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lundi 24 octobre 2022

La prière sacerdotale

 

 (Jean 17, 1 à 13)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.



Aujourd’hui, l’Eglise nous fait entendre la prière que le Christ adresse à son Père pour nous, afin de contempler ce que le Seigneur est en esprit et en vérité, et ce que nous sommes appelés à devenir au sein de ce monde où nous habitons et qui pourtant, en vérité nous est étranger. Les saints Pères que nous célébrons et vénérons aujourd’hui, sont les témoins lumineux, aimant et véridiques de la parole du Seigneur adressée à son Père et notre Père. 

 

La prière splendide que le Christ offre à Dieu notre Père, est en vérité offerte pour nous, afin que nous puissions nous aussi à la suite des Pères, accueillir la vie éternelle qui est la connaissance du Père céleste. En quoi consiste la vie éternelle ? Connaître Dieu notre Père ! Comment ? En croyant à cette parole du Christ « que nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et ceux à qui le Fils veut bien le révéler ». Dans quel but le Christ prie-t-il ainsi ? Pour que nous ayons en nous « la Joie parfaite », cette joie doit en nous s’unir à la « vérité parfaite » qui est le Don du Saint Esprit, pourquoi, afin qu’il nous advienne cette parole du Seigneur « Je vous enverrai l’Esprit de vérité et la vérité vous rendra libre ». 

 

Le Seigneur dit « J’ai manifesté ton Nom aux hommes, que tu as tirés du monde pour me les donner… et ils ont gardé ta parole… ils ont cru que tu m’as envoyé… c’est pour eux que je prie »,

quel est donc le « Nom » que le Christ a manifesté aux hommes ? C’est celui de « Père » c’est à dire, celui qui nous engendre sans cesse spirituellement à « la vie, au mouvement et à l’être » par Jésus-Christ dans l’Esprit Saint. Et où s’accomplit cette œuvre divino-humaine, si ce n’est dans l’Eglise, splendeur et lumière au cœur du monde et icône du royaume de Dieu, c’est bien dans l’Eglise que le Père a placé « ceux qui ont cru à son Fils unique », et c’est dans l’Eglise que seront désormais gardés ceux qui resteront fidèles au Seigneur, selon cette parole « Père saint, garde-les dans ton Nom que tu m’as donné », pourquoi ? « Pour qu’ils soient un comme nous ».

 

Mais comment pouvons-nous comme le Christ, glorifier le Père ? En confessant le Christ comme le Fils unique de Dieu et surtout en témoignant par nos œuvres religieuses et spirituelles, que nous avons reçus et accepté la Bonne Nouvelle évangélique. Quoi de commun entre les ténèbres et la Lumière divine, quoi de commun entre le monde des illusions perdues et le Royaume de Dieu, quoi de commun entre l’Eglise « Corps et Tête du Christ » et les petites cabanes chaotiques et insensées sorties de la pensée délirante de quelques individus égocentrés qui croient être ceux qui gouvernent le monde. 

 

Pourquoi, le Seigneur demande t-il au « Père Saint de garder ceux que le Père lui a donné afin qu’ils soient Un comme nous » ?  Parce que le Père ne peut se détourner d’un seul de ceux qu’il a béni dans son Fils unique, parce que le Père dit ailleurs à ceux qui auront cru en Lui par son Fils, « même si ton père ou ta mère t’abandonnent, moi ton Père céleste, je ne t’abandonnerais jamais ». 

 

Le Seigneur nous montre que nous devons commencer notre prière adressée à son Père et à notre Père en levant nos yeux vers le ciel à travers notre esprit et dire en toute simplicité et pleine confiance « Notre Père, glorifie-nous de la gloire de ton Fils unique en faisant de nous et avec nous par grâce un christ aimant, saint, humble et sage ». Le Seigneur dit « Père glorifie-moi…J’ai manifesté ton Nom aux hommes que tu as tirés du monde pour me les donner » et ailleurs « car nul ne peut venir à moi, si le Père ne l’appelle », est-ce à dire que tous ne sont pas appelés ? Bien sûr que si, « mais beaucoup d’appelés et peu d’élus ». Les élus sont donc tous ceux qui ont « reconnu que tout ce que Tu m’as donné vient de Toi…que mes paroles viennent de Toi…ils les ont accueillies et ont cru que je suis sorti de Toi et que Tu m’as envoyé ».

L’Eglise est le lieu divino-humain où se réunit l’assemblée de ceux qui ont cru et accueilli les paroles du Christ, ces paroles ne sont pas justes des mots, elles portent en elles la puissance créatrice du Verbe éternel, et cette puissance est ce qui peut restaurer tout homme et toute femme de bonne volonté dans la « beauté lumineuse des enfants de Dieu ». C’est de cette beauté spirituelle que témoigne la Divine Liturgie par la médiation de Jésus-Christ, et qui unit en elle en quelque sorte comme un seul cœur et une seule âme les Personnes divines, avec la sainte Mère de Dieu et les fidèles orthodoxes entourées de la nuée des êtres angéliques.

