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dimanche 28 janvier 2024

Le jeune homme riche


(Math. 19, 16 à 26)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Eglise nous transmet cette parole vivifiante du Seigneur « si tu veux la vie, observe les commandements divins », puisque ces commandements nous sont donnés par Dieu, rencontrer Dieu à travers eux devrait devenir notre priorité existentielle, selon cette autre parole du Christ « vends tout ce que tu possèdes et suis-moi », entendant cela, le jeune homme riche s’en alla attristé, car il avait de grands biens, cette attitude est à l’opposé de celle qui est utile pour suivre le Christ, à savoir « le renoncement », renoncer n’ayant rien à voir avec se renier ou se dépouiller de manière irréfléchie, mais à instaurer une relation d’humanité à travers les biens, tant matériels que spirituels. 

 

L’attitude du jeune homme riche est un témoignage qui confirme la parole du Seigneur disant « que sert-il à un homme de posséder le monde entier, s’il y perd son âme », même si, ce jeune homme dit lui-même que depuis son enfance, il met en œuvre la loi mosaïque, qu’il est un Juif pieux et pratiquant, oui, nous pouvons nous aussi comme lui, nous illusionner totalement si nous pensons que la seule pratique extérieure des rites et des savoirs purement intellectuels suffisent pour vivre selon l’évangile de vie et être sauvé. 

 

L’Evangile de ce jour, souligne qu’en vérité ce n’est pas la seule « quantité des biens » qui nous freine ou nous empêche de suivre le Christ, mais la qualité de notre relation au Christ et à nous-mêmes, on peut être attaché très fortement et parfois plus à peu qu’à beaucoup de biens. La majorité des humains ne roule pas sur l’or, comme dit le dicton populaire, et pour autant ne suivent pas le Christ, ni la grande richesse, ni la petite richesse, ni même la pauvreté matérielle, ne sont un obstacle pour celui ou celle qui désire et qui décide de suivre avec ténacité notre Seigneur. En réalité, le mur de séparation entre Dieu et l’homme, n’est autre que l’homme lui-même, selon le désir profond et le sens qu’il veut donner à son existence, si par exemple, une voie religieuse claire est choisie, il sera possible de se donner les moyens matériels et spirituels de la réaliser. 

 

L’Eglise a reçu de Dieu cette vocation à donner au croyant l’aide spirituelle sans laquelle, il est impossible de cheminer avec le Christ, cette aide fondamentale est basée en premier sur la célébration liturgique qui donne la communion au très saint Corps et Sang du Seigneur. Cette communion essentielle et substantielle est accompagnée par l’enseignement évangélique nécessaire à la compréhension des saints mystères que célèbre l’Eglise orthodoxe, compréhension qui demande l’union de la lettre et de l’esprit. Saint Paul dans 2 Cor, 3-6 rappelle que la « lettre tue, mais l’esprit vivifie », il ne dit pas que la lettre est meurtrière par nature, mais elle peut le devenir à chaque fois que l’homme se radicalise dans une attitude non purifiée par la lumière de l’esprit. 

Pour proposer au jeune homme riche des outils de discernement, le Seigneur lui ouvre un chemin spirituel possible en nommant les causes principales à la source des conflits intérieurs et extérieurs, que dit-il ? « tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de témoignages mensongers, aime ton père et ta mère et ton prochain comme toi-même ». 

 

« Tu ne tueras pas » est le premier commandement cité, tuer est la négation de la vie, c’est une aberration et une perversion de la nature humaine, c’est une réalité irréversible qui ne peut trouver de pardon qu’en Dieu le créateur de la vie, par une conversion intérieure profonde à l’image du fils prodigue, car ce que l’homme a tué comment pourrait-il le restaurer ? Ce drame presque absolu au sein de l’humaine condition, trouve un écho dans le meurtre d’Abel par son frère Caïn, tragédie indicible qui marque comme au fer rouge l’âme et s’incarne au cœur même de la mémoire collective et inconsciente de l’humanité, car l’homme oublie que Dieu ne demande « ni holocauste ni sacrifice humain ».

 

Unir la lettre avec l’esprit, c’est apprendre à unir l’intelligence avec le cœur, et construire ainsi l’harmonie de l’être vivant selon la sagesse divino-humaine, cette quête de l’équilibre est inaccessible à la seule pensée ou aux paroles non suivies d’actes spirituels. L’apôtre Jacques en son épître 5, 6 écrit « vous avez tué le Juste, qui ne vous a pas résisté », ce juste est le Christ, victime innocente de la désunion quasi totale entre la lettre et l’esprit, de la rupture entre le cœur et l’intelligence, qui amplifie les ténèbres de l’homme sans foi ni loi.  

