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dimanche 1 décembre 2024

Guérison du possédé Gérasénien.

 

(Luc 8, 26 à 39,1)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, L’Evangile nous fait rencontrer un homme possédé par une légion de démons, et qui malgré sa détresse inhumaine vient à la rencontre de Jésus. Voici donc un homme, notre semblable, un être humain créé lui aussi à l’image et à la ressemblance de Dieu, qui malgré son aspect terrifiant  fait toujours partie de notre humanité. L’Ecriture relève qu’il est nu, dans l’errance et qu’il habite dans les tombeaux.

 

L’homme sans Dieu est un homme nu, errant et enfermé dans une solitude tragique, et comme dit l’Evangile ailleurs « même ce qu’il croyait avoir lui sera enlevé ». L’homme sans Dieu, même riche de tous les biens de ce monde, reste dépossédé de l’essentiel, car en vérité, rien ne lui appartient ni son existence dans ce monde, ni son existence dans le monde à venir. L’homme sans Dieu, est un individu soumis à tout un réseau de pensées qui l’enserrent dans un filet partiel et partial, dans lequel tous les faux dieux de ce monde, cherchent à l’assujettir en lui faisant miroiter dans la lucarne terne des illusions, qu’ils pourront satisfaire tous ses désirs. Ces faux dieux reprennent à leur compte la ruse du malin envers Adam et Eve, et veulent nous faire croire que grâce à eux, nous serons des dieux à la place de Dieu et surtout sans Dieu.  

 

Satan est à l’affût pour isoler les hommes entre eux ou pour leur faire miroiter des alliances illusoires, son seul désir consiste à dépouiller l’homme de son humanité, de lui dérober tout ce qui pourrait lui rappeler l’existence de Dieu. Dieu propose à l’homme son bien-aimé, la sainte Eglise comme une communauté de vie, dans laquelle il pourra trouver à la place de la nudité diabolique et du désert brûlant et sans âme, les vêtements spirituels que sont les saints sacrements, pour trouver ou retrouver la guérison de l’âme et du corps. Dieu propose à l’homme la sainte Eglise, qui est le Corps du Christ, dans laquelle l’homme peut devenir vivant et libre, par la communion au très saint Corps et au très saint Sang du Seigneur.

 

Satan lui, impose à l’homme une caricature misérable de l’existence, il cherche à imposer à l’homme une soumission corps et âme à sa volonté perverse, il veut faire de l’homme un mort-vivant et l’enfermer dans le cauchemar du péché. Si Satan arrive à éloigner un orthodoxe de l’Eglise du Christ, alors le malheur de cet homme peut devenir un abîme de souffrances pour lui comme pour ses proches.

 

L’homme doit apprendre à s’habiller de Dieu et pour cela il lui est très utile de venir à l’Eglise où il pourra trouver les vêtements spirituels qui lui permettront non seulement de résister aux démons mais même de les ignorer ou les vaincre avec la grâce de Dieu. Saint Paul nous énumère les vrais vêtements spirituels proposés aux hommes et aux femmes de bonne volonté, que sont : « l’amour, la paix, la joie, la patience, la sagesse, la maitrise de soi, etc.». Contre de telles grâces, la clique satanique ressemble à une gesticulation ridicule, stérile et pathétique.  

 

Le Christ nous dit : « Je Suis le Chemin, la Vérité et la Vie » et Satan qui est tout entier menteur et père du mensonge, veut nous faire croire qu’il n’existe aucun chemin qui puisse sauver l’homme, pire, il veut nous faire croire qu’il est « lui » l’unique et véritable chemin pour l’humanité. Pour cela, il nous promet monts et merveilles, alors qu’il n’est rien devant Dieu et qu’il ne possède aucun bien pas même le plus petit, sa richesse c’est le néant absolu. Satan s’enrichit sur notre dos et exploite toutes nos faiblesses, il essaye de pomper notre âme, il veut en faire son objet pour nous manipuler et nous soumettre à sa domination perverse. Il connaît chacun de nos manques et ne cesse de nous tendre piège après piège, pour nous faire tomber sous l’esclavage de sa haine absolue envers Dieu et envers l’humanité. Il est le mal absolu, il ne peut trouver un semblant d’existence qu’à travers nous, si nous avons le malheur de succomber à ses tentations impures et mortifères.

Le Christ est la «  Vérité » et il propose à l’homme de se nourrir de cette vérité pour acquérir la parfaite sagesse créatrice, qui lui permettra d’être une personne libre et spirituelle, une personne nouvelle engendrée par l’amour, la grâce et la lumière divine. Satan est le grand hérétique, l’Anti-Christ, celui qui essaye sans cesse d’inoculer le poison mortel du péché dans le cœur des hommes, il ne cesse de tenter l’humanité depuis les jours d’Adam jusqu’à aujourd’hui.

 

Le Christ est la « Vie » et il propose à l’homme cette vie en plénitude non seulement dans ce monde mais pour l’éternité, car comme le dit saint Irénée de Lyon « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». Satan est la puissance maléfique et pathologique, qui pour nous tromper n’hésite pas à mettre les masques de la séduction mensongère, et là où Dieu nous donne la vie, Satan veut nous entrainer vers la mort.

