Le Fils Prodigue
(Luc 15,11 à 32)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
Aujourd’hui, l’Eglise nous propose une méditation sur le sens spirituel de la paternité en Dieu et selon Dieu. L’Evangile nous fait vivre de l’intérieur ce que signifie « être père, mais aussi être fils ou fille », et nous propose de méditer sur la relation qui unit le fils prodigue à son père. Mais surtout et au-delà, nous interroge à travers l’histoire du « fils prodigue » sur notre relation personnelle avec notre Père Céleste, mais aussi avec l’Eglise-Corps du Christ.
Le fils prodigue s’exile volontairement de la maison paternelle, et se retrouve étranger en terre inconnue aux mœurs étranges, dans laquelle livré à lui-même, il fait l’expérience de l’avidité du monde, de la rapacité des profiteurs, des mensonges au sein de l’humanité déchue, de l’individualité stérile, et de sa soumission envers des prostituées qui dévorent allègrement son héritage. Le fils prodigue expérimente alors cette parole forte du Seigneur « à quoi bon pour un homme de gagner le monde entier, s’il y perd son âme ». Le monde dont parle ici le Christ est celui contre lequel saint Jean nous met en garde en nous disant « vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde », c’est à dire du monde façonné par les ténèbres des mensonges qui séduisent et perdent l’humanité, qui épuisée finit par s’identifier aux fausses promesses distillées par les œuvres corrompues du vieil homme.