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mardi 19 janvier 2021

19/01/2021 : Théophanie du Seigneur...



       
THÉOPHANIE DU SEIGNEUR.
(Matt. 3, 13 à 17))
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, L’Eglise  nous emmène au désert pour écouter le saint serviteur de Dieu, Jean le Précurseur, que la Tradition nous présente comme un « homme céleste et un ange terrestre », il est celui que Dieu a missionné pour nous annoncer la venue du très saint Prophète Jésus le Christ, celui que notre sainte Eglise Orthodoxe très aimée de Dieu confesse comme le Fils Unique du Dieu Vivant. 

Voici que Jean dans l’extase de son cœur brûlant et l’esprit illuminé, devenu voyant selon cette parole « bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », contemple Celui qui s’avance vers lui et qu’il a attendu et espéré dans l’ascèse, la méditation et la prière pendant de longues années dans le désert. Jean inspiré par l’Esprit de toute grâce et vérité spirituelle, connaît qui est Celui qui s’avance vers lui, il sait intérieurement que c’est le Dieu Vivant, le Dieu Saint, le Dieu Créateur de l’homme et de toute la Création. 

Pouvons-nous imaginer l’état intérieur de Jean le Prophète dans cette rencontre divino-humaine ? Oui, nous le pouvons et nous le vivons à chaque fois que nous venons dans la sainte Eglise, pour y rencontrer le Dieu vivant qui vient vers chacun et chacune d’entre nous, comme IL est venu vers Jean le Baptiste. Jésus ne nous demande pas comme à Jean de le baptiser, mais de vivre et de mettre en pratique chaque jour notre propre baptême. C’est pourquoi, à la différence de Jean, nous recevons cette grâce extraordinaire d’être nourris spirituellement du Corps et du Sang de notre Seigneur. Quelle pensée humaine, quelle philosophie, quelle science ou quelle autre religion pourrait nous donner le sens plénier d’une telle expérience mystique unique. 

Que nous dit l’Ecriture sainte : « Jean homme humble et très sage, dit au Christ Jésus, c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et c’est toi qui vient à moi me demander le baptême » ? Et que répond le Seigneur Jésus  « laisse faire pour le moment, car c’est ainsi qu’il nous convient d’accomplir toute justice… » Jean obéit à l’instant même et le baptisa. 

L’Eglise nous révèle l’essence même de la théologie, qui est la contemplation et la vie selon la sainteté et la sagesse évangélique, et cette grâce spirituelle ne peut s’acquérir que sur le fondement inébranlable de  « l’obéissance à la volonté divine ». Ainsi, non seulement Jean, mais le Seigneur Christ lui-même qui est Dieu, nous montre combien l’obéissance envers Dieu et l’Eglise, est la voie privilégiée qui mène à la vie orthodoxe en plénitude. Si donc, Jésus qui est Dieu incarné parmi nous, obéit à Dieu, son Père et notre Père, nous aussi nous devons obéir humblement à Dieu et à notre Eglise qui contient la vie, la vérité et la beauté orthodoxe depuis saint Sava jusqu’à nous, ici dans notre humble petite chapelle très aimée de Dieu. La lumière spirituelle illumine de splendeur l’obéissance aimante et éclaire l’humanité et l’univers par la présence réelle du Seigneur, alors peut se dévoiler la « beauté unique de chaque personne humaine qui la rend semblable par grâce à la beauté de la Personne Divine ». 

Ce mouvement divino-humain de l’obéissance dans la grâce, unit la vérité et l’amour, tel que  nous pouvons le contempler émerveillé, sur la sainte icône de la Trinité du saint moine André Roublev. Quel est ce mouvement si profond et si beau qui nous prend aux entrailles, c’est celui de « l’humilité absolue » qui nous montre chaque « Personne Divine » s’inclinant l’une devant l’autre avec amour. Ce mouvement de vie est celui du prêtre qui s’incline devant son évêque et devant vous, le peuple royal des croyants, du prêtre qui s’incline devant un autre prêtre concélébrant, du diacre qui s’incline devant le prêtre, des Fidèles s’inclinant humblement les uns devant les autres, et de nous tous, nous inclinant d’un « seul cœur et d’un seul esprit devant Dieu seul ». 
Comme pour Jean, beaucoup de choses concernant Dieu nous échappent, alors imitons non seulement le prophète Jean-Baptiste, mais le Christ lui-même et obéissons, mais direz-vous peut-être, obéir à qui ? A l’Eglise, notre Mère spirituelle inspirée par l’Esprit de Dieu, elle nous dit aussi à chacun « laisse faire pour l’instant », la volonté divine en toi, ensuite « l’intelligence du cœur » te sera donnée en temps opportun. L’Eglise est cette merveille divino-humaine que les mondains regardent du haut de leur ignorance, mais que les croyants selon Dieu portent comme un trésor inestimable dans leur vie quotidienne. 