 

Arrêtons-nous un peu sur le dernier commandement que le Christ recommande au jeune homme riche « tu aimeras ton prochain comme toi-même », cette parole est le début, le milieu et la fin de toute l’ascèse orthodoxe, seule la culture de l’amour divino-humain du Seigneur, peut empêcher de tuer, voler, mentir, il ne  s’agit pas ici d’un amour philosophique, pétri par l’argile périssable des sentiments émotifs, des belles paroles superficielles et sans avenir, dont nous savons qu’il ne peuvent pas survivre dans la réalité de la vie concrète. 

 

L’amour dont le Seigneur parle trouve son expression qualitative dans le chant du Cantique des cantiques, chant des fiançailles entre l’âme et Dieu, entre l’homme et la femme, écoutons-le qui chante « où es-tu ma bien-aimée, ma colombe, mon unique beauté » ou encore « où es-tu mon bien-aimé, mets-moi comme un sceau sur ton cœur, mets-moi comme un sceau sur ton bras, car l’amour est plus fort que la mort ».

 

En vérité, un tel amour est celui que nos Saints Pères et Saintes Mères ont vécu dans leur relation aimante avec Dieu, un tel amour est proposé à tout homme ou femme dans l’Eglise qui est par vocation d’essence nuptiale. N’est-ce pas cet amour divino-humain qui seul est en mesure d’éradiquer le mur de séparation de l’homme avec Dieu, de l’homme avec la femme, de l’homme avec l’homme, de l’homme avec la création divine. 

Dieu proposerait-il un amour qui serait incompatible et hors de portée de la nature humaine, lui qui nous dit « aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimé » ?  Nous voici à la croisée du chemin de l’existence, qui choisirons-nous de suivre, le Christ amour absolu qui peut et veut vivifier notre vie entière ou les chemins hasardeux de l’errance entre la multitude des tentations incapables de nourrir notre désir d’une vie qui vaille la peine d’être vécue.

 

Nous n’ignorons pas que le Seigneur nous dit « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », certainement l’acquisition de l’état de christ aimant, saint, humble et sage, est hors de portée par nos seules forces humaines, mais nous croyons qu’il est tout à fait possible d’y travailler et de trouver pour une telle ascèse toutes les grâces et aides utiles au sein de l’Eglise orthodoxe. 

 

Au Père, source de l’Amour, au Fils amour incarné et à l’Esprit d’amour, soit la gloire, dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon 

 

 

 

samedi 20 janvier 2024

La Théophanie

 

Homélie du P. Placide Deseille pour la fête de la Théophanie.

 

   

La fête de la Théophanie a dans l'année chrétienne une importance au moins égale à celle de Noël. Ceci apparaît d'abord dans la structure liturgique elle-même de cette fête. Elle est précédée d'une vigile au cours de laquelle on célèbre les grandes heures, les Heures Royales, pendant lesquelles nous entendons lire déjà certains Psaumes, certains textes de l'Ancien Testament qui reprennent tous les thèmes fondamentaux de la fête. Puis il y a l'agrypnie, semblable à celle de Noël. À Noël, le Seigneur vient parmi nous, mais il vient presque secrètement, il se manifeste à sa Mère, la Vierge Marie, à Joseph, aux bergers et bientôt aux mages venus d'Orient, mais tout cela est extrêmement discret, secret même, pourrait-on dire. Deux évangélistes seulement, saint Matthieu et saint Luc, ont recueilli de la bouche de la Mère de Dieu, de saint Joseph, de leur entourage, des souvenirs relatifs à ces premiers mois, à ces premières années du Seigneur.

Mais aujourd'hui, c'est la manifestation officielle, pourrait-on dire, du Christ (Mt. 3, 13-17). Il apparaît vraiment comme le Sauveur qui vient parmi nous et qui se manifeste pleinement à son peuple. Et il est un personnage qui joue un rôle tout particulier dans cette manifestation : le saint Précurseur Jean-Baptiste. Saint Jean-Baptiste, qui apparaît tout au long des textes qui nous racontent le baptême du Christ ; saint Jean-Baptiste, dont nous célébrerons d'ailleurs la synaxe en lien étroit avec la fête de la Théophanie. Saint Jean-Baptiste, le plus grand des prophètes, car, si les prophètes avaient annoncé que le Christ viendrait, que le Messie viendrait, saint Jean-Baptiste, lui, annonce qu'il est là. Il nous le montre, il le désigne, et il est appelé à le baptiser lui-même. Et au cours des offices de la Théophanie, des textes admirables veulent exprimer les sentiments de saint Jean-Baptiste, son humilité, et ce frémissement d'adoration qui le pénètre tout entier.

