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lundi 26 juin 2023

La Divine Providence et le Royaume des Cieux.

 (Math. 6, 22 à 33)

                                             Au Nom du Père, du fils et du Saint-Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Eglise par le voix du Seigneur, nous dit « cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné par surcroît », nous voici invité à nous abandonner à la divine providence, c’est à dire, à renoncer aux apparences trompeuses véhiculées par les  fausses divinités du monde qui entraînent l’humanité dans une errance stérile. Le signe même de cette œuvre mensongère est la négation de la liberté originelle voulue dès la création de l’homme, mensonge qui s’exprime par l’enténèbrement de l’esprit de l’homme et qui s’oppose au désir de lumière spirituelle qui habite naturellement dans notre cœur pour illuminer notre existence.

 

 Le Seigneur Christ nous enseigne que le Royaume des Cieux est proche, qu’il se laisse toucher, car sa véritable proximité se situe dans l’homme lui-même, n’est-il pas dit que Dieu est plus proche de nous que notre propre souffle ? N’attendons pas de mourir, pour entrer en nous-mêmes et de pénétrer avec l’aide de Dieu et de l’Eglise dans ce royaume dont nous sommes par création et vocation la plus vivante et la plus véridique des icônes, cela nous est donné en toute simplicité en apprenant à mettre en œuvre la grâce ascétique, sainte et sacrée de la voie et de la vie spirituelle de l’orthodoxie.

 

Dieu est lui-même ce Royaume désiré par les croyants, il est proche non dans le futur mais dès ici et maintenant, puisqu’il se laisse toucher dit saint Paul, ce qui semble le rendre lointain, c’est que sa présence n’est révélée à l’intelligence du cœur de l’homme, que dans une relation  religieuse et spirituelle. Cette rencontre divino-humaine qui accompagne le cheminement providentiel vers le Royaume de Dieu, trouve sa source dans la grâce inestimable du saint Baptême, par lequel, nous sont données potentiellement toutes les grâces spirituelles et mêmes matérielles indispensables pour réaliser notre vocation orthodoxe.

 

N’est-ce pas dans la lumière de Pâque, de la Résurrection que selon la Tradition nous sommes baptisés, oui, au cœur même de la Pâque du Seigneur, notre sainte Eglise orthodoxe nous a donné dans l’allégresse spirituelle de ce jour lumineux et unique les richesses religieuses pour nourrir notre existence, au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Le saint baptême donne à tout baptisé le trésor spirituel inestimable que représentent, les Dons de l’Esprit de Dieu, ces dons sont « l’amour, la joie, la paix, la douceur », et les autres dons énumérés par saint Paul. Ces Dons sont donnés et déposés dans la personne baptisée comme une grâce qu’il appartient ensuite à chaque baptisé de faire fructifier, et c’est dans l’Eglise du Christ, que le baptisé pourra apprendre comment entrer dans la pleine possession de ces dons pour nourrir et embellir sa vie et devenir ainsi, peu à peu, une personne libre dans son existence.

 

L’Esprit de toute sainteté est à l’œuvre dans la vie de tout Chrétien qui le désire, et tout comme IL couvait à l’origine toute la Création, il couve aujourd’hui l’Eglise et tout homme ou femme qui le lui demande par sa grâce et sa lumineuse présence, en leur infusant les bénédictions célestes pour les guider vers le Royaume de Dieu.

 

L’Eglise orthodoxe confirme par le saint baptême à travers le sceau de l’Esprit Saint, que la personne humaine telle que créée et sortie des mains de Dieu est une œuvre vivante absolument unique, oui, l’homme est appelé à être par grâce ce que Dieu est par nature. L’homme est par adoption d’origine divine, puisque crée « à l’image et à la ressemblance de Dieu » et c’est aussi pour cela que Dieu seul en s’incarnant dans le temps, l’espace et l’histoire de l’humanité, pouvait sauver l’homme son bien-aimé.

 

Le baptême s’enracine dans la Divine Trinité par la médiation de l’Eglise du Christ, c’est pourquoi les enfants de l’Eglise, connaissent de l’intérieur, par l’intelligence du cœur, que le Christ est le Fils unique du Dieu vivant. Et, l’Esprit de Dieu qui aujourd’hui pénètre dans cette chapelle et dans notre être entier, nous donne la grâce de témoigner de cette vérité au milieu du monde qui nous entoure, non par des discours pompeux ou intellectualisés, mais par la vie orthodoxe qui est une icône simple mais véridique de l’enseignement des Personnes Divines.

 

Le baptême a pour vocation de faire de nous des êtres liturgiques, qui ont reçu le don de convertir peu à peu leur existence, afin que notre vie soit une célébration qui puisse réjouir et embellir notre humble quotidien. Le baptême a aussi comme vocation de faire de nous des êtres eucharistiques, c’est à dire, des êtres de communion avec Dieu, avec l’homme et avec la création.

