Calendrier liturgique, Homélies, Galerie Photo, vie saint Milutin tropaire kondakion, blogs

lundi 1 mai 2023

Dimanche des Myrrhophores.

(Marc 15,43 à 47 et 16, 1 à 8)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, L’Eglise nous emmène du tombeau vide du Ressuscité jusqu’en terre de Galilée, suite à cette parole de l’Ange du Seigneur aux myrrophores « ne vous effrayez pas, c’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié : Il est Ressuscité, il n’est pas ici...mais annoncez à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée, où vous le verrez ».

 

« Ne vous effrayez pas », cette consolation angélique renvoie à saint Luc 21, 9 qui avait prophétisé ce qui nous arrive aujourd’hui par cette parole « ne soyez pas effrayés, il faut que ces choses arrivent », mais déjà le Prophète Isaïe en 41, 10 disait « ne t’effraies pas, car Je suis ton Dieu » et en 44, 11 « les faiseurs d’idoles seront tous effrayés et confus ».

 

De qui devrions-nous donc nous effrayer ? Des faiseurs d’idoles répond l’Ecriture sainte. Et qui sont depuis toujours les pourvoyeurs d’idoles, ce sont les hérétiques qui prétendent posséder la vérité et voudrait l’imposer de gré ou de force si possible à toute l’humanité. Que fait donc l’Ange du Seigneur, enseigne-t-il quelque chose ? Non, il renvoie les Myrrhophores aux disciples et à Pierre et eux-mêmes vont en Galilée à la rencontre du Seigneur qui a dit « tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirais mon Eglise ».

 

Nous voici invités à venir et à rester fidèle à l’Eglise-Galilée, qui seule est dépositaire de la plénitude de la révélation divine et dont la Résurrection que nous venons de célébrer est le saint couronnement qui précède le salut promis à « celui ou celle qui tiendra jusqu’au bout ». L’espérance de connaître le Christ est une réalité légitime qui habite l’âme du croyant, qui pourrait penser que l’Eglise et l’Ecriture sont autre chose que la grâce de rencontrer en esprit et en vérité, Celui qui dit « ne t’effraies pas, car Je suis ton Dieu ».

 

Voici que les Myrrhophores qui ont suivies le Christ tout au long de son existence, sont le prolongement de la parole divine en transmettant aux disciples et à Pierre la parole angélique, parole que résume admirablement notre grande et très sainte Myrrhophore, Marie, la Mère du Seigneur en nous disant « faites tout ce qu’il vous dira ». Nous ne sommes pas disciples de tel ou tel maitre auto-proclamé sage, certes nous bénissons et ne maudissons pas, mais notre seul et unique Maitre absolu est le Fils de Dieu et de la Vierge, telle est notre Prophétie révélée et accomplie que nous confessons et accueillons pour nous enraciner dans l’orthodoxie, icône vivifiante, sainte et sacrée du Royaume de Dieu.

 

« C’est Jésus le Nazaréen que vous cherchez, le Crucifié, il est Ressuscité, il n’est pas ici », avec quels mots dirent l’indicible concernant le Dieu-Homme parfait, l’Evangile de vie nous dit que nous ne devons pas rester planté auprès du tombeau, le Ressuscité nous attend en Galilée qui signifie en hébreu « cercle », ce cercle ne tourne pas en rond sur lui-même, il symbolise le lieu nouveau où nous recevons « la vie, le mouvement et l’être », il est cette réalité divino-humaine qui va de l’œuvre de la Genèse jusqu’à l’Apocalypse, de l’Incarnation à la Résurrection, de la Galilée à l’Eglise, le cercle image prophétique de cette parole du Seigneur « tout est accompli ».

 

L’Eglise nous invite « encore et sans cesse » à venir pleurer au tombeau, à être stupéfait par la force de la Résurrection, à courir en Galilée, mais surtout à revivre cette parole « vous ferez ceci en mémoire de moi », à savoir vous célèbrerez et vous vous réjouirez avec Moi de la fête des fêtes, la Divine Liturgie qui est la splendeur et le reflet spirituel du Royaume.

 

Saint Gabriel de Géorgie dit « si vous saviez combien la Divine Liturgie apporte de grâces et de bénédictions, vous n'hésiteriez pas à ramasser la poussière du sol de l'église pour vous en laver le visage », nous voici à nouveau devant et au cœur de ce feu spirituel de la Divine Liturgie, notre âme se serre et nos yeux se remplissent de larmes non de désespoir, mais comment rendre grâce, sinon en venant célébrer encore et encore l’union spirituelle et sacrée entre Dieu et l’homme. 