 

C’est pourquoi, le Seigneur dit encore « J’ai veillé et aucun d’eux ne s’est perdu, sauf le fils de perdition », cette veille est confiée maintenant à l’Eglise qui a pour vocation de ne perdre aucun de ceux qui viennent y demander au Nom de Dieu, « l’adoption filiale spirituelle  ». Mais nous sommes coresponsables de cette veille salutaire selon cette parole en Matthieu 26, 41 « veillez et priez », pourquoi ? Pour ne pas succomber aux multiples tentations qui nous assaillent et qui veulent détruire notre résolution à rester fidèles à notre engagement ascétique dans la voie et la vie orthodoxe. 

 

Mais maintenant, « Je viens vers Toi dit le Christ à son Père » mais ailleurs le Seigneur dit aussi « Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde », comment donc retourne-t’IL vers son Père et notre Père tout en restant avec nous jusqu’à la fin du monde ? C’est le mystère et la grâce religieuse de l’Ascension, le Seigneur s’élève avec la nature humaine rachetée et sauvée, alors comment ne serait-IL pas toujours avec nous. C’est pourquoi, chaque croyant doit aussi veiller sur lui-même, afin de ne pas se perdre, nous pouvons nous perdre si nous oublions que nous sommes le « temple de l’Esprit Saint », nous pouvons nous perdre si nous oublions que nous sommes des « êtres liturgiques », nous pouvons nous perdre si nous oublions que nous sommes « crées à l’image et à la ressemblance de Dieu ».

 

Saint Léon le Grand nous enseigne que « la nature humaine recevrait une dignité supérieure à celle de toutes les créatures célestes, elle allait dépasser les chœurs des anges et monter plus haut que les archanges, les êtres les plus sublimes ne peuvent mesurer son degré d’élévation, car la nature humaine allait être admise à trôner auprès du Père éternel et être associée à sa gloire, puisque la nature divine lui était unie dans la personne du Fils unique ».

 

Je suis donc invité à veiller sur moi par la grâce reçue dans l’Eglise, en me nourrissant de la vie et de la voie de la spiritualité orthodoxes, pourquoi ? Pour glorifier notre Père céleste et devenir une icône véridique de notre unique modèle « Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint Esprit, amen ».

 

Que le Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, soit glorifié, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon 

 

 

 

vendredi 21 octobre 2022

Evêque Justin

 

Mgr Justin Jeremić a été aujourd’hui élu nouvel évêque du diocèse d’Europe occidentale de l’Église orthodoxe serbe par l’Assemblée des évêques ! Il succède à Mgr Luka Kovacević, décédé le 17 décembre 2021.

Le nouvel évêque d’Europe occidentale, Justin, est né le 22 juin 1982 à Ruma. Il a terminé l’école primaire dans sa ville natale, d’où, avec la bénédiction de l’évêque de Srem, Mgr Basile, il s’est inscrit au Séminaire théologique à Sremski Karlovci. Il a été ordonné moine en 2002 au monastère de Velika Remeta.

Après le séminaire, qu’il a terminé comme le meilleur élève de sa promotion, il a été envoyé à l’Académie théologique de Moscou sur la recommandation de son évêque. Au cours de ses études, il a montré l’intérêt pour les études liturgiques. Ainsi, en quatrième année d’études, il a été nommé professeur de pratique liturgique à l’église de l’Intercession de la Mère de Dieu de l’Académie théologique. En 2006, il a été diplômé de l’Académie théologique, soutenant la thèse : « L’hésychasme dans le monachisme serbe aux XIIIe et XIVe siècles ». Au cours de ses études, en tant que meilleur étudiant étranger, il a reçu une bourse spéciale du Fonds du patriarche Alexis Ier.

En 2008, avec la bénédiction de Mgr Basile et du Saint-Synode, il a été envoyé poursuivre des études de troisième cycle à la Faculté de théologie d’Athènes, où il est resté jusqu’en 2013, s’intéressant particulièrement au domaine de la liturgie. 

Avec la bénédiction de l’évêque d’Europe occidentale, Mgr Luka, il a déménagé d’Athènes à Paris. Il desservait les paroisses de Lyon et de Dijon, ainsi que la paroisse de Saint-Sava à Paris. Le 27 janvier 2015, il a été nommé protosyncelle et le 30 octobre 2016, il a été élevé au rang d’archimandrite.