Le Christ vient ainsi au Jourdain pour être baptisé par Jean. Il se manifeste en venant comme un pécheur parmi les pécheurs, montrant par là qu'il a pris sur lui notre péché ; il a pris sur lui le péché du monde. Non pas que le Christ ait jamais, bien sûr, commis le moindre péché personnel, mais il a pris sur lui, réellement, le péché du monde. Il a assumé notre humanité dans son état de péché, et c'est pour manifester cela qu'il vient aujourd'hui se faire baptiser de la main de Jean. C'est en ce sens, comme il le disait lui- même, qu'il vient « pour accomplir toute Justice ».

Ce baptême du Christ revêt une signification toute particulière, car le Christ annonce déjà, par ce geste symbolique, en se plongeant dans les eaux et en ressortant, sa mort et sa Résurrection. Il prend sur lui le péché du monde, il se plonge dans les eaux, mais au contact de son corps vivifiant, ces eaux ne sont plus des eaux destructrices comme celles du déluge, ce sont des eaux qui se transforment en fleuves du Paradis, en sources vivifiantes, dont tous ceux qui s'y plongeront ensuite par le saint baptême recevront la vertu bienfaisante.

Oui, c'est par son baptême au Jourdain que le Christ a instauré le sacrement, le «mystère» du baptême, à la fois comme signe prophétique de sa mort et de sa Résurrection personnelles, et comme « mystère », comme sacrement de notre participation à cette mort et à cette Résurrection.

On doit remarquer combien sont nombreux les rappels d'images et de figures de l'Ancien Testament que l'on peut discerner dans cette scène du baptême. Il y a d'abord, bien sûr, le fleuve du Jourdain lui-même, qui est comme une seconde mer Rouge, franchie miraculeusement. Il y a la voix du Père, la voix du Père qui était déjà présente dans l'œuvre même de la création, la voix du Père qui prononçait la parole créatrice : « Que telle chose soit ! », au cours des six jours de la création, et qui, aujourd'hui, proclame la nouvelle création en son Fils bien-aimé. Et nous voyons aussi l'Esprit-Saint apparaître sous la forme d'une colombe, ce qui nous reporte encore aux premiers jours de la création, car, lorsque le Père créait le monde par sa Parole, le Saint-Esprit était là. Le livre de la Genèse nous dit en effet que « l'Esprit de Dieu planait sur les eaux » (Gen1,2). Et aujourd'hui encore, l'Esprit de Dieu, sous l'aspect symbolique d'une colombe, plane sur les eaux du Jourdain pour manifester que c'est une nouvelle création qui s'accomplit, par la Parole du Père, mais aussi par la puissance de l'Esprit-Saint.

Que le Saint-Esprit se manifeste sous forme d'une colombe, cela nous ramène encore à un autre passage de l'Ancien Testament, à la fin du déluge où le retour de la miséricorde de Dieu, où le pardon divin s'était manifesté par la colombe que Noé avait lâchée, et qui revint vers l'arche porteuse d'un rameau d'olivier. La colombe est le signe de la réconciliation de Dieu avec l'humanité. Et cette colombe qui plane sur les eaux du Jourdain, qui plane au-dessus du Christ lui-même au moment du baptême, manifeste ainsi que tout ce déluge du péché, virtuellement, potentiellement, est terminé, et que par le Christ, par sa mort et sa Résurrection, le péché va être vaincu, que par le Christ, dans le Christ, le Père accorde son pardon à l'humanité. Oui, ce n'est pas sans signification que le Saint-Esprit se manifeste ainsi sous la forme d'une colombe, cela évoque beaucoup de choses.

Et puis, l'immersion elle-même du Christ dans le Jourdain et sa sortie du fleuve, nous renvoient d'abord au passage de la mer Rouge, à ce passage d'Israël, libéré de la servitude de Pharaon, image du pharaon spirituel, le démon. Par le passage de la mer Rouge, Israël échappait à la servitude, comme nous, les chrétiens, nous échappons par le baptême à la servitude du démon, pour entrer dans la liberté des enfants de Dieu. Mais après le passage de la mer Rouge, Israël dut traverser le désert ; or le Christ va revivre cela lui aussi, car, dans quelques jours, il sera conduit par l'Esprit au désert pour y affronter Satan, pour lutter à visage découvert contre lui pendant quarante jours, qui rappellent les quarante ans qu'Israël passa au désert, soumis à de multiples tentations. Pour nous, les quarante jours du carême, qui viendront bientôt, seront un rappel de ces quarante jours du Christ au désert.