 

Le don de l’Esprit Saint qui est infusé au baptisé par le saint Chrême au cours du baptême, devient notre maitre spirituel infaillible, c’est Lui seul qui peut accomplir avec nous et en nous, le total retournement et renouvellement intérieur qui fait de nous des amis de la Divine Trinité. L’Esprit Saint est la plénitude absolue de la vie et de l’être, et lorsqu’IL s’unit à l’esprit de l’homme, celui-ci dans cette union acquiert une qualité spirituelle divino-humaine qui lui donne une contemplation en « esprit et en vérité » des êtres et de toutes les créatures, l’homme apprend à contempler la Création telle que le Père céleste l’a créée par le Verbe et l’Esprit.

 

Nous sommes, ici et maintenant, immergés dans les eaux vives et vivifiantes contenues dans la célébration de la Divine Liturgie comme dans un baptistère spirituel. Dans la Liturgie comme dans le baptême, toute la Création s’associe à notre joie, l’eau pure et simple, l’huile douce et sanctifiée, les cierges lumineux, l’encens qui parfume le lieu saint, le saint Chrême qui donne l’onction de l’Esprit Saint, comment dire l’indicible que représente le saint baptême, comme don contenant la lumière divine et qui fait de ceux et celles qui cherchent Dieu, des pierres vivantes de notre sainte Eglise orthodoxe.

 

En vérité, lorsque l’Esprit Saint s’immerge pour ainsi dire dans l’être qui est baptisé, ce baptisé devient lui-même un saint baptistère vivant et vivifiant, et des sources d’eaux vives ne cessent de couler en lui et à travers lui pour irriguer d’amour et de bénédiction l’humanité et toute la création. Ce qui est vrai du baptême l’est encore plus dans la communion au très saint Corps et Sang du Seigneur doux et humble de cœur, ce ne sont plus seulement les pures eaux vives qui coulent en nous mais la vie divino-humaine comme viatique vers le Royaume.

 

En vérité, nous ne pouvons que balbutier comme des enfants immatures pour essayer de dire quelque chose de l’Esprit éternel et du sens divino-spirituel du baptême qui est un des plus grands mystères de la sainte Eglise de Dieu. Le saint baptême est un abîme dont la profonde simplicité échappe à toute tentative, de le cerner par nos seuls moyens intellectuels. C’est en mettant en œuvre, jour après jour, l’enseignement évangélique, que nous sera donné le sens personnel du baptême, que nous recevrons peu à peu la sagesse créatrice et l’intelligence du cœur, qui fait de chacun d’entre nous « un dieu par la grâce », capable d’une réelle communion en esprit et en vérité avec Dieu, avec l’humanité en nous et la création.

 

La personne humaine est par nature sainte et sacrée, mais cet être spirituel ne peut se réaliser en plénitude que s’il donne librement la première place à l’essentiel, à ce qui l’enracine dès ici-bas dans sa dimension fondamentale et qui est sa relation personnelle et unique avec la Divine Trinité, par la médiation de notre sainte Eglise très aimée de Dieu. Cette relation avec Dieu, nous prépare à plonger au temps prévu par la providence divine, dans le véritable et seul Baptistère éternellement vivifiant, dans lequel coulent à profusion les eaux vives et spirituelles et toutes les grâces et bénédictions divines, ce baptistère c’est le Royaume de Dieu lui-même.

 

Cette immersion dans le Royaume de Dieu est l’étreinte en plénitude de l’amour et de la vie éternelle, l’engendrement de la déification de la personne en communion avec la Divine Trinité, c’est pourquoi, l’Ecriture sainte nous enseigne à temps et à contre temps, de ne pas nous laisser hypnotiser encore et encore par des caricatures d’humanité, de ne pas nous inquiéter outre mesure de nos besoins matériels, de ne pas cultiver les terres ténébreuses de l’hypocrisie mondaine, le « temps est court » dit l’Apôtre Paul, alors courrons pour cueillir et nous rassasier des fruits de la vie éternelle que se trouvent déjà dans l’Eglise.

 

L’Eglise espère pour chacun et chacune d’entre nous, une vie bénie et sanctifiée à partir de notre baptême, une vie qui prenne sa source en Dieu et dans l’Eglise, et dans cette communion divino-humaine sans aucune contrainte, car Dieu ne s’impose jamais, nous pourront jour après jour nous édifier comme une personne libre et nous découvrir aimés de Dieu, de ce Dieu au Visage si humain et qui sera toujours là pour écouter et exaucer nos prières pour notre salut dans la vie, la joie et la paix du Christ. 