Il parle russe, grec et français. Lors de sa session ordinaire, le 29 mai 2021, le Saint-Synode des évêques de l’Église orthodoxe serbe l’a élu évêque vicaire de Hvostan. Il a été ordonné évêque le 12 septembre 2021 dans la cathédrale Saint-Sava à Belgrade.

Une liturgie épiscopale solennelle a eu lieu le 9 octobre 2022 dans la cathédrale Saint-Sava à Paris, où le patriarche serbe Porfirije a intronisé le nouvel évêque d'Europe occidentale, Justin

 




dimanche 16 octobre 2022

La pêche miraculeuse

                                                                        (Luc : 5, 1 – 11)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.


 

Aujourd’hui, L’Eglise orthodoxe notre véritable barque spirituelle nous invite à voyager avec le Christ en elle afin d’entendre de lui les paroles de la vie éternelle pour mettre en œuvre avec nous notre existence religieuse et bénir notre devenir en vue de notre salut. De quoi parle le Seigneur ? De pêche qui de laborieuse et stérile devient douce et abondante, si nous la vivons avec le Christ.

 

Nous comprenons qu’il s’agit ici et pour nous d’une pêche spirituelle, qui pour porter de bons et savoureux poissons, nous demande à l’image du Christ de quitter tout ce qui nous enserre au point d’étouffer et la parole de Dieu et jusqu’à notre propre existence. Que fait le Christ ? Il monte dans une barque et nous invite à y monter avec lui pour nous éloigner du rivage, c'est-à-dire à distance des lieux communs, qui alimentent nos pensées, nos paroles ou nos œuvres, et  nous empêchent de nous renouveler en esprit et en vérité.

 

Imitons le Seigneur, car il est l’unique modèle de toute perfection et comme Lui, enseignons le saint évangile à notre cœur et à notre esprit qui gémissent de l’abandon dans lequel nous laissons notre existence spirituelle. Notre Saint Christ, voit la lassitude parfois extrême qui peut saisir chacun d’entre nous, lorsque comme ces pêcheurs, nous avons le sentiment que rien ne va, que nous sommes incapables de nous engendrer à la beauté de la vie religieuse, que nous avons lancé tant et tant de filets au sein de nos familles, amis ou couples et que sans cesse, tout nous semble stérile et inutile. 

 

Que dit le Christ ? Jette encore et encore le filet de l’espérance dans ta vie jusqu’à atteindre un jour ton cœur profond, et là tu verras émerveillé qui tu es vraiment depuis toujours et pour toujours dans la liberté intérieure. Le Seigneur est là, au bord du lac, il contemple sereinement ce qui se passe autour de lui, puis choisit une barque c’est-à-dire une orientation précise parmi celles qui sont possibles. Nous aussi nous devons apprendre à discerner dans quelle barque et avec qui nous y montons pour ne pas nous retrouver encore et encore dans les galères qui prennent un malin plaisir à se répéter. Le Christ ne s’est pas embarqué tout seul pour accomplir son œuvre, la solitude qui enferme serait ici le signe même de la stérilité spirituelle. Il embarque avec tous ceux et celles qui désirent le suivre, pour traverser ensemble les nuits et les jours de notre vie en Dieu et dans le monde. 

 

Le Christ dit à Pierre  « jette en eau profonde », c'est-à-dire quitte la superficie des êtres et des choses si tu veux pêcher la vraie vie qui est le fond même de ton être et de ta personne. Pierre répond comme pour se justifier, ce que nous faisons en permanence, mais qui nous demande de nous justifier, « nous avons pêché toute la nuit sans rien prendre ». Si nous cultivons sans cesse la nuit de nos ignorances, de nos doutes, de nos erreurs, nous risquons de mourir littéralement de faim spirituelle, mais si nous nous tournons résolument vers le Christ, alors pour nous aussi la pêche sera miraculeuse et si abondante que nous aurons naturellement le désir de la partager avec tous nos frères et sœurs qui le souhaitent. 

 

Les miracles spirituels se réalisent dans la communion des personnes et non dans le jugement des individus envers d’autres individus. Si nous estimons que l’autre n’est pas digne de participer à la pêche spirituelle dans l’Eglise dans telle ou telle fonction, qu’un tel ou une telle vu son histoire ne devrait même pas être reçu dans l’Eglise, alors Dieu lui- même avec toute Sa miséricorde et Sa compassion ne nous sert à rien, car notre attitude serait celle de braconniers qui volons non seulement notre frère ou notre sœur, mais dépouillons en quelque sorte Dieu lui-même de Sa divine générosité. Disons humblement nous aussi avec Pierre : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un pécheur », alors L’Esprit de toute grâce nous libèrera de tout jugement sur nous-mêmes et sur l’autre en nous donnant de nous recouvrir les uns les autres du manteau de l’amour fraternel et de la prière de compassion authentique.  