Le baptême du Christ dans le Jourdain nous rappelle aussi le passage du Jourdain par le peuple d'Israël, à l'issue de ces quarante ans d'errance au désert, sous la conduite de Josué, dont le nom est le même que celui de Jésus (ce sont deux transcriptions différentes du même nom). Josué conduisait le peuple à travers le Jourdain, miraculeusement asséché comme l'avait été la mer Rouge, mais cette fois pour entrer dans la terre promise. De même, le Christ, par son baptême, nous fait entrer avec lui, à sa suite, « en lui » dans la vraie terre promise. La vraie terre promise, qui, en réalité, est le ciel ; or, justement, dans cette scène du baptême du Seigneur, nous voyons les cieux s'ouvrir. Que les cieux s'ouvrent ainsi est également loin d'être sans signification : cela montre que nous pouvons maintenant, à la suite du Christ, notre véritable Moïse, notre véritable Josué, entrer dans la vraie terre promise qui est le royaume des cieux, où nous pénétrons déjà par notre baptême. Notre baptême, dont nous devrons revivre le mystère tout au long de notre vie chrétienne, en attendant la révélation de notre vie céleste dans l'au-delà. Un grand auteur orthodoxe, saint Nicolas Cabasilas, au XIVe siècle, insistait beaucoup sur le profit qu'il y a pour les chrétiens à relire et à méditer les textes eux-mêmes de la cérémonie du baptême, car ils nous révèlent ce que nous sommes, et ce que, en même temps, nous devons devenir. Ils nous révèlent ce que nous sommes déjà devenus radicalement, et ce que nous devons devenir toujours plus réellement, dans une plénitude toujours croissante, tout au long de notre vie chrétienne.

Cette fête de la Théophanie du Seigneur nous invite ainsi à repenser toujours à notre baptême, à toujours méditer sur cet immense don de Dieu que nous avons reçu, ce don qui a fait de nous des fils de Dieu, qui nous a greffés sur le Christ ressuscité, sur son Corps glorieux, ce Corps qui a sanctifié les eaux, mais qui déverse maintenant sur nous, tout au long de nos journées, des fleuves de grâces, car toute grâce, toute participation à la vie divine, nous vient par la sainte humanité glorieuse du Christ.

C'est tout cela que nous fait entrevoir cette fête de la Théophanie, et tous ces textes liturgiques, tellement beaux, tellement riches, que nous ne méditerons jamais assez. Et le Père pourra alors, se penchant sur nous, dire aussi de nous : « celui-ci est mon fils bien- aimé ». Chacun de nous doit devenir, dans le Fils unique, fils adoptif du Père, non pas d'une façon juridique et extérieure, mais d'une façon profondément réelle, par une participation véritable à sa vie divine.

Que tout cela se réalise en nous toujours davantage, chaque jour de notre vie, par notre coopération à la grâce de notre baptême ! À la gloire du Père, par le Fils, dans l'Esprit-Saint, Dieu unique à qui soit la gloire dans les siècles.  Amen.

 

dimanche 14 janvier 2024

La voix de Celui qui crie dans le désert

 

(Marc 1, 1 à 18)

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, l’Église nous emmène à la rencontre de saint Jean-Baptiste le précurseur et du Seigneur Jésus que nous confessons comme le Messie prophétisé par Israël pour le salut de l’humanité et la pleine restauration de la création divine, suite au péché ancestral d’Adam et Eve.

 

Jean ne dit pas : « je crie dans le désert », mais « je suis la voix de Celui qui crie dans le désert »,  c’est Dieu lui-même qui crie dans le désert à travers Jean, mais vers qui Dieu crie-t-il avec une telle puissance ? Quel est donc ce désir divin que Dieu porte dans son cœur de Père et auquel son Amour ne peut résister, à qui s’adresse-t-il et que crie-t-il ? Ce cri divin dans le désert est en vérité, l’écho de celui du Père céleste dans le Paradis : « Adam où es-tu ? », Dieu ne cesse de rechercher l’homme son bien-aimé, que ce soit dans le paradis ou dans le désert. Oui, l’amour de Dieu pour l’homme  est tel qu’il en témoigne à nouveau aujourd’hui dans le désert de ce monde aride, tourmenté et dans l’errance avec l’espérance que l’homme lui réponde amen.

