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dimanche 30 janvier 2022

Homélie du 30/01/2022 : Le riche notable...


 


Le riche notable

(Luc 18, 18 à 27)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.


Aujourd’hui, l’Eglise nous propose de méditer sur la demande suivante d’un riche notable adressée à Jésus « Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle », les disciples ayant écouté la réponse exigeante du Seigneur se mirent à lui dire étonnés « et qui donc peut être sauvé » ? Le Seigneur répond « ce qui est impossible aux hommes, est possible pour Dieu ».


L’Evangile pose une égalité spirituelle entre « être sauvé et hériter de la vie éternelle », si donc dans ce monde, la loi exige que celui qui hérite des biens matériels doit-être fils ou fille du père donateur, nous ne serons pas étonnés qu’il faille être « fils ou fille de Dieu », pour hériter des biens spirituels de notre Père céleste et recevoir non seulement la vie éternelle, mais aussi le Royaume de Dieu, car seul en Dieu la vie éternelle est possible.


Voici donc, un notable riche matériellement mais insatisfait de la qualité de son existence, et de surcroît préoccupé au sujet de la vie éternelle, mais finalement dans l’impossibilité de distribuer tous ses biens, et donc de se libérer de cette possession, source de souffrance, et se détournant de Jésus, qu’il appelle pourtant « bon Maître », le voilà repris par les pensées de son vieux monde et mode de fonctionnement erratique et sans solution pérenne.


Nous pouvons faire nôtre le questionnement de cet homme, puisque nous croyons que la vie éternelle existe et qu’il est donc possible de l’hériter, que signifie alors pour nous, pour moi, la vie éternelle ? Sommes-nous persuadés que les richesses matérielles ou intellectuelles non vivifiées par l’Esprit de Dieu sont des blessures pour l’âme et des ténèbres pour l’esprit, que ces fausses richesses adulées et si désirées peuvent engendrer de l’inhumanité et sont totalement incapables de nourrir l’essentiel en nous. Existe-t-il, un art, une science, une politique ou une philosophie qui puisse combler la profondeur dans laquelle s’enracine la « vie, le mouvement et l’être » et unir l’amour avec la vérité pour apprendre à cultiver en nous l’intelligence du cœur, et aller confiant avec Dieu et l’Eglise, vers l’espérance de la vie éternelle.


Le Seigneur souligne « combien il est difficile à ceux qui ont des richesses de recevoir le Royaume de Dieu », même si comme ce notable, ce sont des religieux qui accomplissent fidèlement les préceptes de la Loi mosaïque, difficile mais pas impossible. Non, le Seigneur ne dit pas que les richesses sont mauvaises en soi ou pour l’homme, n’est-il pas lui-même Dieu et Homme parfait, donc divinement et absolument riche, l’univers entier lui appartient et pourtant il en a fait un don total à l’humanité. L’homme sage, se sert de l’argent pour faire le bien, le beau et le vrai, mais l’insensé s’aliène par ses possessions et tremble de les perdre.


Si je cesse de me définir par mes seules richesses matérielles ou intellectuelles, et que librement je choisisse vraiment de suivre le Christ dont je confesse qu’il est « la Voie, la Vérité et la Vie », alors je peux sortir de l’errance hasardeuse, du discernement partiel et partial de la réalité, de la mort intérieure et devenir peu à peu une personne habitée pas la présence essentielle et réelle de la lumière divine. Si dans notre prière liturgique et personnelle, si comme ce riche notable, nous demandons au Seigneur comment nous pouvons hériter de la vie éternelle, Il nous répondra par la mise en pratique de la sagesse évangélique, source de toute grâce spirituelle.



L’Esprit Saint par la bouche du Verbe, nous dit en Jean 6, 47 « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en Moi a la vie éternelle », la condition initiale absolue pour acquérir déjà en ce monde et plus tard dans le Royaume la vie éternelle consiste à croire que le Christ Jésus est véritablement Dieu, car sans la foi en lui, il est impossible de le suivre et de vivre avec lui. Il ne s’agit pas ici, d’une simple et seule adhésion intellectuelle, mais d’acquérir une manière de vivre et d’être telle que l’Eglise orthodoxe le propose à notre liberté. Il ne s’agit pas de nous inventer des exploits ascétiques inaccessibles qui nous garantiraient en toute certitude le don de la vie éternelle.


Dans Jean 17, 3 nous pouvons recevoir la connaissance essentielle de ce que signifie la vie éternelle, que lisons-nous « or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent toi, le seul véritable Dieu », il s’agit ici de la connaissance de Dieu le Père à qui Jésus s’adresse au début du chapitre 17, en levant les yeux au ciel et en priant « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils ». Notre Seigneur lui-même nous dit que « nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui il veut bien le révéler », et ailleurs Jésus dit encore « celui qui m’a vu a vu le Père », si nous ne voyons pas le Fils comment pourrions-nous voir le Père, voir le Père signifie croire vraiment que Jésus est le Fils unique de Dieu. La voie royale qui mène à la connaissance de l’homme Jésus, Fils de Dieu, passe par l’amour de l’homme, frère ou sœur en humanité, car « celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas ». La rencontre divino-humaine avec le Père n’est possible que par la médiation du Seigneur Jésus et de l’Esprit Saint, l’Eglise est ce lieu sanctifié dans lequel, le croyant apprend à cultiver la vie religieuse et spirituelle et préparer sa rencontre avec Dieu et la vie éternelle dans le Royaume céleste.


Le Cantique des cantiques, poésie sublime où nous entendons la prière de la bien-aimée a son bien-aimé « mets-moi comme un sceau sur ton cœur, mets-moi comme un sceau sur ton bras, car l‘amour est plus fort que la mort ». Mettons notre Eglise bien-aimée « comme un sceau sur notre cœur », afin que par elle, nous obtenions la vie éternelle promise, seule richesse qui puisse réjouir et transfigurer l’âme orthodoxe.


Le voyage religieux qui conduit à l’acquisition de la vie éternelle est celui que saint Paul nous indique par l’expérience de la « foi, de l’espérance et de l’amour », il précise que tout passera sauf l’amour qui sera la Pâque spirituelle et le cœur de la célébration liturgique dans le saint sanctuaire du Royaume de Dieu où autour du Seigneur Jésus, le seul véritable Grand Prêtre, concélèbrerons les invités de la Divine Trinité devenus dieux par la grâce divine.


L’Apocalypse annonce la Jérusalem Céleste selon la vision de Jean le bien-aimé « puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle » et « je vis la Cité sainte, j’entendis alors un voix clamer, voici la demeure de Dieu avec les hommes, IL aura sa demeure avec eux ; ils seront son peuple, et lui, Dieu avec eux, sera leur Dieu… », la vie éternelle sera aussi une Divine Liturgie éternelle, où les bienheureux sauvés et déifiés chanteront « Abba Père ».


Au Père du Bien-Aimé, au Fils Bien-Aimé de l’Eglise et à l’Esprit d’Amour, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.


+ Syméon







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