 

Regardons la vie dans l’Eglise du Christ, voici la barque du prêtre et celle du diacre au service de l’Autel, celle du chef de chœur et celle des choristes ensemble au service de la Communauté tout entière, celle des Fidèles unis à celle du chœur et à celle de l’Autel, les barques des saints et des anges qui s’unissent pour concélébrer avec nous, toutes ces barques pour accomplir une seule et unique œuvre divino-humaine qui est de célébrer les très saints Mystères du Christ, ceci n’est possible que dans l’amour de Dieu et du prochain, par la persévérance de l’ascèse évangélique.

 

Que dit le Christ encore à Simon-Pierre : « sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu vas pêcher ».  Cette parole est dite pour chacun et chacune d’entre nous, nous devons jeter le filet de l’amour de Dieu au fond de nous-mêmes pour y pêcher notre humanité et la sanctifier. Cette pêche de soi-même est une voie spirituelle bénie par le Seigneur, pour veiller sur ce que je suis de plus précieux dans le regard de Dieu. Veiller sur ce que je porte de plus beau et de plus vrai en moi, c'est-à-dire l’image de Dieu, c’est nourrir la vie divine en moi, oui je veille sur la présence divine en moi et nous comprenons avec tous les saints, que l’icône d’une telle veille, c’est Marie-Théotokos.  

 

L’Eglise orthodoxe connaît toutes les conditions d’une telle veille et les donnent à qui veut s’en rassasier, il suffit de venir et de persévérer dans la célébration de la Divine Liturgie et de prolonger celle-ci dans l’existence quotidienne pour que la pêche devienne peu à peu abondante et savoureuse spirituellement et riche humainement. Voulons-nous une voie parfaite pour être sanctifié, alors apprenons à vivre selon l’amour du Christ. Saint Jean nous dit « Dieu est Amour » et saint Paul nous dit « tout passera sauf  l’Amour ». Prions Dieu de nous donner d’aimer ainsi, car autrement, je ne peux me réjouir de l’existence de l’autre, ni me réjouir de ma propre existence et je vais recommencer à persécuter l’autre et à me persécuter dans une farandole sans issue existentielle véritable. 

 

Ne nous épuisons pas à lutter frontalement contre nos péchés et à désespérer de notre salut, mais apprenons à cultiver l’amour de Dieu et l’amour pour la vie selon l’Evangile du Christ. Souvenons-nous que nous sommes chacun et chacune un Christ en puissance et puisons dans cette vérité, l’ascèse qui est bonne pour nous. L’amour se nourrit d’amour et la Divine Liturgie est le Don même de l’Amour et cet Amour est porté et engendré par la lumineuse et splendide humilité de l’Eglise orthodoxe de notre saint Christ. 

 

La prière tournée vers Dieu, est la meilleure médiation pour être exaucé selon cette parole « demandez et vous recevrez », mais comment prier ? Apprendre à « être présent à la présence divine dans notre prière personnelle ou liturgique », enraciner la prière en nous en vue d’acquérir par l’Esprit Saint la ferveur dans la prière et pour cela « être simple, être confiant et être attentif ». 

 

Etre simple, selon cette parole du Psaume 116, 6 « Dieu garde les simples », saint Paul en Ephésiens. 6, 5 « serviteurs, obéissez dans la simplicité de vos cœurs », c’est à dire prions sans aucune recherche de sensations intérieures ou extérieures et laissons à L’Esprit Saint le choix des fruits de cette expérience pour nous.

 

Etre confiant, selon cette parole du Psaume 73,28 « je mets ma confiance dans le Seigneur », c’est être dans la certitude que Dieu est là, non seulement il nous écoute et nous voit, mais il répond toujours de manière personnelle, inutile de crier comme si Dieu était lointain ou pire absent, IL est là.

 

Etre attentif, selon cette proclamation du prêtre ou du diacre pendant la célébration liturgique « soyons attentifs »,d’abord à nous-mêmes ne nous laissons pas détourner de l’essentiel, accueillons ce que l’Esprit dit à l’Eglise et à notre esprit, et dans cette attention à la présence divine, disons les mots de la prière simplement et avec confiance, revenons tranquillement à la prière à chaque fois que nous prenons conscience que nous nous sommes laissés dispersés par des pensées inutiles et stériles, juste revenir à la prière sans nous juger ou juger la qualité de notre prière. 

