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mardi 9 mai 2023

Dimanche du Paralytique

 

                                                                                                             

(Jean 5, 1 – 15)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

 

Aujourd’hui, notre sainte et humble Eglise Orthodoxe est la piscine miraculeuse, dans laquelle le Dieu Vivant, notre Seigneur Ressuscité est présent au milieu de l’humaine condition, pour guérir un paralytique. Cette piscine nous le savons de manière prophétique, est la préfigure de ce qui deviendra le « très saint Baptême par immersion » et qui contient en promesse toutes les grâces que la Divine Trinité a déposé dans l’eau, cette si humble et merveilleuse créature. L’eau, sanctifiée par la prière, l’huile sainte et le saint Chrême à travers l’œuvre liturgique du prêtre et de l’assemblée des Croyants, devient icône céleste et porteuse du don de guérir.

 

Notre Seigneur doux et humble de cœur, ne cesse de tout mettre en œuvre pour nous donner la guérison parfaite de l’âme et du corps, mais nous, dans notre enfance religieuse et dans notre ignorance de l’essentiel, nous sommes souvent attachés à des acquis amassés dans le monde. Ce faisant, nous répétons comme des automates le péché des incrédules qui ne savent que murmurer des interdits à l’image des Juifs dont nous parle l’Evangile de ce jour. Au lieu de s’émerveiller du miracle accompli là sous leurs yeux, par le Rabbi Jésus, les Juifs ne savent que réprimander le malade, en lui disant : « c’est le Shabbat, tu n’as pas le droit de porter ton propre grabat ».

 

Nous le savons, le Christ ne s’impose pas et ne nous impose absolument rien aussi longtemps que nous ne Lui demandons rien ; mais si nous venons dans la piscine, c'est-à-dire dans la « sainte Eglise orthodoxe », alors nous sommes responsables de notre présence en ce haut lieu saint et sacré. Dès lors, nous pouvons nous attendre à entendre, le Seigneur nous demander : « veux-tu guérir ?» non pas ‘voulez-vous guérir’, mais : veux-tu guérir, toi ? ». Le Médecin céleste s’adresse à moi personnellement, car le salut est une œuvre spirituelle qui est proposée à chaque « personne unique », cette guérison n’est pas le fruit d’un état de transe mentale, ni le résultat d’un marchandage intellectuel, mais le don d’une grâce spirituelle, donnée par l’amour de Dieu à l’homme son bien-aimé.

 

Cette question du « Maître Eternel » et notre réponse à celle-ci sont nécessaires pour que nous puissions espérer sortir peu à peu des limbes de notre paralysie intérieure et existentielle. Si je veux guérir, alors je peux répondre : « Seigneur, à qui irai-je, Tu as les paroles de la vie éternelle, que Ta volonté soit faite pour moi ». Je m’en remets à Toi seul, à Toi tout entier, car Tu es mon Ami éternel et Toi seul Tu connais ce que je suis et ce que Tu veux réaliser avec moi. N’est-il pas écrit, la « folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes », alors revêtons-nous de la « folie divine » comme d’un vêtement spirituel, afin de devenir un « christ » rempli de l’Esprit-Saint et soumis librement à la volonté de notre Père céleste.

 

Voici donc un homme, notre semblable qui est infirme depuis trente-huit ans, le Seigneur son Créateur lui rend la parfaite santé et cela devant tous les Juifs présents ; ils sont témoins de la puissance extraordinaire du mystère de la grâce divine qui s’accomplit devant leurs yeux, et que font-ils ? Ils se détournent de « Celui » qui vient d’accomplir ce miracle, c’est à dire du Seigneur Dieu, pour se tourner et se concentrer sur l’homme qui vient d’être guéri, dans le seul but de lui reprocher d’oser porter son grabat un jour de Shabbat. Ils oublient, que le Shabbat et même toute la Création est faite pour l’homme et non le contraire, cette attitude est celle « d’individus », pour qui la religion doit rester sous le joug intransigeant de la « loi mosaïque », alors que le Christ a placé toute l’humanité sous le « signe de la liberté et de la grâce ».

 

Permettez-moi de nous supplier de cesser de cultiver des attitudes opposées à la miséricorde divine, de cesser de nous focaliser sur des « choses » inutiles devant la « Sainteté de Dieu, devant la sainte Eglise orthodoxe et devant ce qu’est en esprit et en vérité la personne, l’hypostase selon la théologie vivifiante de nos saints Pères ». Demandons humblement au Seigneur de Gloire éternelle, la grâce de ne pas répéter dans nos pensées, nos paroles et nos actes, des œuvres qui font de nous des religieux infirmes, des individus paralysés et isolés par les tentations du vieil homme en nous et qui nous rendent incapables de « vivre comme des personnes en communion au Nom de Dieu ».