 

La grâce reçue par le saint baptême est ce qui nous permet de traverser les ténèbres vers la lumière, de renoncer à la domination inquiète des avoirs matériels et à la misère des petits savoirs superficiels, de rechercher sans cesse la guidance divine et providentielle, de concrétiser notre foi orthodoxe par une expérience concrète de la pratique évangélique, de nous humaniser, de croire à cette parole profonde et prophétique de saint Athanase que « Dieu s’est fait homme, pour que l’homme devienne dieu ».

 

Au Père qui nous aime, au Fils qui nous a transmis cet amour et à l’Esprit Saint qui nous enracine dans l’amour, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

dimanche 18 juin 2023

Les premiers disciples

 

                                                          (Mat : 4, 18 à 23)

AU NOM du PERE, du FILS et du SAINT ESPRIT, amen.

 


 

Aujourd’hui, notre sainte et splendide Eglise orthodoxe qui est la barque spirituelle que la Divine Trinité a placé au cœur du monde, nous enseigne en toute beauté et humilité comment le Seigneur continue de s’approcher de chacun d’entre nous, comme IL l’avait fait pour les pêcheurs de Galilée, pour nous dire : « suis-moi !

 

L’Ecriture nous dit : « IL vit deux frères qui étaient pêcheurs », deux hommes qui étaient là, occupés à accomplir leurs œuvres quotidiennes, tout comme nous, des hommes au milieu d’autres hommes et voilà que le Seigneur qui se promenait, s’approcha et leur dit : « venez et je vous ferais pêcheurs d’hommes ». Nous savons que toutes les paroles que le Christ prononce, nous sont directement adressées tout comme aux personnes qui apparaissent dans l’Evangile de vie, alors écoutons pour entendre.

 

L’Ecriture sainte, dans le livre de la Genèse nous enseigne que le Père Céleste lui aussi se promenait dans le Paradis, à la brise du soir, avec le désir de rencontrer Adam et Eve, c’est à dire l’humanité crée pour lui dire, « suis-moi », moi ton Créateur, je t’invite à être le pasteur de la création entière et de la guider avec ma grâce et ton obéissance, à la plénitude de la vie dans la vérité et la beauté. Cette divine rencontre première entre Dieu et l’humanité, interrompue par la chute originelle se poursuit aujourd’hui dans notre sainte Eglise orthodoxe, dans laquelle le Seigneur ne cesse d’aller vers l’homme son bien-aimé.

 

Ne sommes-nous pas saisis de l’intérieur, nos cœurs ne sont-ils pas brûlants, en contemplant cette réalité évangélique qui nous montre le Seigneur « doux et humble de cœur », qui ne cesse depuis le Paradis de marcher à la rencontre de l’homme, pour inviter celui-ci à faire la route ensemble. Cette Voie qui est le Christ lui-même, et qui peut nous mener de la terre au Ciel, se réalise ensembles dans l’œuvre commune qui nous réunit ici et maintenant, à savoir la Divine Liturgie, célébration et rencontre essentielle entre Dieu et l’homme, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la création, pour accomplir l’unique nécessaire, notre salut en Dieu dans l’Eglise et au cœur du monde.

 

L’Evangile de vie, nous prend par la main et nous guide dans cette promenade divino-humaine qui a commencé avec notre Père dès notre création, qui se poursuit avec le Fils, et s’accomplit par l’Esprit de toute sainteté. Ecoutons encore le Seigneur nous dire jusqu’où IL désire aller pour nous rencontrer dans ce pèlerinage spirituel, que dit-Il : « voici, Je me tiens à la porte et je frappe, chez celui qui entend et qui ouvre, j’entrerai avec mon Père et nous dînerons avec lui ». A quelle porte, le Seigneur frappe t-il, sinon à celle de notre cœur, qui représente les portes saintes et royales qui nous mènent au saint des saints dans la profondeur insondable et indicible de la « personne », là où est déjà présent le Royaume de Dieu. Ce dîner promis par le Christ à celui qui s’ouvre à Dieu, est la célébration très lumineuse et très pure, de la très sainte Cène spirituelle et mystique, liturgie céleste joyeuse et pacifique, communion partagée par la Divine Trinité et l’homme. Seul celui qui se souvient qu’il a déjà entendu le « suis-moi », reconnaitra qui est Celui qui frappe et se précipitera pour lui ouvrir, non seulement sa porte, mais toute sa vie et tout son être. Mais direz-vous peut-être, qui parmi nous a déjà entendu ce fameux « suis-moi », pour le reconnaître et dire amen ? C’est en Adam et Eve, père et mère de toute l’humanité que nous avons entendu cette parole « suis-moi » qui dès l’origine, nous a été transmise comme voie de retour vers notre Père céleste.