 

 

La Tradition spirituelle de notre Eglise propose à notre liberté la « prière de Jésus », comme modèle pour apprendre à prier, mais pour que la prière porte des fruits selon Dieu, nous devons haïr le péché et non le pécheur, le péché est inhumain et donc étranger à l’homme créé par Dieu à l’origine. Mais ne luttons pas seul contre les péchés, ne nous isolons pas au cœur de l’Eglise ni au sein du monde, prions Dieu de nous donner la grâce de convertir en nous les ténèbres en lumière en apprenant à cultiver l’acte d’aimer, c’est à dire, pratiquer l’enseignement évangélique pour l’amour de Dieu et du prochain, « l’amour divino-humain est le vrai poisson seul désirable de la pêche spirituelle », dont nous parle l’Evangile de ce jour.  

 

C’est pourquoi, la barque de l’Eglise a vocation à pêcher l’homme dans la mer de l’humanité, elle nous emmène infiniment plus loin et plus profond que celle d’Ulysse à la recherche de la toison d’or dans le jardin des Hespérides, elle vogue bénie vers le Royaume de Dieu afin que nous soyons revêtus de la robe nuptiale en vue de nous rassasier autour de la table du Christ, par les poissons spirituels contenus dans la divine grâce pour la vie éternelle.

 

Au Père source de l’Amour, au Fils incarnation de l’Amour et au Saint-Esprit donateur de l’Amour, soit la Gloire, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles aux siècles des siècles, amen. 

 

+ Syméon 

 

dimanche 9 octobre 2022

La Cananéenne.


(Mat. 15, 21 à 28)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à travers l’exemple d’une femme païenne à ne pas nous laisser dépouiller de l’héritage spirituel et matériel que Dieu créateur a déposé dans l’être dès l’origine du monde. De quoi s’agit-il ? D’une histoire d’amour et de souffrance qui unit une mère à sa fille possédée par un démon qui rend son existence invivable, mais ne tombons pas dans le piège inhumain d’un jugement du genre, si elle est possédée, elle doit bien y être pour quelque chose, ce sont des païens donc quoi d’étonnant si leur vie est remplie de ténèbres.

 

Dieu aurait-il crée les uns bons et d’autres mauvais ? Qui peut vouloir adorer un tel Dieu ? Que lisons-nous dans le livre de la Genèse 1, 27 « Dieu créa l’homme à son image, homme et  femme IL

les créa » avec toute la sagesse, la beauté, la grâce et la liberté de devenir une personne divino-humaine accomplie par la pratique volontaire d’une ascèse spirituelle et religieuse, qui pour nous est la voie et la vie orthodoxe.  

 

Cette femme cananéenne est créée à l’image divine, appelée à devenir ressemblante à cette image en elle, elle porte en elle la grâce qui habite et accompagne toute l’humanité et qui la conduit aujourd’hui vers Jésus, qu’elle appelle « Seigneur et Fils de David », ces deux Noms désignent dans la théologie hébraïque, le « Messie » c’est à dire l’envoyé de Dieu prophétisé et qui a pour seule et unique vocation le salut de l’homme, car dit encore le Seigneur « Je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour le sauver ». 

 

Voici donc, cette femme qui interpelle Jésus le Messie et lui dit « aie pitié de moi, Seigneur Fils de David, ma fille est fort malmenée par un démon », mais Jésus ne lui répond pas un mot, au point que ses disciples le priaient « fais lui grâce, car elle nous poursuit de ses cris », cette femme et mère crie vers le Seigneur par amour et compassion envers sa fille, elle n’est pas préoccupée de son confort personnel, non, elle vit le drame qu’éprouve son enfant, elle ressent la souffrance de sa fille, là où les disciples impatients demandent au Christ d’intervenir pour que cette femme cesse de les harceler par ses cris. 

 

Jésus répond « Je n’ai été envoyé que vers les brebis perdues de la maison d’Israël », mais la femme prosternée devant lui insiste « Seigneur, viens à mon secours », elle vit dans son âme l’épreuve de la possession et de la souffrance de sa fille avec la même acuité que son enfant, Jésus lui répond à nouveau et dit « il ne sied pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens », si nous ne voyons comme les disciples que les seules apparences de ce drame, la parole de Jésus nous apparaitra non seulement incompréhensible mais d’une grande dureté de cœur. Notre discernement partiel et partial ne peut sonder la profondeur de l’enjeu de la relation de Dieu et de cette femme, le Seigneur seul connait l’abîme du cœur de cette femme, il sait en esprit et en vérité que par son attitude d’apparente indifférence, il va renforcer le désir de cette mère d’être exaucée.

 

Alors, cette femme répond au Seigneur Jésus « oui, mais justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres », et Jésus l’ayant amenée à exprimer sa pensée lui répond en retour « O femme, grande est ta foi, qu’il t’advienne maintenant selon ton désir et dès ce moment sa fille fût guérie ». La guérison que le Seigneur Jésus veut donner à celui ou celle qui la lui demande, n’est pas le fruit d’un acte magique, le don de la guérison demande d’être incarné par la personne en souffrance et cela suppose un dialogue vrai qui tient compte de l’état réel de la personne éprouvée.

