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dimanche 21 mai 2023

L’aveugle-né.

 

(Jean, 9, 1 à 38)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à nous abandonner avec confiance à la compassion et à la tendresse infinie de notre Père céleste, et ceci en particulier par la célébration de la Divine Liturgie en communion avec le Christ grand-prêtre, avec l’Esprit de toute consolation promis et les uns avec les autres, dans l’espérance d’acquérir la « lumière spirituelle » qui est la grâce reçue comme un don par l’aveugle-né, grâce qui donne de venir, de voir et de confesser en Jésus, le Dieu vivant face à face.

 

Le Seigneur nous dit « tant qu’il fait jour, il nous faut travailler aux œuvres de Celui qui m’a envoyé ; la nuit vient où nul ne peut travailler, tant que Je suis dans le monde, Je suis la lumière du monde », quelles sont donc les œuvres auxquelles le Christ nous encourage à travailler ? En vérité, elles peuvent toutes s’unir en une seule réalité, ces œuvres accomplies par le Christ et que nous avons vocation à vivre avec Lui de manière orthodoxe, sont toutes celles qui nous permettent d’adorer le Père en esprit et en vérité, en esprit par l’Esprit Saint et en vérité par le Seigneur, cette adoration est la couronne de sainteté et le fruit spirituel des Béatitudes.

 

Nous pouvons accueillir tous les miracles accomplis par le Christ comme le signe, y compris celui pour l’aveugle-né, de la nécessité de la conversion du cœur, sans laquelle, nul ne verra le Seigneur, nul ne pourra adorer le Père en esprit et en vérité, nul ne saura prier l’Esprit Saint donateur de vie et de sagesse spirituelle. Nous sommes appelés à suivre dans la lumière Celui qui nous dit « tant que Je suis dans le monde, Je suis la lumière du monde », alors fuyons cette incrédulité sournoise et hypocrite cachée dans le vieil homme pour nous détourner de notre Seigneur Jésus et de ses œuvres salutaires.

 

Quel est donc ce « jour » à partir duquel, il nous est bénéfique et précieux de travailler aux œuvres du Seigneur, n’est-ce pas celui de la Résurrection du Seigneur, celui d’où découlent et ruissellent en nous tous les dons spirituels pour accomplir la volonté divine. N’est-ce pas par la célébration liturgique assidue et par le « Don du Corps et du Sang du Seigneur », que nous recevons la lumière et la mémoire pour pratiquer les œuvres du Seigneur qui nous dit « faites ceci en mémoire de Moi », à savoir vivre toute l’économie divine pour le salut de l’homme. Le jour de la Résurrection est celui du Don de la vie éternelle au cœur de l’histoire, du temps et de l’espace dans notre humanité, il est notre lumière spirituelle pour pratiquer les œuvres divino-humaines au Nom du Seigneur.

 

Quelle est donc cette « nuit » où nul ne peut travailler, c’est-à dire mettre en pratique les œuvres évangéliques, n’est-ce pas celle de l’âme désorientée par le doute de l’incroyance concernant la personne de Jésus et qui provoque une paralysie existentielle qui rend difficile voire même impossible le désir de suivre Celui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie », n’est ce pas là, cette attitude pharisienne répandue au sein de l’humanité, opposée à toute révélation qui pourrait nourrir et abreuver l’esprit de tout homme ou femme de bonne volonté.

 

L’Ecriture Sainte est un tout indivisible, auquel il ne faut rien ajouter ou enlever, pas même un « iota » sous peine de s’amputer soi-même des énergies incréées contenues dans la parole divine, ceci devrait faire réfléchir tous les « inventeurs de théories hérétiques caricaturales au mépris de la théologie de nos saints Pères », la seule réalité sur laquelle, nous pouvons apprendre à agir avec l’aide de Dieu, car « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », c’est de cultiver l’ascèse de « l’unique nécessaire », à l’image de Dieu créateur et qui consiste à « séparer la lumière des ténèbres en nous », car comme dit saint Paul dans 2 Cor. 6,14  « quoi de commun entre la lumière et les ténèbres », combien d’hommes dialoguent avec les ténèbres du monde par le « net ».

Dire que la piscine de Siloé est une préfigure du saint baptême est un enseignement reconnu par nos saints Pères en Dieu, Siloé signifie « envoyé » en hébreu, mais tout comme il ne suffit pas d’être baptisé pour être orthodoxe, il ne suffira pas non plus de confesser du bout des lèvres la divino-humanité de Jésus notre Seigneur pour être sauvé. N’est-IL pas « l’Envoyé du Père », en qui il nous est essentiel d’être plongé tout entier afin d’espérer retrouver non seulement la vue mais notre vocation originelle à devenir par grâce ce que Dieu est par nature. Dans les œuvres religieuses, notre « Siloé spirituelle », c’est à dire « l’Eglise orthodoxe » est l’unique lieu saint et sacré de la vie de l’être orthodoxe, elle est la porte royale, par laquelle nous pouvons-nous diriger par la grâce et notre ascèse religieuse vers le Royaume de Dieu.

 

En parlant de l’aveugle-né, les parents témoignent « qu’il est leur fils né aveugle, mais qu’ils ne savent pas comment il voit maintenant, ni qui lui a ouvert les yeux », la puissance de ce miracle les trouble et dépasse leur entendement, le fils confesse après avoir retrouvé la vue que « si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire », puis poursuit son existence avec sa nouvelle vision de lui-même et du monde qui l’entoure. Ne sommes-nous pas nous-mêmes, un fils ou une fille aveugle spirituellement pour ne pas dire un total infirme spirituel depuis notre naissance, quelqu’un parmi nous serait-il né dans un état de christ parfait, le Psalmiste nous rappelle que  « ma mère m’a conçue sous le joug du péché », alors courrons vers Celui qui seul peut et veut nous sauver, réjouissons-nous de cette grâce inestimable que représente notre Eglise, pleine de sagesse, de beauté et de vérité. 