 

L’Eglise est bien cette barque lumineuse qui contient toutes les grâces données par l’Esprit de Dieu, pour que nous soyons chacun « pêcheur d’homme, c’est à dire d’abord de nous-mêmes », plus ou moins engloutis par les eaux troubles et usées du monde, pour accomplir notre sainte vocation qui est la vie divino-humaine, selon la sagesse de la voie spirituelle de l’orthodoxie. Cette pêche miraculeuse que représente le salut d’une seule âme, est le fruit de l’ascèse de toute l’Eglise du Christ. Mais si nous ne comprenons pas, que l’homme que nous devons pêcher en premier, c’est celui qui gît au plus profond de nous-même, alors nous allons nous précipiter dans une errance stérile et nous briser peu à peu, contre le roc endurci de notre propre cœur.

L’Ecriture poursuit : « aussitôt, ils laissèrent là leurs filets et le suivirent », est-ce donc si évident pour nous que des hommes et des femmes puissent ainsi tout quitter pour suivre le Christ ? En vérité, c’est possible parce que suivre Dieu est la vocation naturelle de l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette disponibilité immédiate que nous voyons chez ces pêcheurs Galiléens, répond à un état spirituel potentiel mais éveillé suffisamment pour dire amen à l’invitation divine. Ces hommes en vérité attendaient depuis toujours la venue du saint d’Israël, ils étaient imprégnés de l’espérance du salut messianique. Si nous entrons en nous-mêmes, au cœur de notre cœur, nous découvrirons que nous possédons la même espérance. Nous pourrions même retrouver aujourd’hui ce moment crucial, où dans notre cheminement existentiel, nous avons entendu nous aussi et chacun à sa manière ce « suis-moi », auquel nous avons répondu « amen » et voir quel a été depuis notre cheminement en Christ.

 

Voici donc des pêcheurs, et que laissent-ils pour suivre le Christ, ils abandonnent leurs filets, c’est à dire tout ce qui nourrissait et donnait sens à leur existence terrestre au milieu de leurs familles et proches. Chaque iota de l’Ecriture Sainte possède et un sens littéral et un sens spirituel, qu’est donc un filet, n’est ce pas quelque chose qui peut nous nourrir mais aussi nous emprisonner ? Il existe des filets qui rendent la vie invivable, des filets qui nous aliènent et nous enlèvent toute liberté personnelle, des filets subtils mais remplis d’illusions et que pourtant nous croyons nécessaires voire indispensables pour notre existence, et tant d’autres filets encore…Le Seigneur ne dit pas qu’il ne faut pas travailler pour gagner sa vie, non, mais IL nous dit que dans ce monde, il n’existe qu’une seule manière de se libérer du filet dans lequel nous sommes chacun plus ou moins emprisonné. Et cette libération ne peut se réaliser que si l’homme, tout homme et toute femme, et en particulier nous qui nous disons volontiers disciples du Seigneur, désire et accepte de suivre sans condition Celui qui lui dit : « suis-moi ».   

 

Et voici que : « Jésus parcourait toute la Galilée- tout comme il parcours toute l’Eglise- prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu, enseignant et guérissant toute maladie », le Christ ne nous propose pas de le suivre pour faire une promenade touristique, ou bien de faire ce que nous croyons nous convenir à tel ou tel moment. IL ne nous emmène pas sur les routes mondaines pour y suivre les modes éphémères et illusoires que le vieil homme voudrait nous forcer à prendre. Le Seigneur nous encourage à commencer par prêcher déjà en nous-mêmes la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, de nous enseigner à nous-mêmes la vie évangélique, pour espérer guérir par la communion de vie avec LUI.

 

Alors quelle est donc l’ascèse concrète qui est bonne pour chacun d’entre nous, pour connaître en esprit et en vérité qui est le Christ et pourquoi IL nous dit « suis-moi » ? Oui, je vous transmets toujours la même réalité, la sagesse de l’Eglise, cette ascèse vivifiante, qui est la participation à la célébration de la Divine Liturgie et la pratique réelle du saint Évangile. L’Eglise dans laquelle l’Esprit Saint nous enracine dans le présent, est le lieu béni où nous recevons avec une divine générosité toutes les grâces spirituelles pour suivre Celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie ».

 

« Suis-moi », par cette parole, le Christ s’engage lui-même et en premier à nous emmener avec lui, à nous apprendre comment passer de l’état de serviteur de Dieu, de l’Homme et de l’Eglise, à celui d’ami de la Divine Trinité, selon cette parole du Christ « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ». Cette œuvre ascétique passe par l’œuvre commune qui ne peut se vivre et se réaliser que par la médiation de la sainte et humble Eglise du Christ. La célébration de la Divine Liturgie est en vérité, l’accomplissement parfait de la pêche miraculeuse, à laquelle le Seigneur invite chacun d’entre nous à participer pleinement et cela pour le salut de toute l’humanité et la restauration de la création divine dans sa première beauté.