 

Peut-être quelques uns penseront, pourquoi toute cette mise en scène, le Christ ne pouvait-il pas guérir cette fille, juste en lui disant, Je le veux soit guérie ? Bien sûr, qu’il le pouvait même sans lui prêter la moindre attention ! Mais le Seigneur privilégie toujours la rencontre personnelle et si possible un dialogue qui permet de faire émerger la pensée, l’espérance et le désir profond de la personne humaine.

 

Ce qui caractérise cette femme païenne, c’est l’amour et la compassion qu’elle ressent pour sa fille possédée et l’humilité audacieuse mais pleine de confiance envers celui qu’elle appelle « Seigneur, Fils de David », ce drame qui éprouve notre humanité et aussi le beau témoignage qui montre que le miracle peut faire irruption dans l’humaine condition, le miracle n’est pas un droit que Dieu me devrait, mais une œuvre spirituelle qui unit Dieu et l’être humain. 

 

L’Evangile de ce jour montre que pour que la grâce vivifiante puisse s’incarner dans notre humble quotidien, elle demande notre participation réelle qui ne consiste pas à vouloir réaliser des exploits ascétiques, mais à apprendre à mettre en œuvre de manière concrète ici et maintenant, la volonté divine qui nous est proposée dans l’Eglise et par l’Ecriture sainte. 

 

C’est pourquoi, le Psalmiste nous met en garde contre les faux dieux qui rôdent comme des voleurs d’âme à la recherche d’une proie naïve et qui sont « des idoles faites d’argent et d’or, œuvres de la main des hommes, idoles qui ont des bouches et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas », menteurs sans scrupules et idoles déconnectées de toute expérience divino-humaine, de toute référence à Dieu, loups ravisseurs déguisés en moutons passés maitres pour envoûter les cœurs brisés. 

 

Voici donc, cette païenne méprisée par certaines castes de prêtres hypocrites qui se voient volontiers comme des modèles à suivre, réprimandée en plus par les disciples du Christ sous prétexte qu’elle leur casse les oreilles, mais malgré toute cette antipathie agressive cette femme reste debout dans l’espérance, car elle sait par une certitude intérieure qu’elle sera finalement accueillie, écoutée et exaucée par celui que l’Eglise confesse comme le véritable et unique Grand-Prêtre, à savoir notre saint médecin des âmes et des corps, le Christ, elle a ressenti au fond de son être que ce Jésus pouvait et voulait sauver sa fille malade. 

 

Jésus par l’image des petits chiens ne méprise pas cette femme ni aucun être, il désire éveiller celui ou celle qui le souhaite à l’existence d’une nourriture bien plus essentielle que des simples miettes, il se donne comme la véritable nourriture qui seule peut donner la vie éternelle. L’Eglise est le lieu où Dieu invite l’homme à sa table mystique afin de le nourrir à travers la sainte Cène par le Corps et le Sang du Seigneur et Sauveur et le préparer ainsi à accueillir dans le Royaume à venir son Dieu selon cette parole, alors « Dieu sera tout en tous ».

 

L’Eglise a vocation d’être à l’image de cette cananéenne, la voix qui prie et crie vers Dieu de libérer l’humanité de toutes les possessions qui oppriment l’homme et l’empêchent d’aller librement vers Dieu son Créateur. Dieu à travers l’épreuve de cette femme et de sa fille, nous invite à venir le rencontrer quelque soit notre situation individuelle, Dieu regarde notre cœur et notre désir et nous propose d’avancer dans la vie avec Lui. En Jean 14, 1, Jésus nous dit « que votre cœur ne se trouble pas » et en Jean 16, 22 « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira »,avec moi vous pouvez être plus grand que vos épreuves existentielles, car votre cœur ne sera jamais dans sa profondeur spirituelle soumis à la fatalité. 

 

Au Père de l’humanité, au Fils devenu homme parmi nous et à l’Esprit qui nous divinise, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

dimanche 2 octobre 2022

L’Exaltation de la Croix Vivifiante.

                                                                        (Marc, 8, 34 à 9,1)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.



 

Aujourd’hui, l’Eglise célèbre dans la joie spirituelle, l’Exaltation de la Croix vivifiante, selon cette parole « je ferai de toi le sujet de ma joie », nous ferons donc de la croix du Seigneur le sujet de notre joie par notre foi que sa croix est pour nous l’arbre de vie déposée par Dieu dans l’Eglise et dans notre vie. 