 

« Mais dites aux disciples et à Pierre qu’il est en Galilée et que là vous le verrez », c’est donc en Galilée, que nous le verrons, c’est en Galilée que le Seigneur enseigne les grandes lignes de sa vision spirituelle et religieuse, là, il se révèle comme « Pain vivant descendu du Ciel », là où il « envoie ses disciples après sa Résurrection », là où il commence à « évangéliser et à annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume ». L’Eglise orthodoxe est un corps spirituel divino-humain et une icône lumineuse, humble et fidèle du Christ, Eglise dont chacun d’entre nous est comme le cœur dans lequel ce n’est plus Joseph, mais l’Esprit de Dieu qui dépose avec amour, spirituellement et sacramentellement le « Christ Crucifié et Ressuscité ».

 

Dans l’Eglise, le Seigneur ne descend plus de la Croix du Golgotha, mais du Royaume de Dieu, Il vient librement se déposer sur son Autel Saint et accomplir comme Grand-Prêtre et comme Agneau consacré tous ses saints mystères liturgiques. IL nous invite à concélébrer avec lui comme personne et comme communauté, non à l’embaumer Lui qui est la Vie par une myrrhe matérielle, mais à lui offrir de tout cœur et de manière spirituelle le nard pur de notre prière à travers la célébration de la Divine Liturgie, qui est la réalisation parfaite de ce que désiraient déjà avec espérance les femmes Myrrhophores, Joseph et Nicodème, la « venue du Royaume de Dieu sur terre ».

 

Nous sommes venus aujourd’hui dans la sainte Eglise pour y concélébrer ensemble la Divine Liturgie, pour envelopper le Ressuscité non d’un linceul, mais de notre présence aimante, humble et douce. Alors fermons notre corps, notre âme et notre esprit aux soucis de ce monde et tournons-nous vers Dieu seul pour Le recevoir en nous par la sainte Eucharistie. Entrer dans l’Eglise, c’est pénétrer dans l’éternité au cœur du temps et de l’espace, cela mérite que nous nous y préparions avec « crainte de Dieu, foi et amour », le mystère de l’Eglise est indicible et restera voilé dans sa vérité divino-humaine à tout « homme psychique endurci de cœur et à la nuque raide » qui se laisse encore et encore parasiter par l’agitation vaine et pathologique du monde sans Dieu.

 

Aller dans la sainte Eglise, qui est le lieu du renouvellement de notre être, nous demande de sortir de nous-mêmes, d’abandonner nos pensées, paroles et actes du quotidien, au moins pour le temps sacré de la célébration liturgique. Nous ne pouvons pas quitter le monde, si notre écoute, notre vision, notre odorat, notre toucher, notre goût, restent imprégnés de ce même monde étranger à la sainteté divine. Nous ne pouvons pas vivre spirituellement le mystère de l’Eglise, comme le dit le Père Aimilianos, si nous restons encombrés dans notre cœur et dans notre esprit par les cacophonies bruyantes des crises qui perturbent l’équilibre de l’humanité et de la création, notre vie spirituelle pour être en harmonie avec la grâce divine exige que nous renoncions aux illusions du vieil homme, pour œuvrer à notre conversion véritable.

 

L’Eglise de Dieu nous apprendra à déposer le Ressuscité dans notre cœur et à ouvrir notre esprit pour entrer dans la vraie vie en vue de notre résurrection personnelle au Nom de la Divine Trinité. Mais pourquoi déposer le Seigneur de gloire dans notre être le plus profond ? Afin qu’il descende jusqu’au cœur de notre enfer intérieur envahi par les passions depuis notre Chute en Adam. L’enfer est là où nous nous laissons crucifier par nos états d’âme, là où nous ouvrons la porte aux pensées des ténèbres dont les œuvres constituent notre mort spirituelle, là où Satan veut nous emprisonner dans sa haine de Dieu et de l’homme avec la complicité du vieil homme en nous.

 

Que le Ressuscité nous donne par grâce et selon sa Promesse, l’Esprit Saint, qui seul peut réaliser avec nous, déjà ici et maintenant, si nous le désirons vraiment, notre sainte et éternelle vocation qui est de devenir ce que nous sommes par la volonté de notre Père Céleste, des « personnes divino-humaines », dont la seule et unique raison d’être est la « vie éternelle dans le Royaume de Dieu ».

 

Bénissons les Myrrophores et tous les Disciples du Seigneur qui nous ont transmis leur témoignage de la Résurrection du Christ, et clamons autour de nous, cette prière du cœur le : « Christ est Ressuscité, en vérité IL est Ressuscité ».

 

+ Syméon

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire