ordonner après le départ des rois mages, le massacre des « saints innocents ». 


L’Evangile nous dit : « Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem en disant : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui ». Le Royaume de Dieu est le véritable et unique « Orient spirituel », qui aujourd’hui devant nos yeux, s’incarne pleinement dans l’orient de notre monde, par l’Enfant divin, Jésus le Fils béni de Marie.