 

Le Seigneur nous dit « si quelqu’un veut me suivre, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ». Suivre le Christ est donc une décision personnelle, qui demande un

engagement sans faille dans la fidélité envers Dieu, malgré les épreuves qui peuvent plus ou moins nous crucifier dans notre existence quotidienne. Ailleurs le Christ nous dit que « son joug est doux et son fardeau est léger », n’est-ce pas contradictoire ? A quel moment, notre croix devient-elle un fardeau brutal et lourd, la croix devient insupportable dès que nous prétendons la porter tout seul, c’est à dire, sans le Christ et sans l’Eglise.

 

Pour nous chrétiens orthodoxes, la source de notre être et de notre vie est la Divine Trinité et la croix nous a redonné la grâce de renouer cette communion avec Dieu selon cette parole du Christ à Marie sa Mère et à Jean le bien-aimé « femme voici ton fils, et à Jean, voici ta mère », ce qui signifie que Jésus nous remet à sa Mère icône de l’Eglise comme des fils et des filles, et nous invite à prendre, à notre tour l’Eglise comme notre Mère très aimante à l’image de Jean, qui prend Marie chez lui.

 

Que celui qui veut me suivre renonce à lui-même, prenne sa croix et me suive, n’est-ce pas le Seigneur qui le premier à renoncer en quelque sorte à rester dans l’immuable sérénité au sein de la Divine Trinité ? Ce renoncement originel est la source même de notre salut, le Fils est resté Dieu tout en devenant homme, de même, sommes-nous appelés à renoncer au vieil homme pour devenir par grâce dieu et d’abord véritablement homme. C’est ce grand don et mystère spirituel qui nous est proposé, et que l’Eglise fête aujourd’hui par l’Exaltation de la précieuse croix du Seigneur.

 

Nous comprenons que la très sainte Croix que nous exaltons et vénérons dans l’Eglise, est le signe parfait de l’accomplissement par le Fils de Dieu de son propre enseignement, à savoir « tu aimeras le Seigneur ton Dieu…et ton prochain comme toi-même ». La croix est identique à l’amour absolu de Dieu pour son prochain qui est l’humanité rachetée par le Christ. Mais cette croix est aussi le fruit inhumain des passions humaines, qui ont fini par crucifier le Seigneur des seigneurs, notre saint Christ.

 

Le renoncement à soi-même, que Dieu propose à la liberté de l’homme, c’est de renoncer à ce qu’il n’est pas et qui le rend étranger à lui-même, à savoir une caricature de l’humanité dans laquelle ne rayonne plus la beauté divino-humaine sur le visage de l’homme. La croix comme visage de l’amour divin est une réalité impossible à contempler sans la foi en un Dieu qui aime et qui souffre en Christ de l’éloignement et de l’exil douloureux de l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu. 

 

Nous savons que Dieu seul aime parfaitement puisque l’Amour est sa nature même, comment ferons-nous pour aimer et Dieu et notre prochain ? Beaucoup parmi nous se demandent et se tourmentent même avec cette pensée « comment savoir si j’aime Dieu, puisque je ne ressens en moi aucune preuve ni sentiment particulier qui pourrait enfin me rassurer » ?  

Le Seigneur répond lui-même, que dit-il en Jean, 14, 23 « si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera, nous viendrons et nous ferons une demeure chez lui », aimer Dieu signifie donc pour nous, accomplir les commandements évangéliques, sans rechercher et encore moins attendre des états spirituels particuliers ou privilégiés, devenir un christ est notre vocation, la grâce du comment appartient à la volonté divine.

 

C’est dans notre Eglise orthodoxe, que nous apprenons et recevons la grâce de garder le grand trésor de la parole divine, qui est notre témoignage personnel d’amour envers Dieu, c’est dans l’Eglise que nous est révélée quelle est « la longueur, la largeur, la hauteur, et la profondeur de l’amour de Dieu » et la croix en est la réalité dans toute sa plénitude. La croix comme arbre de la vie, est plantée en même temps au centre de l’autel du sacrifice non sanglant et au centre de l’autel du cœur de chacun d’entre nous, c’est pourquoi, nous pouvons en goûter les fruits spirituels par la communion au Corps et au Sang de notre Dieu. 

 

Le Christ nous dit : « qui veut sauver sa vie la perdra », y aurait-il plusieurs sauveurs, l’homme peut-il se sauver lui-même, pour ne pas perdre notre vie nous sommes encouragés à la vivre pleinement, et cette plénitude ne peut être donnée que par le Créateur de la vie, quant à nous, pour accueillir une telle vitalité divine, il est de notre responsabilité de garder la « parole de Dieu et de la vivre ». 

 

Le Seigneur ajoute : « que sert donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il ruine sa propre vie » ? Et que peut donner l’homme en échange de sa propre vie » ? La croix est pour nous, le signe de la victoire de la vie et de la lumière divine sur les ténèbres infernales et les œuvres impies de l’homme séparé et de Dieu et de lui-même, l’homme sans Dieu est un homme sans avenir dans ce monde ni dans le monde à venir. 