 

L’Eglise du Christ seule, peut nous transmettre l’humilité du Fils Unique, Lui le pêcheur céleste qui s’est fait et le Frère et le Serviteur de l’humanité désorientée et malmenée par les esprits sous ciel dont parle l’apôtre Paul.

 

L’Eglise du Christ seule, peut nous transmettre l’humilité de l’Esprit Saint, Lui si discret et qui pourtant désire ardemment nous « revêtir des habits sacerdotaux spirituels que sont l’amour, la joie, la paix, la douceur, la patience, la maîtrise de soi » et tous les autres saints dons.

L’Eglise du Christ seule, peut nous transmettre la très aimante nostalgie de notre Père envers l’homme son bien-aimé, le Père a voulu l’Eglise comme une sainte icône vivante du Paradis, pour s’y promener à la rencontre de l’humanité, comme Il le faisait avec Adam et Eve à l’origine de la Création.

 

L’Eglise du Christ ou le Monastère du Christ, dont Il est le seul et unique Grand-Prêtre et Higoumène, ne doit jamais devenir un filet qui étoufferait la « liberté glorieuse des enfants de Dieu », liberté acquise par le Saint Sang et le Saint Corps de notre Seigneur sur la Croix, qui est le trône très pur et très saint sur lequel règne éternellement notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Au Père Céleste et Roi de l’Univers, au Fils Unique qui a fait de nous ses cohéritiers, à l’Esprit Saint qui nous intronise dans le Royaume de Dieu, soit la Gloire dans siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

jeudi 15 juin 2023

Dimanche de tous les Saints.

 

(Mat. 10, 32-33 et 37-38)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à méditer et à suivre la voie des Saints, qui devrait devenir aussi la nôtre, pour acquérir la liberté et la maîtrise de notre existence, en mettant à leur juste place les liens humains les plus profonds, ceux qui nous unissent à notre famille, aux amis et même à nos frères et sœurs dans la Foi. La sainteté de nos pères et mères est le fruit d’un engendrement religieux et spirituel, et cette naissance à la sainteté commence par le désir réel d’aimer Dieu non seulement en premier  « mais aussi de toute son âme, de tout son esprit et de toutes ses forces…et son prochain comme soi-même ». Cela signifie que ce désir de sainteté nécessite tout au long et dès le début la mise en pratique de l’ascèse évangélique, par la voie étroite vécue et décrite par nos saints Pères et Mères, qui est la recherche persévérante de la communion avec le Seigneur. Ce qui précède témoigne exactement de la promesse divine qui est de réaliser avec l’homme, cette œuvre divino-humaine que «  Dieu est devenu homme, pour que l’homme devienne dieu ».  

 

Le Seigneur dit : qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi, et la suite... », cette parole comme toute parole évangélique n’est pas accessible par le seul raisonnement intellectuel. Ce que le Seigneur enseigne ici, c’est ce qu’essayent de réaliser les moines et les moniales, qui n’ont d’autre désir que d’aimer Dieu seul d’abord, tout en étant enracinés dans leur communauté monastique. Et nous alors, qui vivons dans le monde au milieu d’une multitude d’êtres et de choses, comment ferons-nous pour accomplir cette ascèse fondamentale « être seul avec Dieu Seul » ? Eh bien nous aussi, avons vocation à aimer Dieu d’abord et notre prochain aussi et pour y arriver, nous prenons racine dans notre communauté ecclésiale. La voie religieuse de base qui permet de réaliser ce désir d’amour pour Dieu et notre frère ou notre sœur est exactement la même pour le moine que pour le fidèle dans le monde, cette voie divino-humaine s’enracine dans la célébration liturgique de notre Eglise.

 

Si nous regardons un peu comment vivent les moines, nous pouvons discerner que les fondements incontournables entre autres sur lequel, ils construisent leur vie et leur ascèse en Dieu, « sont l’obéissance et l’humilité ». Mais, nulle part dans l’Ecriture sainte, il n’est écrit que l’obéissance et l’humilité sont un privilège monastique, obéir et cultiver l’humilité, doit être l’œuvre de tout fidèle orthodoxe, le Christ était-Il moine ? Non, mais Il s’est rendu obéissant au Père céleste jusqu’à « la mort, et à la mort sur la Croix », c’est donc au Père céleste que nous devons tous obéissance, où ? Dans notre vie entière par la grâce du Verbe et de l’Esprit. C’est pourquoi, le Seigneur ajoute « qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi », est-ce à dire que nous finirons tous crucifiés, non, mais nous serons tous éprouvés par les folies du monde et les passions négatives de notre âme.

