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dimanche 27 février 2022

Homélie du 27/02/2022 : Le jugement dernier...

 

 


 

 

Le jugement dernier

(Matthieu 25, 31 à 46)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous rappelle cette parole du Seigneur « quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, escorté de tous ses anges, alors il prendra place sur son trône de gloire…pour juger toutes les nations» et le Seigneur conclût cet Evangile « et, ils s’en iront, ceux-là à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle ». L’Esprit de Dieu nous invite à une prise de conscience non pour nous juger où nous condamner nous-mêmes, mais pour discerner dans quel état intérieur nous sommes, afin d’œuvrer librement avec Dieu pour acquérir la justesse spirituelle et hériter la vie éternelle. Car en vérité chaque Divine Liturgie est l’icône de cette autre parole du Christ sur la Croix: « tout est accompli », elle récapitule ce qui nous est prophétisé depuis la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, y compris spirituellement la réalité aujourd’hui du Jugement Dernier.


Ce Jugement de Dieu est en vérité le signe de l’amour divin qui ne cesse d’accompagner l’humanité souffrante et exilée depuis la chute édénique. Nous avons dans l’Eglise reçu la grâce d’intercéder pour cette humanité dont chacun d’entre nous est le cœur, pour y faire circuler à nouveau la sève spirituelle par la prière liturgique et personnelle. Depuis la Chute, nous portons les signes de notre séparation d’avec Dieu et voici que chacun d’entre nous se retrouve comme un de ces « petits », nu, malade, affamé, assoiffé, emprisonné et étranger, non seulement à lui-même mais à Dieu ; et l’ennemi du genre humain continue de se servir du vieil homme en nous pour perpétuer notre aliénation psychique et physique. L’Eglise du Dieu vivant témoigne de la Présence de la Sainte Trinité, qui « sonde les reins et les cœurs », non pour nous punir mais pour nous purifier et nous sanctifier. Entrer dans l’Eglise, c’est pénétrer spirituellement dans le Saint des saints, et nous inviter à prendre conscience de l’état de notre robe nuptiale, c’est à dire notre âme, afin de participer en bonne intelligence au Banquet mystique et eucharistique.

dimanche 20 février 2022

Homélie du 20/02/2022 : Le fils prodigue...

 



Le Fils prodigue.

(Luc 15,11 à 32)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous fait rencontrer le « fils prodigue », beaucoup d’entre nous, ont fait une expérience analogue à la sienne, tout quitter avec nos richesses que nous pensions inépuisables, pour comme on dit, faire la vie et découvrir le vaste monde, l’adage populaire nous rappelle pourtant que « celui à qui Dieu ne suffit pas, rien ne suffira jamais », Adam comme le prodigue seront les protagonistes de ce drame, aux répercutions universelles engendrées par notre désir d’émancipation légitime mais ici dérouté sur des voies aux issues incertaines et parfois irréversibles.


Cette parabole lumineuse dévoile avec réalisme ce qui nous advient lorsque nous avons comme seul bagage, quelques rêves dont l’évangile de ce jour nous montre qu’ils peuvent devenir un vrai cauchemar. Le prodigue vit comme Adam un même désir, s’émanciper de la présence paternelle pour enfin, faire ce qu’ils pensent être le meilleur pour eux, mais sans prendre le temps d’assimiler suffisamment de sagesse, pour discerner comment ils vont se construire une vie qui vaille la peine d’être vécue.

dimanche 13 février 2022

Homélie du 13/02/2022 : Le publicain et le pharisien...

 



Publicain et Pharisien

(Luc 18,10 à 14)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.


Aujourd’hui, l’Eglise nous emmène au Temple de Jérusalem à la suite d’un Pharisien et d’un Publicain pour prier. Le Pharisien loue Dieu de l’avoir choisi de préférence à beaucoup, il est persuadé d’être juste, grâce à sa connaissance et pratique fidèle des mitsvot, c’est à dire des commandements de la loi mosaïque, que tout Juif pieux doit accomplir de manière rituelle chaque jour. Pharisien signifie celui qui est « séparé » et fier de l’être, mis à part et pour qui, il est impensable de se mélanger avec d’autres croyants et encore moins avec des païens ou des publicains, ce faisant, il confond l’unicité de la personne qui est universelle avec la séparation qui est individuelle. Le Publicain ne prie pas de manière rituelle, mais dans l’angoisse de son âme, il devient contemporain de la prière hésychaste, et laisse libre cours à son ressenti cordial et existentiel de pécheur et supplie « O Dieu, aie pitié de moi pécheur ».


Jésus écoute l’un et l’autre, il ne dit pas que le Publicain est meilleur que le Pharisien, car il rappelle « qu’IL n’est pas venu abolir la loi mais l’accomplir », le Publicain est justifié mais n’est pas du tout exonéré de la pratique des commandements divins. La loi mosaïque reste une bénédiction si elle est fidèle à sa vocation, accomplir la volonté divine et préparer Israël à reconnaître et à accueillir le saint Messie prophétisé. Le Pharisien nous rappelle le « riche notable » disant à Jésus avoir suivi scrupuleusement la loi, mais alors que le Christ lui propose de vendre ses biens et de le suivre, il n’en est pas capable et s’éloigne dans la tristesse de l’âme. Le Pharisien de ce jour, affirme avec autorité être un homme pieux et fidèle à la loi, ce qui est certainement vrai, mais lui aussi tourne le dos au Christ-Messie et s’éloigne, trop riche des préceptes de la loi, il ne saurait y renoncer, alors que le Messie pour lequel, il prétend accomplir la loi est là face à face avec lui, au milieu du Temple de Jérusalem, d’Israël et du Peuple. La « loi » dont ce Pharisien s’est enrichi de manière purement rituelle et extérieure est devenue pour lui une source d’obsession, qui au lieu de le libérer a fini par le posséder par la crainte de ne plus l’appliquer en toute rigueur, de la même manière le monde sans Dieu, devient une « loi » inique qui met sous son joug une humanité désorientée.

dimanche 6 février 2022

Homélie du 06/02/2022 : Zachée...

 



Zachée

(Luc 19, 1 à 10)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à l’image de Zachée dont le nom signifie « pur, juste » de grimper sur un Sycomore, pour nous élever au-dessus de nous-mêmes, c’est à dire à sortir de la cristallisation du vieil homme qui nous entraine sans cesse vers les bas-fonds d’un monde accablé par des désirs contraires à la liberté humaine. A la fin de l’Evangile, le Seigneur Jésus dit de Zachée qu’il est lui aussi un « fils d’Abraham, le père des croyants », car il avait foi dans une réalité spirituelle qu’il espérait recevoir et ce désir qui l’habite depuis longtemps, il sait qu’il peut commencer à le vivre par sa rencontre avec Jésus.


Voici donc que Dieu lui-même témoigne en faveur de celui que le monde bien-pensant traite de pécheur et de publicain, en soulignant sa pureté, sa justice et son désir tout entier tourné vers Dieu, malgré les pressions d’une foule hostile et sans discernement. Dans l’épitre de ce jour, saint Paul dit à Timothée « prends à cœur le don spirituel qui est en toi », c’est ce que fait Zachée, car il a toujours été à l’écoute de cette voix intérieure, qui est la sobre présence de Dieu en lui par son image dès la création de l’homme. Zachée était dans une dynamique de recherche et de conversion, travaillé de l’intérieur par la quête du sens de son existence, cette attitude engendre une veille et un état de prière qui concerne l’humanité, cette expérience est proposée à tout homme ou femme de bonne volonté qui la désire librement.