 

Jésus rencontrant l’aveugle-né lui dit « crois-tu au Fils de l’homme » ? Il répondit « et qui est-il Seigneur, pour que je croie en lui » ?  Jésus lui dit « tu le vois, celui qui te parle, c’est lui », alors le « clairvoyant » déclara « je crois Seigneur et il se prosterna devant Lui ». Sans développer ici plus en profondeur ce merveilleux passage de l’homme aveugle-né à celui d’homme spirituel et clairvoyant, ce dialogue montre la progression intérieure qui fait émerger la lumière du sein même des ténèbres, mais soyons sans illusion aucune, sans désir réel de recevoir la vraie lumière ou tout autre don spirituel, les ténèbres du cœur non purifié et sanctifié engendreront d’autres ténèbres.

 

Croire au Fils de l’homme est le fondement initial nécessaire pour commencer à élaborer la vie orthodoxe, disons avec le Centurion « je crois Seigneur, viens au secours de mon manque de foi », et pour cultiver et féconder en nous notre terre religieuse, il est nous est très bon de venir, de voir et de participer avec assiduité à la vie liturgique de l’Eglise qui nous donne de contempler la vie et les œuvres du Seigneur. Suivons le Seigneur Jésus et selon sa promesse, il nous sera donné « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est pas monté au cœur de l’homme, mais que Dieu a réservé à ceux qui l’aiment ».

 

L’amour du Dieu et Homme parfait pour sauver l’humanité tombée sous les coups morbides et mortifères des passions mondaines, se révèle dans l’humilité indicible de son incarnation comme homme parmi les hommes, si saint Paul déclare « s’être fait grec avec les grecs et juifs avec les juifs, pour en sauver quelques uns », notre Seigneur Jésus-Christ s’est fait « homme parmi les hommes pour proposer le salut à tous », voici dit le saint et charismatique Rabbi Jésus que « Je viens à toi Jérusalem, assis sur un ânon le petit d’une ânesse », cette promesse est la gloire et la vocation que « l’Eglise nouvel ânon » porte au cœur de l’humaine condition.

 

Zacharie XVI 4. 7 « ce sera un Jour unique, connu du Seigneur ; il n’y aura ni jour ni nuit », ce jour unique est celui de notre existence entière que nous devons consacrer, puisque nous sommes de confession « orthodoxe », à la recherche persévérante de la relation avec le Seigneur, selon cette parole de notre Seigneur « cherchez d’abord le Royaume de Dieu, le reste vous sera donné par surcroît », cette relation est impossible sans notre présence dans l’Eglise, qui est pour nous une Mère spirituelle aimante, inspirante, vivifiante, sage et sainte.

Nous pouvons lire toutes les homélies du monde, écouter mille et une conférences sur la vie religieuse, parler de Dieu jour et nuit, cliquer avec « j’aime voire j’adore » sur les sites religieux orthodoxes et rester chez soi le dimanche matin, ne nous laissons pas piéger par nos illusions car c’est notre « présence régulière » dans l’Eglise et notre mise en pratique au quotidien de son enseignement, qui témoignera et validera de la vérité et de la réalité divino-humaine de notre cheminement spirituel.

 

Ne sommes-nous pas nous-mêmes des aveugles nés par rapport à la vie spirituelle orthodoxe, existe-t-il parmi nous des hommes et des femmes qui se seraient rendus « voyants » par leurs propres œuvres en-dehors de l’Eglise « Corps du Christ ». Existe-t-il parmi nous des hommes et des femmes, qui seraient passés du vieil homme à l’homme nouveau, de l’homme psychique à l’homme spirituel, par leurs propres forces et volontés, le Seigneur Christ ne nous dit-il pas  « sans Moi, vous ne pouvez rien faire » !!!

 

Combien voyons-nous d’hommes et de femmes séduits par le « net », cet instrument des temps modernes qui répand une « foultitude » d’infos qui promettent monts et merveilles aux âmes crédules livrées aux illusions ternes et à la voracité d’arnaqueurs sans scrupules, sur lequel pullulent les « maitres des voyances » qui promettent la résolution certaine et rapide de toutes les préoccupations existentielles, des soit disant « oracles infaillibles » qui encouragent à coups de pubs à cliquer sur telle « image ou symbole » pour recevoir la connaissance du passé, du présent et de l’avenir, toutes ces agitations provoquent un chaos insensé et sans âme qui ridiculise ceux qui s’y prêtent selon la parole de l’Ecclésiaste en 1, 14 « vanité, vanité,  rien que vanité, il n’y a rien de nouveau sous le soleil ». Le « net » utilisé sans discernement peut favoriser notre méconnaissance sur l’état réel du monde et dans cette profusion d’images, d’écrits et de paroles, provoquer en nous une cécité hypnotique de l’intelligence et comme le dit l’adage populaire nous faire prendre des « vessies pour des lanternes » et des « torchons pour des serviettes ».

 

Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, par ta compassion de nous et du monde que tu as créé pour être un lieu de célébration liturgique de la vie par la médiation de ton Eglise, que par ta sainte grâce vivifiante nous puissions nous convertir et retrouver la ressemblance à ton image divino-humaine pour incarner et accomplir notre humanité dans la beauté et la vérité de la création originelle et dans la joie de l’humanité sauvée.  

 

Au Père de la Lumière, au Fils Lumière incarnée et à l’Esprit d’illumination éternelle, soit la gloire dans les siècles de siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

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