 

Alors que signifie « celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, et la suite… », cela signifie qu’il n’ y a aucune commune mesure entre l’amour humain et l’amour pour Dieu, est-ce à dire, que l’amour humain serait défendu, inutile ou que sais-je encore, évidemment non. Mais à l’évidence l’amour humain non vivifié par l’amour divin, engendre une dépendance, qui elle-même engendre une multitude de conséquences sur la qualité de notre relation à Dieu et au prochain. Ainsi, ce qui est dénoncé : c’est la dépendance au monde et à ses modes, sous prétexte que nous devons ceci ou cela, par exemple à nos parents ou à nos proches, et cette exigence si elle n’est que « humaine », prend force de loi et peut nous enfermer dans une obéissance stérile ou engendrer une révolte qui finiront parasiter notre existence.

 

De même qu’une obéissance aveuglée peut aliéner le moine le plus volontaire, de même, une obéissance aveuglée dans l’Eglise peut engendrer un mal-être stérile et contraire à la vocation de l’Eglise qui est d’engendrer spirituellement les Fidèles comme un «  peuple royal, prophétique et sacerdotal ». N’est-il pas écrit « si un aveugle guide d’autres aveugles, tous tomberont dans le trou », alors à qui obéirons-nous ?

 

Nous obéirons comme le Fils Unique au seul Père céleste et comment ferons-nous pour y arriver, en croyant d’abord que nous avons « reçus nous aussi l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité qui nous rendra libres », et comment ferons-nous pour obéir dans l’Esprit Saint au Père céleste par Jésus-Christ, nous obéirons à notre sainte Eglise orthodoxe qui est dit saint Paul « le Corps du Christ dont Il est la Tête ». Dans ce sens, l’Eglise est dépositaire de toute la Présence de notre Seigneur Jésus-Christ et de tous ses biens spirituels et matériels qui sont sans cesse répandus sur nous à travers la Divine Liturgie en particulier.

 

De même, que nous ne devons pas aimer nos parents et proches plus que le Christ, de même nous ne devons pas obéir à nos parents ou proches plus qu’au Christ, du coup, nous commençons par avoir le tournis, ne sachant plus que faire ni où ni comment ? Le Seigneur ne dit pas de ne pas aimer ses parents et proches ou de ne pas leur obéir, mais pas plus qu’à Dieu, parce que l’amour pour Dieu en premier est ce qui nous permet d‘apprendre à aimer notre prochain comme nous-mêmes. « Qui ne s’aime pas lui- même comment aimera t-il quelqu’un d’autre » ? Chacun peut comprendre que plus la communion avec Dieu est réelle et profonde, plus les dons divins viennent habiter et vivifier notre existence et nous rendent capables d’accomplir notre vocation à la sainteté. Ceci nous rappelle cette autre parole du Seigneur qui dit « celui qui m’aime, c’est celui qui écoute ma Parole et la garde », c’est à dire la met vraiment en pratique. Ainsi Dieu bénissant, si nous mettons en pratique l’Evangile, nous nous donnons les moyens d’aimer Dieu d’abord et par l’ouverture du cœur et de l’esprit nous aimerons aussi l’homme, tout en cultivant notre liberté personnelle de « fils et filles de Dieu ».

 

Tout comme les saints sont reconnus comme tel après leur naissance au ciel par l’Eglise, de même nous connaitrons après notre naissance au ciel, dans quelle mesure nous avons essayé d’aimer Dieu et notre prochain, lorsque le Seigneur nous dira « tu as été fidèle et tu as fais fructifier les talents que tu as reçu et le premier de ces talents était d’aimer, maintenant viens dans la Joie de ton Seigneur ».

 

Le Seigneur dit encore  « qui aura trouvé sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie pour moi la trouvera », ce qui signifie que celui ou celle qui aura été son propre maître en façonnant son existence de manière individuelle et égocentrée, est déjà compté parmi les agonisants, même si tout semble réussir sur un plan matériel. Une telle non-existence est en vérité dénoncée par le Psalmiste qui dit : « l’insensé dit dans son cœur, Dieu n’existe pas », penser et croire que je puisse me sauver tout seul sans le concours de l’homme mon semblable et pire encore sans Dieu mon Créateur, voilà la folie tapie dans la pensée humaine qui guette l’homme isolé pour le perdre.

 

Perdre sa vie, c’est pour le croyant, faire le constat amer et crucifiant que la vie sans Dieu, n’est en réalité qu’une caricature incapable de combler le moindre désir essentiel de l’être, que la seule issue est la mort définitive dans ce monde sans aucune espérance de vie éternelle. Ainsi l’homme sans Dieu est aussi un homme sans humanité véritable et qui s’interdit à jamais de rencontrer et de suivre « Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ». C’est pourquoi le Christ ajoute « quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, Je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux…et la suite ». Mais comment l’homme séparé de Dieu, pourrait-il se déclarer pour un Dieu créateur auquel il ne croit pas et auquel il ne s’intéresse pas ?