 

Certes, par notre croix nous expérimentons aussi la « douloureuse joie », nous savons combien parfois, aimer peut paradoxalement faire souffrir avec l’impression d’en mourir, mais le Seigneur nous a donné l’Eglise qui est aussi notre corps spirituel divino-humain, dans laquelle, il a envoyé « L’Esprit de toute consolation », afin qu’IL nous descende lui-même avec douceur de la croix de nos épreuves existentielles. 

 

Saint Paul nous dit « le langage de la croix, en effet, est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu », la croix est donc un langage, une voix qui s’adresse à moi et pour entendre le sens de ce langage, il nous faut apprendre à nous laisser aimer de Dieu plutôt que de croire que nous pouvons par notre seule volonté, aimer Dieu. Aimer à la « folie » selon l’expression populaire, c’est en vérité ne pas aimer du tout, car une telle manière de vouloir aimer ne laisse aucune place à l’autre et lui ôte toute possibilité de trouver sa liberté personnelle, n’est pas « fol en Christ qui veut ». 

 

En Proverbe 3,18 nous lisons « la sagesse est un arbre de vie », dont les racines plongent depuis l’arbre de la croix dans les profondeurs insondables et indicibles du cœur de l’homme, nous chantons durant les Matines dominicales « voici que par la Croix, la joie a pénétré le monde entier », c’est pourquoi, peut s’unir en nous le chant religieux qui relie le ciel et la terre par une communion qui nous élève vers Dieu et nous tourne aussi vers l’humanité, à travers la célébration de la sainte et Divine Liturgie. 

 

Dans Gal. 6, 14 saint Paul nous dit « pour moi, je ne me glorifie de rien si ce n’est de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ », Paul n’était-il pas apôtre et colonne de l’Eglise naissante, un martyr spirituel pour la gloire de Dieu, n’a t-il pas vu le Seigneur se révéler à lui sur le chemin de Damas, n’est-il pas monté au troisième ciel où il a entendu des paroles ineffables ? 

Pourtant la gloire personnelle que Paul revendique avec puissance, c’est celle de la croix du Christ, cette même croix devant laquelle nous nous prosternons et que nous exaltons tous d’un seul cœur et d’une seule âme aujourd’hui dans l’Eglise, pourquoi ? Parce que le Seigneur sur la croix, porte l’humanité et désire la déposer sauvée au sein de la Divine Trinité, selon cette parole « tout est accompli » et « sois sans crainte petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume », encore faut-il que l’homme désire vraiment faire partie de ce saint « petit troupeau », c’est à dire de l’Eglise du Seigneur Jésus.  

 

Le Seigneur par sa croix veut réconcilier tous les hommes, mais pas sans l’amen de l’homme, réunir ce qui était séparé, faire un homme nouveau en unissant le juif et le païen, c’est pourquoi Paul nous dit cette parole si forte «…pour créer en lui le Christ, un homme nouveau, faire la paix et les réconcilier avec Dieu, tous deux, juifs et païens en un seul corps, par la croix ». 

 

Si à priori la croix du Christ devait réconcilier juifs et païens, à fortiori ne devrait-elle pas nous réconcilier entre nous chrétiens orthodoxes, l’Eglise et toute Paroisse orthodoxe est le Corps du Christ dont nous sommes les membres, nous qui confessons la même « foi envers la Croix du Seigneur», notre foi dans la croix salvatrice à l’œuvre en nous est nous le croyons, la grande lumière de grâce répandue pour la vie du monde.

 

« Sauve ton peuple, Seigneur et bénis ton héritage, accorde à tes fidèles victoire sur les ennemis et sauvegarde par ta croix les nations qui t’appartiennent », voici le merveilleux tropaire que chante l’Eglise de ceux qui sont fidèles par leur foi et leur vie orthodoxe envers le Seigneur. Le salut n’est pas le fruit d’un hasard, mais celui d’un engagement réel qui nous demande de porter notre croix en communion avec la Croix du Christ, afin de convertir par la voie et la vie orthodoxe tous nos ennemis intérieurs opposés à notre salut en Dieu.

 

Que la grâce du Seigneur nous bénisse et nous fortifie afin que nous puissions accomplir notre vocation orthodoxe et avec toute l’Eglise chanter d’un seul cœur et d’un seul esprit « devant ta Croix, nous nous prosternons ô Maitre, et ta sainte Résurrection nous la chantons ». 

 

Au Père qui a planté l’Arbre de Vie dans le Paradis, au Fils qui l’a planté par la Croix dans l’Eglise et à l’Esprit Saint qui l’a planté dans le Royaume de Dieu, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen. 

 

+ Syméon