 

Les « soi-disant sages de ce monde », que dénonce avec force et justesse saint Paul, sont les premiers à se précipiter dans les abîmes de leur ignorance et se croient quelque chose lorsqu’ils arrivent à entraîner dans leur chute, les humbles et les simples qui eux possèdent, cachée en eux la vraie sagesse divine. La sagesse de Dieu est donnée à tout homme et toute femme de bonne volonté qui la demande au Seigneur, cette sagesse Dieu l’a déposée comme un trésor inestimable dans l’Eglise du Christ. Nous sommes bien sûr, libres d’accepter ou de refuser ce don de lumière et de vie, mais qui peut penser un seul instant que l’état naturel de la personne humaine, ce sont les ténèbres de l’âme, qui ont pour seul programme, de détruire l’humanité et la création.

 

L’Ecriture sainte nous dit : « ils trouvèrent l’homme, dont étaient sortis les démons, assis aux pieds de Jésus, vêtu et dans son bon sens ». Que signifie, ils le trouvèrent assis ? Cela signifie, que nous ne pouvons trouver aucune paix dans l’agitation extérieure qui ne cesse de nous secouer dans tous les sens, il nous faut nous asseoir, nous arrêter et méditer sur notre existence, sur le sens réel que nous désirons donner à notre vie et à nos œuvres. L’Eglise est le lieu unique où rencontrer Jésus devient possible, le lieu où nous pouvons nous asseoir auprès de lui, pour entendre les paroles de la vie éternelle. Je ne cesse de le répéter, venir à l’Eglise et faire la fête spirituelle, c’est à dire célébrer ensemble la Divine Liturgie, voilà ce qui pourra peu à peu, nous donner l’assise profonde au cœur de nous-mêmes, nous rendre pleinement humain, nous transfigurer et nous préparer à « être fils et fille du Père céleste » pour la déification dans le Royaume de Dieu.  

 

Que signifie, ils le trouvèrent vêtu ? Cela signifie, qu’il avait retrouvé toute son humanité, il était redevenu une personne humaine, Satan l’avait dépouillé de son humanité, mais Dieu l’a revêtu à nouveau de « splendeur et de majesté » comme dit le Psalmiste. Car en vérité, que voulons-nous donc rajouter à l’homme crée par Dieu ? Existe-t-il donc des pensées, des paroles ou des actes qui feraient l’homme plus grand, plus sage ou plus beau, que l’homme créé à l’origine par Dieu ! Seul Satan, un hérétique ou un fou, peut fantasmer et délirer au point de croire qu’il est un dieu capable de créer un être humain. Satan ne crée rien, il ne sait que détruire, et si comme dit l’Ecriture la « folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes », à quoi ressemble alors la « folie démoniaque », à rien, absolument rien qui ne soit digne de la « personne humaine ».

 

Que signifie, ils le trouvèrent dans son bon sens ? Cela signifie, qu’il a retrouvé à nouveau le vrai discernement, car « être dans le bon sens, c’est être orienté vers Dieu à travers le Seigneur Jésus, c’est être à nouveau guidé par l’Esprit-Saint ». Etre dans le bon sens, c’est apprendre à s’approprier la vie en esprit et en vérité, être dans le bon sens, c’est vivre selon l’Evangile du Christ, être dans le bon sens, c’est venir dans la Maison du Père qui est la sainte Eglise.

 

L’Evangile de ce jour termine en nous disant : « l’homme dont les démons étaient sortis  priait Jésus de le garder avec lui, mais Jésus le renvoya libre en disant : Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. L’homme s’en alla et proclama par la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui ».

Que signifie ce passage de l’Ecriture ? Il nous montre comment Dieu et Dieu seul agit envers l’homme son bien-aimé, il commence par restaurer l’homme dans toute sa dignité humaine, puis IL le laisse libre de vivre sa vie au milieu des siens et de son quotidien habituel.

 

A l’opposé, Satan détruit la dignité humaine et veut maintenir sa possession, en emprisonnant l’homme dans le désert et la solitude qui finit par engendrer la folie et le désespoir. Jésus lui dit « retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi », c’est à dire sois un témoin de la miséricorde divine au milieu des hommes, mais cela signifie aussi et surtout, « reste en toi-même, ne te laisse plus disperser et dépersonnaliser par les pensées malignes ».

 

Cette dernière parole du Christ, donne en vérité le sens spirituel et religieux de la vocation unique et véritable de l’Eglise, témoigner de la présence et de l’œuvre de Dieu parmi les hommes. C’est pourquoi, comme je l’ai déjà dit ailleurs, « Dieu a posé l’Eglise au cœur du monde, l’homme au cœur de l’Eglise et enfin Dieu s’est posé au cœur de l’homme ». Alors, peut se réaliser la vocation divino-humaine qui engage Dieu et l’homme, et qui est la communion et l’union indicible du témoignage qui confesse l’amour absolu de Dieu pour l’homme et la possibilité pour l’homme d’aimer Dieu de toute son âme, de tout son esprit et de toutes ses forces.

 

Au Père qui a crée l’homme, au Fils qui as sauvé l’homme et à L’Esprit Saint qui déifie l’homme, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

 

 

 

 

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