Nous voici donc appelé par l’Esprit Saint à suivre la voie de la sainteté, qui nous est inhérente depuis notre origine paradisiaque, voie qui est le Christ lui-même, et que nous ont transmis en héritage religieux et spirituel nos pères et mères orthodoxes qui nous ont précédés dans le témoignage de la foi véritable, consistant à confesser la Divine Trinité comme notre Dieu unique. Ce vrai témoignage commence par notre désir libre de confesser le Christ comme notre Seigneur et Sauveur, Lui le Saint des saints et donc de marcher nous-mêmes comme « personne et comme église dans la voie de la sainteté », avec comme aide précieuse la prière personnelle et liturgique.

 

Au Père, au Fils et au Saint Esprit, un seul Dieu en trois Personnes divines sans confusion ni séparation, soit la gloire maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

dimanche 4 juin 2023

Dimanche de Pentecôte.

 

(Jean 7, 37-52 et 8, 12).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 

Aujourd’hui, le Saint Corps du Christ, c'est-à-dire, l’Eglise donne l’hospitalité à l’Esprit de Dieu, le Consolateur et le Donateur de toute Grâce spirituelle. L’Esprit de la Lumière éternelle qui au commencement planait au-dessus des eaux de la Création, vient et se pose sur l’humanité en Adam et couve de l’intérieur toute personne qui croit en Christ. L’Esprit de Dieu, sépare en nous la lumière de nos ténèbres, et cette séparation initiale nécessaire est indispensable pour rendre possible un chemin de communion spirituelle avec les Personnes Divines. Aujourd’hui, la Divine Trinité dont nous célébrons aussi en ce jour la Gloire, est là avec nous et pour nous, afin de transformer l’Eglise du Christ en icône véridique du Royaume de Dieu, pour qu’en elle – l’Eglise – coule des fleuves d’eau vive en nous, pour restaurer dans sa beauté divine l’humanité blessée et désorientée depuis la chute d’Adam et Eve.

 

Cette rencontre divino-humaine est si grande, sainte et sacrée, que le Christ la proclame à haute voix dans le Temple de Jérusalem où nous précise l’Ecriture sainte, c’était le jour de Fête le plus solennel : « que celui qui a soif, vienne à Moi et qu’il boive », alors « des fleuves d’eau vive couleront de son sein », ce Jour des jours, c’est pour nous, ici et maintenant la Pentecôte, cette poésie liturgique, divine et sublime qui célèbre la Descente du Saint-Esprit dans l’Eglise et remplit de sa lumière chaque Fidèle présent qui confesse avec un cœur aimant le Christ comme Seigneur.  

 

Nous connaissons déjà personnellement cette descente de l’Esprit Saint, puisque nous l’avons reçu par notre saint baptême, lorsque nous avons été immergés tout entiers dans ce fleuve d’eau vive qu’est le baptistère sacré, au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, c’est cette nostalgie profonde et indicible de notre immersion première en Dieu, qui émeut nos entrailles et résonne dans notre mémoire, qui est comme une psalmodie douce et profonde, proche et lointaine et qui appelle sans cesse chacun et chacune d’entre nous à la recherche de Dieu en nous, dans l’Eglise et même à travers les voiles du monde.

 

Le monde des apparences où règne en maitre l’illusion, ne peut comprendre qui est le Christ ni quelle est Sa Promesse, ce n’est que dans l’Eglise que cette réalité éternelle est révélée et donnée à vivre à quiconque croit en lui. Je ne peux accueillir Celui en qui je ne crois pas. Mais si je donne l’hospitalité intérieure à l’Esprit de Dieu, je deviens le témoin actif d’une nouvelle genèse spirituelle, qui est ma propre recréation en Dieu. Je deviens, peu à peu « un homme qui cultive la vie spirituelle conforme à sa vocation originelle », cette œuvre ascétique nécessaire m’humanise en me rendant ressemblant au Seigneur, elle est réalisée en nous et avec nous par l’Esprit Saint. Si je donne mon corps à l’Esprit, Il en fait Son temple, si je lui donne mon âme, Il y sème et y enracine la louange, si je lui donne mon esprit, Il le nourrit de sagesse et de contemplation, si je Lui donne mon cœur, Il y prie en gémissements ineffables, si j’apprends à me « donner tout entier à Lui tout entier, Il fait de moi un ami, et m’intronise au sein même de la Divine Trinité. »

 

Regardons et comprenons par l’intelligence du cœur, que Dieu n’a pour ainsi dire qu’un seul et éternel désir, c’est d’accueillir dans Ses entrailles divines tout homme et toute femme qui le désire librement, et pour vous en convaincre définitivement, rappelons-nous la fin de l’Evangile de ce jour, où le Seigneur de Gloire, doux et humble de cœur, est assis parterre et écrit sur la terre avec son doigt, pendant que devant Lui se tient cette femme adultère, entourée par la foule déjà prête à la lapider, et qu’Il lui dit « femme où sont ceux qui t’accusaient ? Personne ne t’a condamnée Personne Seigneur », et Jésus de répondre « Moi non plus, je ne te condamne pas, va désormais ne pêche plus ».

 

 

Dieu seul est digne de l’homme et l’homme seul est digne de Dieu, pourquoi ? Parce que « Dieu a créé l’homme à Son Image et à Sa Ressemblance », tel est l’enseignement spirituel en esprit et en vérité de notre merveilleuse Eglise orthodoxe. Que valent devant cette œuvre dont les Pères saints témoignent, à savoir que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu », oui, que valent les ridicules et stériles agitations du monde des apparences qui exploite notre humanité, dans le miroir mensonger des richesses passagères qui défigure et caricature notre vraie beauté qui est d’origine divine.

 

Dieu n’est pas un dictateur qui s’impose ou impose une loi religieuse qui transformerait l’humanité en objet sans âme ni conscience, qui voudrait d’un tel Dieu ? Si Dieu n’est pas Celui qui aime, qui libère, qui donne la vie avec plénitude, alors comme dit saint Paul aux croyants « nous sommes les plus misérables parmi les hommes et notre foi est vaine ». Mais être libre est le contraire, du faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux, être libre c’est choisir le meilleur et que peut-il y avoir dans ce monde de plus désirable que la vie en Dieu. C’est pourquoi le Christ nous promet de nous envoyer dans l’Eglise « l’Esprit de vérité qui nous donnera la véritable liberté », oui, c’est la « Pentecôte » que nous célébrons aujourd’hui.

 

Le Christ dit : « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Tu m‘as donné », où sont ceux que le Père céleste a donné au Christ et qui sont appelés à recevoir l’Esprit de Dieu ? Ils sont dans l’Eglise, ils sont l’Eglise, ils construisent l’Eglise, et rien ni personne ne peut les détourner de « Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ». Ces véritables croyants commencent à comprendre de l’intérieur, qu’ils sont porteurs du Patrimoine spirituel reçu par Adam et Eve dans le Paradis, que ce trésor de vie et de grâce est aujourd’hui déposé dans l’Eglise, et qu’ils ont vocation de transmettre cet héritage essentiel et théologique à leurs enfants et à toute l’humanité, ils ne restent pas chez eux en rêvant l’Eglise.

 

Dans le Judaïsme, la Pentecôte est la Fête ou le peuple Juif commémore le don de la Torah reçue par Moshe sur le mont Sinaï. Dans l’Eglise Orthodoxe, ce n’est pas seulement un Livre aussi saint et sacré soit-il, que nous recevons et fêtons, mais c’est le Donateur de l’Ecriture sainte lui-même. C’est Jésus le Seigneur et le Créateur qui se donne à chacun d’entre nous, non seulement pour le temps de notre vie en ce monde, mais surtout pour la vie éternelle à venir, si nous vivons de manière orthodoxe. Que signifie, vivre de manière orthodoxe ? Cela signifie, accueillir « l’Eglise comme une bien-aimée », et non comme un fardeau insupportable, car l’Eglise porte en elle l’amour, la joie et la paix divine, afin que la beauté divino-humaine illumine peu à peu notre visage et notre existence.

 

Ce désir de vie en Dieu, engendre au cœur de celui ou celle qui veut vraiment devenir orthodoxe, une nostalgie profonde et indicible pour le Royaume de Dieu qui palpite au fond de son être. Mais voulons-nous vraiment de tout notre désir devenir orthodoxe ? Quelle terrible illusion ce serait de penser que nous le sommes déjà, sous prétexte que nous avons été baptisé dans l’Eglise orthodoxe. Notre vocation orthodoxe vécue dans l’Esprit saint unit le ciel et la terre, pour en faire un seul royaume dont les prémisses se construisent déjà dans ce monde et dont le couronnement sera réalisé pleinement dans le Royaume céleste, lorsque « Dieu sera tout en tous ».

 

Si nous avons l’intelligence réelle de ce que nous faisons, c’est comme une bénédiction, mais si nous n’avons pas cette intelligence, notre discernement se trouble et devient partiel et même partial. L’Esprit Saint vient pour s’unir à notre esprit et nous donner l’intelligence du cœur afin que nous puissions nous construire, une « vie qui vaille la peine d’être vécue », alors ne passons pas à côté d’une telle grâce et venons nous prosterner demain devant Dieu dans l’Eglise pour recevoir le « don de l’Esprit ».

Que l’Esprit de Dieu, donateur de toutes bénédictions et grâces spirituelles soit glorifié avec le Père et le Fils, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

+ Syméon