 

L’Evangile nous dit « voici que j’envoie mon messager vers toi pour préparer ta route, voix de celui qui crie dans le désert : préparez les voies du Seigneur, rendez droits ses sentiers », l’Evangile de toute grâce ne peut vivifier notre existence que s’il reste cette Bonne Nouvelle qui rejoint chacun et chacune dans son quotidien, qu’il fasse sens là où je mets à l’œuvre mon existence concrète. Les sentiers tortueux qui mettent à mal notre vie, sous lesquels nous nous cachons aux yeux de Dieu comme Adam et Eve se cachaient dans le Paradis, sont nos pensées, paroles et actes, que nous devons aplanir et rendre droits pour engendrer avec Dieu, « l’homme nouveau », dont le modèle unique et absolu est le Messie qui s’avance vers Jean pour être baptisé par lui. C’est pourquoi aucune ascèse n’est meilleure pour chacun d’entre nous que l’acceptation confiante des évènements de sa vie, car c’est dans notre existence réelle que le « « Messie » vient à notre rencontre. C’est ainsi, que notre quotidien existentiel peut devenir une icône fidèle du désert symbolique, où se renouvelle jour après jour cette expérience de la rencontre avec Dieu, pour être baptisé spirituellement au cœur même du monde, par l’onction de l’Esprit de toute grâce.

 

Donc le désert pour Jean c’est d’abord quoi ? C’est tout simplement le lieu où il vit, là où il prend conscience peu à peu de sa vocation de voix du Seigneur, qu’il s’y prépare et la réalise. Le désert est donc d’abord pour chacun et chacune d’entre nous, là où nous sommes, vivons et découvrons notre vocation selon Dieu. Le désert c’est aussi une figure de nous-même, de notre individualité, à travers laquelle Dieu veut se frayer un passage pour nous élever à notre réalité de personne unique, c’est pourquoi comme Jean, nous devons apprendre à entendre et à discerner la Parole que Dieu nous adresse au cœur de notre être, et qui se donne tout particulièrement dans l’Eglise par la médiation sainte et sacrée de la Divine Liturgie. Une autre figure du désert, c’est le monde lui-même, et dans ce monde la voix de Celui qui crie dans le désert, c’est l’Eglise, qui à l’image de Jean appelle l’humanité au baptême de conversion qui prépare au baptême de l’Esprit de Dieu.

 

Marie, Mère de Dieu, est celle qui a su parfaitement se nourrir spirituellement dans le Saint des Saint du Temple de Jérusalem, à travers la Liturgie Synagogale à laquelle elle assistait et ainsi, préparer les voies du Seigneur, aplanir et rendre droit en elle les chemins de l’âme, du corps et de l’esprit, pour accueillir le messager de Dieu annoncé par Israël et Jean Baptiste, c’est à dire le Seigneur Jésus. Mais le désert de notre existence devient stérile lorsqu’aucune parole n’y circule pour dire que vivre et vivre ensemble est possible, ou si nous renonçons à croire que le Messie qui est Dieu, vient et préfère chacun, il n’y a donc pas lieu d’envier l’autre. Notre désert devient stérile lorsque par une fausse ascèse nous renonçons à donner à notre « corps » ce qui lui est naturel et bon, c’est à dire lorsque nous oublions qu’il est par vocation le Temple de l’Esprit Saint.

Notre désert existentiel devient stérile lorsque sous prétexte de vie spirituelle, nous refusons à notre « âme » de cultiver le goût de la « beauté » dans notre vie quotidienne, cette beauté dont Dostoïevski nous dit qu’elle sauvera le monde, il parle ici de la beauté divino-humaine du Christ, Dieu incarné. Les fausses œuvres, fruits amers et indigestes des égo malades, finissent trop souvent par transformer l’âme de ceux qui les admirent en annexe psychiatrique, et leur vie en litanie continue de plaintes, de larmes et de frustrations. Le désert devient stérile lorsque nous ne donnons pas à notre « esprit » sa nourriture vitale qui est la bonne nouvelle de l’Evangile de vie, et qu’à sa place nous nous laissons hanter par des phantasmes et des fantômes sans consistance, œuvres du vieil homme et désert aride où finissent par pousser les mauvaises  herbes de toutes les hérésies.

 

Aujourd’hui, l’Eglise messagère de Dieu, nous est donnée pour préparer tout homme et femme de bonne volonté qui le désire, à éviter les chemins tortueux de la perdition mondaine, non en jugeant le monde, mais en y cheminant sur la voie étroite mais royale qui est le Christ Messie. Et tout comme Jean le Précurseur a tressailli dans le sein de sa mère Elisabeth en entendant la voix de Marie enceinte de Jésus et qui la saluait, de même, nous pouvons tressaillir en entendant la sagesse divino-humaine de l’Eglise nous saluer, car par la foi nous savons que l’Eglise est enceinte de la présence du Seigneur.