Nous sommes comme cette piscine, porteurs par grâce des miracles de la bonté divine, parce que nous sommes baptisés au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et nous sommes les enfants lumineux de l’Eglise, si réellement nous vivons selon l’Evangile de vie du Christ. Saint Jean nous rappelle dans son Prologue qu’en Lui, le Verbe éternel est « la vie, et que la vie est la lumière des hommes ». Nous pouvons par la grâce divine et l’Eglise, nous immerger dans les eaux vives de notre cœur pour y recevoir la « vie, la lumière et la guérison spirituelle par une vie selon l’évangile du Seigneur ».

 

Pour guérir, ne recherchons pas les choses compliquées où je ne sais quelle ascèse impossible, mais laissons-nous plonger au fond de nous-mêmes jusqu’en Dieu par la célébration de la Divine Liturgie de tout notre être. Immergeons-nous dans les très saints Mystères du Ressuscité, revêtons-nous de prières et de louanges, de chants spirituels et de la lumière des icônes, du parfum d’encens et d’agréable odeur pour Dieu et surtout « soyons présents » dans l’Eglise pour  « une véritable communion fraternelle ».

 

Si nous faisons cela d’un seul « cœur et d’un seul esprit », alors j’ose témoigner avec toute la puissance que Dieu donne dans la grâce sacerdotale et ecclésiale, que nous recevrons peu à peu la guérison de nos infirmités religieuses et si Dieu veut, nous danserons devant Lui comme le fit la « sagesse créatrice au principe de la Création », nous connaîtrons la « sainte et sobre ivresse de l’Esprit de Dieu ».

 

Soyons vigilants et surtout soyons modestes devant la Divine Trinité dans l’espérance d’entendre un jour nous aussi cette parole du Seigneur : « te voilà bien portant : ne pêche plus… ». Alors prions-Le avec encore plus d’ardeur et de ferveur de nous garder de retomber dans le péché, car nous le savons, le « temps est court et le Royaume de Dieu est déjà là », nous dit saint Paul.

 

La guérison du paralytique n’est pas une « vieille histoire arrivée autrefois », non ce miracle dont nous sommes les témoins, se réalise ici et maintenant au milieu de nous dans l’Eglise, notre vocation n’est pas d’être des voyeurs, mais des « voyants » qui par leur foi en Jésus-Christ, reçoivent le don de « l’intelligence du cœur pour s’émerveiller des œuvres de Dieu parmi nous ».

 

Si nous ne croyons pas que l’Eglise célèbre par la présence très sainte et très sacrée du Christ, le seul et unique « Grand Prêtre », le Mystère de la vie divino-humaine qui unit spirituellement et religieusement en un seul « corps, cœur et esprit la Communauté ecclésiale avec la Divine Trinité », alors notre présence dans l’Eglise devient insensée, inutile et stérile. Saint Paul nous rappelle cette parole de feu spirituel que : « L’Eglise est le Corps du Christ dont IL est aussi la Tête », nous sommes donc bien en communion dans l’Eglise avec Dieu notre Père et L’Esprit Saint à travers notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Que l’Ange du Seigneur descende en nous comme il descend dans la piscine de Bethesda, pour y agiter l’eau spirituelle de nos âmes, c’est à dire les énergies incréées, afin de nous restaurer dans la « beauté des saints » pour nous nourrir des promesses divines et devenir ainsi des christ pour l’éternité.

 

Que l’Ange de Dieu nous rappelle à temps et a contre temps que la place naturelle d’une personne  « orthodoxe », est dans sa communion avec son corps religieux et spirituel qui est l’Eglise, pour célébrer la Divine Liturgie le plus souvent possible et ainsi rendre grâce du fond de l’âme pour tous les biens  inestimables que Dieu nous accorde sans cesse.

 

Que l’Ange du Seigneur nous inspire à l’esprit et au cœur cette parole du Seigneur lui-même « laissez venir à Moi les enfants, ne les en empêchez pas », les enfants peuvent-ils venir par eux-mêmes dans la sainte  Eglise, comment nos enfants apprendront-ils ce qu’est la splendeur de l’Eglise orthodoxe s’ils ne sont pas présents, venons avec nos enfants afin qu’ils reçoivent la connaissance progressive de la vie et de la voie de l’expérience existentielle de l’orthodoxie.

A Dieu notre Père qui espère toujours notre présence liturgique, par notre véritable Médecin de l’âme et du corps, le Christ notre Dieu, soit la Gloire avec l’Esprit très Saint, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

+ Syméon

 

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