Le Seigneur avait-IL donc besoin d’être baptisé et de plus par un homme, sa créature ? En tant que Seigneur et Dieu, Il est tout et possède tout en plénitude, mais en tant qu’homme, l’un d’entre nous, il demande le baptême, pourquoi ? Parce que lui-même dans son omniscience absolue, avait déposé à l’origine de la création de l’humanité, le mystère baptismal au sein de l’homme et plus tard au fondement de son Eglise. C’est pourquoi, en tant qu’homme, il se soumet à sa propre loi divine, pour proposer le baptême à tout homme et à toute femme de bonne volonté. 

Pourquoi le baptême ? Parce que au moment où le prêtre immerge au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit le baptisé dans l’eau sainte, pure et bénie, Dieu s’unit au baptisé, Dieu s’immerge dans le baptisé et vient habiter au cœur de l’homme avec toutes ses grâces et bénédictions, pour donner à l’homme son bien-aimé « la vie, le mouvement et l’être ». Qui parmi nous, peut se donner à lui-même, la vie, le mouvement et l’être ? Cette communion au baptême mystique et très réel, engendre l’union sans confusion et sans séparation entre le Dieu transcendant et l’homme. Alors, peut commencer le vrai cheminement orthodoxe dans la sainte Eglise du Christ et au sein de l’humaine condition. 

L’Ecriture sainte poursuit : « à l’instant où Jésus, baptisé, sortit de l’eau, les cieux lui furent ouverts, et IL vit l’Esprit de Dieu descendre sur lui comme une colombe ». Que signifie cela ? Cela signifie qu’avant le baptême, les cieux nous restent fermés, comme pour Jésus dans sa condition humaine, et après le baptême les cieux ne peuvent s’ouvrir pour nous que dans la mesure où nous sommes présents dans l ‘Eglise. Car les cieux, c’est à dire nos esprits ne peuvent s’ouvrir que dans l’Eglise, car c’est en elle seule, que souffle L’Esprit de Dieu, qui nous donne la Vérité qui nous rendra libre de toute aliénation, et cette « Vérité, c’est le Christ Jésus ». 

Nous savons où le Seigneur a clairement exprimé de manière prophétique sa véritable vocation et son désir de l’accomplir parfaitement, où direz-vous peut-être ? Dans la Synagogue de Nazareth, la ville où il était né et où il allait pour célébrer le saint Shabbat. Là, il se leva comme à son habitude, prit le Livre de la Torah, qui est le Livre saint d’Israël pour en lire un passage aux Fidèles Juifs présents. Jésus donc se leva et lut : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’IL m’a consacré par l’onction, pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer la délivrance aux captifs, le retour à la vue aux aveugles, renvoyer libres les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur ». Tous les Juifs ébahis et comme pétrifiés avaient les yeux fixés sur lui dans la Synagogue, alors Jésus s’assit et leur dit tout comme à nous, « aujourd’hui s’accomplit pour vous, cette parole de l’Ecriture ».

De même, après le saint baptême, chaque « baptisé par la foi », peut dire aujourd’hui, la promesse divine s’accomplit pour moi, en moi et avec moi, car Dieu ne sauve pas l’homme sans l’homme. Sans le très saint baptême, aucune vie spirituelle n’est possible, sans l’Eglise personne ne peut acquérir la plénitude de la vie orthodoxe. 

L’Evangile enseigne encore : « et voici que du ciel, se fit entendre une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui, j’ai mis tout mon Amour, écoutez-le ». Que signifie tout cela ? Nous pouvons à travers cette parole divine, comprendre que le baptême dans Eglise a comme vocation de faire de nous des « fils et des filles du Père Céleste, sur lesquels repose l’Esprit de Dieu », afin de nous rendre capable d’accueillir la Bonne Nouvelle, qui est que la Divine Trinité désire « mettre en nous tout son Amour ».

Au Père qui nous aime comme Ses enfants, au Fils Unique qui nous considère comme ses frères et sœurs, et à l’Esprit Saint qui nous donne la royauté céleste, soit la gloire, dans les siècles des siècles, amen.

+ Syméon 






 

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