 

Jean ascète évangélique, est bien celui que la tradition appelle « homme céleste et ange terrestre » et saint Paul dit qu’un tel homme est « caché avec le Christ en Dieu », Jean a vu ce que l’œil inhumain ne voit pas, il vu en « Jésus, le Saint Messie d’Israël », il a entendu ce que l’oreille mondaine ne peut entendre, il a entendu la voix divine lui dire de Jésus « Celui-ci est mon Fils bien-aimé qui a toute ma faveur », il a ressenti la très sainte présence de « l’Esprit de Dieu descendu sur Jésus », au moment du baptême dans le Jourdain, expérience inaccessible à l’incroyant au cœur enténébré. Jean s’est recueilli et unifié par sa communion avec le Christ dans l’humilité de son cœur, il témoigne de la réalité des grâces divines que reçoivent ceux qui aiment Dieu et surtout ceux qui mettent en pratique les commandements divins, car « obéir est ici équivalent à aimer Dieu ».

 

Jean le Baptiste et précurseur du Seigneur, le dernier prophète de l’ancienne alliance, s’efface et se dit indigne de dénouer les lacets des pieds de Jésus, mais ce n’est plus une prophétie à venir qui nous est promise, mais Dieu lui-même qui réalise sa parole divine en s’incarnant pour être avec nous jusqu’à la fin des temps. Voici donc que l’Eglise, émerveillée et merveilleuse, resplendit de la présence rayonnante du saint Messie d’Israël et Fils unique du Dieu vivant et nous pouvons chanter avec les saints et les anges, « aujourd’hui le Roi des cieux s’est incarné d’une Vierge » et « ta naissance ô Christ notre Dieu a fait resplendir dans le monde la lumière de l’intelligence, ceux qui servaient les astres sont instruits par l’astre de t’adorer soleil de justice et te contempler, orient venant des hauteurs, Seigneur gloire à Toi ».

 

Alors, prions Dieu pour que Sa Grâce, bénisse nos œuvres et que notre désert devienne ce lieu vivant et vivifiant où dans l’humilité et la simplicité, l’homme apprend à devenir dieu, où le monde devient Eglise, où l’Eglise devient Royaume de Dieu, et que la Gloire soit au Père, au Fils et à l’Esprit qui gouvernent ce Royaume et nous y offrent Leur hospitalité éternelle, amen.

 

+ Syméon

 

dimanche 7 janvier 2024

La Nativité du Seigneur.

 

(Matthieu 2, 1 à 12)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Eglise nous montre comment la Lumière Divine qui s’incarne dans un petit enfant, est refusée par ceux qui préfèrent trafiquer dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Saint Jean dans son prologue ne dit-il pas : « la Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas reçue ». Hérode est Juif, il n’ignore rien de l’espérance messianique du peuple d’Israël. Mais Hérode le sanguinaire est possédé par le goût du pouvoir, et cette obsession le vide de toute humanité et de toute compassion, rien alors ne le retiendra plus pour ordonner après le départ des rois mages, le massacre des « saints innocents ».

 

L’Evangile nous dit : « Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem en disant : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui ». Le Royaume de Dieu est le véritable et unique « Orient spirituel », qui aujourd’hui devant nos yeux, s’incarne pleinement dans l’orient de notre monde, par l’Enfant divin, Jésus le Fils béni de Marie.  

 

N’est-il pas étrange que Dieu nous envoie les rois mages, alors que les synagogues étaient les îlots lumineux qui avaient pour mission d’annoncer et d’accueillir la lumière éternelle, c’est à dire le « Messie » espéré? L’étoile qui guide les rois mages depuis l’Orient, symbolise dans l’homme la « lumière de l’intelligence » qui a pour vocation d’illuminer l’être humain afin de le guider vers le saint des saints qui est son propre cœur pour s’y prosterner et y adorer, l’Enfant Jésus. Offrir notre cœur à Dieu comme une grotte spirituelle, pour que l’Esprit Saint en fasse un sanctuaire, un lieu de vie aimant, vivant et liturgique, pour que notre personne entière puisse recevoir la grâce divine et accueillir l’Enfant Divin incarné. La Nativité est le commencement de notre salut selon cette parole de notre saint Père Athanase « Dieu s’est fait homme, pour que l’homme devienne dieu », l’univers entier ne peut être comparé à cette immense vocation humaine, « naître au ciel et devenir dieu ».

 

L’Ecriture poursuit : « le roi Hérode, ayant appris la naissance de Jésus, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui ; il assembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple et s’enquit auprès d’eux du lieu où devait naître le Christ ». Etre un roi mage, c’est être une lumière sur le chemin de l’humanité, qui a pour vocation de transmettre la grâce divine, c’est à dire la bonne nouvelle de la naissance du Roi des rois, l’humble Enfant divin, pour le salut de l’humanité.

 

Hérode lui, est un roi de pacotille et de comédie, une caricature misérable de la véritable royauté qui est spirituelle, un bouffon ridicule et insensé, affamé et assoiffé non de justice mais de pouvoir, en vérité il ne représente rien ni personne, car son royaume est celui des vaines apparences, du néant. Mais si Hérode n’est rien, qui alors lui donne un tel pouvoir sur nous et en nous? Hérode par analogie, c’est le vieil homme en nous, qui se trouble lui aussi, à chaque fois qu’il est visité par un envoyé de Dieu. Hérode, c’est sa majesté l’égo, qui hurle moi, moi et encore moi, qui ne connait d’autre dieu que lui même, d’autre œuvre que de faire sa volonté partout, toujours, en tout et avec tous. Il est l’homme entêté jusqu’à l’absurde, emmuré dans ses petites certitudes ridicules et stériles, et qui refuse de se convertir à la seule nouveauté absolue que représente l’Enfant qui vient de naître à Bethléem. Hérode, homme imbu de lui-même devient esclave et complice de Satan, le séducteur et prince des ténèbres, dont l’unique désir est la destruction totale de l’humanité. C’est pourquoi les hordes sataniques, se griment volontiers de masques qui caricaturent le visage de l’humanité, et s’associent avec tous les Hérode impies de ce monde, pour persécuter l’Eglise et massacrer celui qui est le Sauveur unique de l’humanité, « l’Enfant Dieu ».  

Les scribes et les prêtres en réponse à Hérode dirent : « l’enfant est né à Bethléem de Judée, car voici ce que le prophète a écrit : « et toi, Bethléem, pays de Juda, tu n’es certes pas le moindre parmi les clans de Juda, car de toi sortira un chef qui sera le pasteur de mon peuple Israël ». Voici donc que les prêtres et les scribes savent dire où naitra le Messie attendu, quant à y aller eux-mêmes, hélas, trois fois hélas, leur vanité et leur soumission aveugle à la lettre de la Loi, les empêche d’accéder à la vie en plénitude, à l’Enfant Divin annoncé, qui naît aujourd’hui ici parmi nous, et que pourtant ils prophétisent, espèrent et attendent tous. Mais nous savons que la soit disant sagesse de ce monde, incapable de reconnaître le « Sauveur incarné dans un nouveau-né », reste incrédule et incapable de s’émerveiller devant l’espérance que représente l’Enfant Jésus, cette non sagesse que saint Paul dénonce comme une folie aux yeux de Dieu.

 

Que signifient ici, les « clans de Juda » ? Seule la vie spirituelle inspirée par l’Esprit de Dieu peut emmener l’homme vers « Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie », c’est à dire, l’Enfant Jésus qui vient de naître pour illuminer justement tous les clans dont parle le saint Evangile ? Les clans sont toutes les tribus d’Israël et les Synagogues où est annoncée la parole divine et prophétique du Très-Haut. Parole qui ne cesse d’annoncer la naissance du Divin Rédempteur espéré par Israël, et que l’Israël de Dieu devait donner à l’humanité. C’est pourquoi plus tard, l’enfant Jésus devenu le « Serviteur Souffrant » contemplé par le prophète Isaïe, dira dans l’angoisse de son âme : « ô mon peuple que t’ai-je fait » et « qui a connu la pensée du Seigneur en esprit et en vérité » ?

 

Mais voici l’humble merveille, la bonne nouvelle, voici que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob a élu parmi tous ces clans fiers et prestigieux, l’humble « Bethléem », qui deviendra l’Eglise très sainte et très aimée de Dieu. Bethléem la maison du Pain, qui annonce que cet Enfant qui vient de naître n’est plus la simple « manne céleste » reçue par les Israélites dans le désert, mais le « Pain Vivant descendu lui-même du Ciel », pour se donner comme nourriture à l’humanité affamée et assoiffée à cause du néant spirituel qui recouvre le monde de ténèbres. Bethléem, la maison du Pain, est le signe divin et prophétique de l’Eucharistie, du Corps et du Sang que l’Enfant Divin versera librement lorsque devenu adulte, IL accomplira pleinement le mystère de la Nativité, en donnant Sa vie pour le salut du monde.

 

L’Ecriture poursuit « Hérode alors appela les mages en secret et se fit préciser par eux la date de l’apparition de l’étoile, puis ils les dirigea sur Bethléem en disant : Allez prendre des informations précises sur cet enfant ; et, quand vous l’aurez trouvé, faites-le moi savoir, afin que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui ».

 

De nouveau, l’Evangile nous montre l’ambiguïté du fonctionnement mental de Hérode, qui tout comme le tentateur maudit dit des choses qui semblent bonnes et justes, mais comment agit-il ? Il agit en secret, en faisant semblant de bénir le voyage des rois mages, en leur faisant croire qu’il a le même projet qu’eux, qu’il veut le meilleur pour l’Enfant, qu’il a les moyens de combler tous leurs désirs, y compris spirituels. Et pour arriver à ses fins, il ne veut surtout pas d’autres témoins que des grands-prêtres et des scribes, ses complices incapables de discerner le saint et véritable sens prophétique et spirituel de l’Ecriture Sainte.

 

En vérité, c’est le Temple de Jérusalem qui devait accueillir l’Enfant Divin, il était par vocation la Grotte mystique que Dieu désirait illuminer par sa naissance. Mais Hérode va se détruire lui-même parce que son mensonge est pathétique, dans sa folie comme tant d’autres hommes, il pense pouvoir tromper Dieu lui-même, mais en réalité, son marchandage hypocrite avec les saints rois mages, ne lui rapportera rien, sinon faire de lui le « bourreau des innocents » et son propre bourreau.

 

L’Evangile poursuit : « sur ces paroles du roi, les mages  se mirent en chemin. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient se mit à les précéder jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant ». Les mages se mettent donc en route sur les ordres du roi Hérode, et l’étoile qui ne pouvait briller en présence d’Hérode qui représente les ténèbres du monde sans Dieu, peut à nouveau resplendir de toute sa luminosité divine, pour accompagner et guider le saint voyage non seulement des rois mages, mais de toute personne qui décide de dire « amen », à l’appel providentiel de Dieu et de se prosterner devant Jésus, l’Enfant Dieu.

 

L’Ecriture poursuit : « la vue de l’étoile remplit les mages d’une grande joie ; ils entrèrent dans la grotte, trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et, le front contre terre, ils se prosternèrent devant lui ; puis ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Que signifie : « la vue de l’étoile les remplit d’une grande joie ? Cela signifie leur communion réelle  à la lumière incréée dont cette étoile est le signe manifeste dans la création, cela signifie que la lumière est le fruit de la vie en Dieu et que cette vie lumineuse engendre cette grande Joie dont le Seigneur dit : « Je vous donnerais la Joie que nul ne pourra vous ravir ». Seule la joie divine est la joie véritable, joie qui nous donne de danser intérieurement devant la Divine Trinité, joie vécue par les rois mages, joie que celui à qui le Seigneur donne de la goûter, même une seule fois, ne pourra plus jamais oublier ni dans ce monde ni dans l’autre.

 

Que signifie, « ils entrèrent dans la grotte et la suite »…cette grotte est l’Eglise intérieure, spirituelle et mystique, icône de la grotte de Bethléem, c’est le lieu de Dieu dans l’homme, la rencontre personnelle de l’homme avec Dieu, là où tout naturellement, l’homme se prosterne au cœur de son cœur, dans l’adoration en esprit et en vérité de la Divine Trinité. Que signifie encore, ils Lui offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe ? Cela signifie que l’homme, roi, prêtre et prophète, a retrouvé par la grâce de Dieu sa vocation divino-humaine, et peut réaliser le grand œuvre d’amour, les signes de cet état spirituel retrouvé sont ceux de la nature divine elle-même, offrir l’or c’est confesser que la nature de Dieu est Lumière, offrir l’encens c’est confesser que la nature de Dieu est la Sainteté, offrir la myrrhe c’est confesser que la nature de Dieu est en vérité l’Immortalité. Alors Dieu, le Roi Mage Divin, à son tour offre à l’homme non l’or, l’encens ou la myrrhe, mais la « déification », l’adoption filiale, la communion sans confusion ni aucune séparation avec la Divine Trinité, qui est la vie éternelle dans le Royaume de Dieu.

 

L’Ecriture dit : « ensuite, avertis en songe de ne pas retourner auprès d’Hérode, les rois mages  regagnèrent leur pays par un autre chemin ». L’Evangile de ce jour nous révèle ainsi le pèlerinage religieux et spirituel proposé à l’être orthodoxe, cette ascèse de vie qui doit transformer peu à peu l’homme, et faire de lui un être liturgique qui célèbre son Seigneur à travers toute son existence quotidienne. Cette vie en Dieu est d’abord une vie en soi avec Dieu, parce que la relation à Dieu est toujours personnelle, mais aussi une vie avec l’autre, c’est-à-dire une vie en Eglise. Alors nous aussi, nous « regagnerons notre pays par un autre chemin », c’est à dire, non plus par les sentiers de perdition du monde hérodien ou ceux chaotiques du vieil homme, mais par le « chemin unique qui est le Christ », pour arriver par grâce dans notre pays réel qui est le Royaume de Dieu.

 

Au Père Roi de l’Univers, au Fils qui nous veut cohéritiers de Son Royaume et à l’Esprit Saint qui nous intronise dans le Royaume, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon