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dimanche 15 septembre 2024

Lumière du monde.

 

(Matthieu 5, 14 à 19)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à œuvrer comme sel de la terre et lumière du monde, ce qui nous invite à méditer d’une part sur la Béatitude « bienheureux les doux, car ils hériteront la terre » et d’autre part, sur la Béatitude « bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Le sel de la terre doit être semé avec intelligence dans notre cœur afin que puissent fructifier les fruits selon l’homme intérieur, la lumière du monde demande de se tourner vers Celui qui est la Lumière créatrice du monde en qui il n’existe aucune ténèbre.

 

Nous serons donc sel de la terre et lumière du monde, autant que nous serons semblables au Christ qui est la Lumière et la Source de la Lumière selon cette parole en Jean 9, 5 « tant que Je suis dans le monde  Je suis la lumière du monde », voici que Dieu lui-même, nous invite en quelque sorte à prendre le relais et d’assumer en son Nom de devenir lumière du monde, afin d‘être unis par une communion spirituelle selon cette autre parole en 1 Jean 1, 7 « mais si nous marchons dans la lumière, comme IL est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres ».

 

Saint Paul en Romains 13, 12 nous dit « revêtons les armes de la lumière », ces armes sont purement spirituelles et ne peuvent avoir aucune complicité avec les ténèbres engendrées par les passions non purifiées et non converties en lumière. C’est dans la vie et la voie religieuse enseignée par l’Esprit de Sagesse dans l’Eglise que se trouve toutes les grâces divino-humaines qui ferons de nous et avec nous au Nom du Seigneur des porteurs de lumière « car, vous êtes des enfants de la lumière » (Paul en 1 Thessaloniciens 5,5).

 

Dans la Divine Liturgie, au moment de la Communion, le prêtre invite les Fidèles à s’approcher du « très Saint Corps et Sang du Seigneur avec crainte de Dieu, foi et amour », voici énumérées trois œuvres spirituelles à accomplir parce qu’elles portent en elles la grâce de nous unir à Dieu et à sa Lumière. Mais, elles ne seront « lumière du monde et sel de la sagesse divine », que si nous nous approchons avec cette même crainte de Dieu de l’homme « créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ».

 

La crainte de Dieu n’a rien à voir avec la peur et encore moins avec la terreur devant Dieu, non, mais elle est le signe qui éprouve notre attitude devant la toute sainteté divino-humaine du Seigneur Jésus, Lui, l’Un de la très sainte Trinité des Personnes divines. L’homme n’est-il pas invité à siéger auprès de Dieu dans le Royaume céleste ? N’est-ce pas ce que nous confessons ? L’homme est donc bien ce « petit dieu » infiniment aimé de Dieu et donc digne de par sa création originelle d’être entouré d’une sainte vénération voulue par Dieu.

 

En Galates 3, 26 Paul écrit « vous êtes tous fils de Dieu par la foi », la foi en qui ? N’est-ce pas en Jésus le Christ que nous croyons, c’est donc bien l’état spirituel de « fils de Dieu par grâce » qui peut par la foi nous donner d’hériter du sel de la sagesse divine et de la lumière qui irradiait de la Transfiguration.

Il nous faut donc crier sans cesse « je crois Seigneur, viens au secours de mon manque de foi », car tout comme la prière du cœur est le couronnement de la prière de Jésus, la foi est l’accomplissement de la croyance en Dieu. L’importance de la foi est soulignée par saint Luc en 18, 8 lorsqu’il dit en parlant du retour du Seigneur pour juger le monde « trouvera-t’IL la foi sur la terre » ? Ainsi, la crainte de Dieu bien vécue et unie à la foi en Dieu pourra illuminer l’esprit de l’homme et faire de lui une « humble mais véritable lumière du monde » pour la seule et unique gloire de Dieu.

 

Mais la lumière plénière se révèlera en l’homme lorsque la crainte de Dieu et la foi en Dieu seront converties en amour pour Dieu et en Dieu pour l’homme, c’est pourquoi saint Paul dans son hymne à

l’amour en 1 Corinthiens 13, 13 nous écrit « maintenant demeurent foi, espérance, amour, mais la plus grande d’entre-elles est l’amour », l’amour est ce qui restera éternellement, car comme l’écrit encore Paul, tout disparaîtra «  les prophéties disparaîtront, les langues se tairont, la science disparaîtra », et pourquoi tout cela disparaîtra ? Parce que le Christ dit lui-même sur la Croix « tout est accompli »,  ce qui signifie que le Seigneur amène à la perfection ultime dans l’homme mais aussi dans la Création, tout ce qui n’était que partiel et partial, « voici, Je fais toutes choses nouvelles » dit le Seigneur.

Voici donc, le bienheureux pauvre en esprit, qui est-il ? C’est celui dont l’esprit est théologien selon nos saints Pères, c’est à dire, qui s’exerce à la contemplation priante, ainsi il pourra Dieu bénissant ensemencer la terre que représente le Corps de l’humanité et s’approcher avec crainte de Dieu, foi et amour de « tout ce qui vie, loue et respire le Seigneur », il cultive la modestie en tout et avec tous et trouve sa joie à être assis au cœur même de la douceur de l’hésychia. N’a t-il pas hérité de la terre céleste qui contient en elle les saintes grâces de la vie spirituelle, c’est ici, le témoignage même dont nous nourrissent tous ceux et celles qui ont reçus l’Esprit de consolation et le répandent en rosée vivifiante sur l’homme et la Création divino-humaine.

 

Voici encore, le bienheureux cœur pur illuminé par la lumière incréée qui donne au bienheureux d’être  lumière du monde et phare spirituel pour celui ou celle qui veut bien y communier par la grâce de la sainte ascèse orthodoxe, cette grâce qui n’est répandue en abondance que dans notre Eglise très aimée de Dieu et que reçoivent tous ceux qui concélèbrent ensembles et qui communient  à l’essentiel qui est la recherche de la relation personnelle et ecclésiale avec la Divine Trinité.

 

Voici le bienheureux doux selon cette parole de saint Paul aux Philippiens en 4, 5 « que votre douceur soit connue de tous les hommes », comment tous les hommes peuvent-ils connaître notre douceur ? Par le mystère de la consubstantialité de la nature humaine, mais ce que Paul souligne ici, c’est que déjà notre douceur soit connue de tous les hommes et femmes que nous rencontrons dans notre existence quotidienne. Saint Jean en 3, 31 nous dit « celui qui est d’en-haut, est au-dessus de tous, celui qui est de la terre est terrestre et parle en terrestre », le bienheureux doux est déjà né d’en-haut, c’est pourquoi il est une icône fidèle de la douceur du Christ et cette terre dont il hérite, c’est lui-même devenu une nouvelle terre spirituelle qui peut produire les fruits de l’Esprit pour la vie éternelle.

 

Chez saint Mathieu, la parabole du « vous êtes sel de la terre et lumière du monde » est précédée du Sermon sur la Montagne dans lequel le Seigneur donne l’immense enseignement des Béatitudes qui peuvent nous façonner pour devenir porteurs de cette « lumière divino-humaine », nous éclairer et nous guider dans la pratique évangélique.

 

C’est dans l’Eglise que nous pouvons trouver tous les trésors vivifiants de la grâce, le goût suave du sel de l’esprit, la lumière qui illumine le monde, soyons sans illusion devant les mirages et les idoles du monde, si nous voulons vraiment nous nourrir spirituellement, il nous est vraiment indispensable d’être présents dans l’Eglise afin de participer tout entier à la célébration de la Divine Liturgie qui est l’expression même de la présence divine. Qui peut penser un seul instant, qu’il est possible pour un chrétien orthodoxe de devenir sel de la terre et lumière du monde en-dehors de l’Eglise « Corps du Christ dont il est la Tête », ce serait vanité, vanité et rien que vanité.

 

Saint Jean nous rappelle en 1, 4 à 5 que « la vie était la lumière des hommes, que la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie », cette lumière qui resplendit dans les ténèbres de nos cœurs  et de nos esprits est voilée par notre foi faible, l’incroyance et l’indifférence d’un monde gouverné par des idoles sans foi ni loi, pourtant cette lumière, c’est le Christ lui-même « doux et humble de cœur » qui nous laisse en héritage la si précieuse Eglise orthodoxe porteuse de la vie divino-humaine qui désire se répandre à profusion dans l’humanité. Allons-nous donner la préférence à César ou à Dieu, rendons à César ce qui lui revient et offrons l’essentiel, c’es à dire nous-mêmes à Dieu et le que signe de cette offrande soit notre « présence » fidèle, régulière et persévérante dans l’Eglise et non dans les fausses promesses du monde que saint Jean dénonce avec force.

 

Vous êtes sel de la terre et lumière du monde de par votre création originelle, Dieu nous a donné dès le principe la possibilité d’accomplir une telle œuvre spirituelle, est-ce difficile, c’est impossible selon cette parole « « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », c’est donc dans l’icône du Paradis, notre Eglise très aimée de Dieu, que nous serons offerts les « outils » religieux nécessaires en particulier par la médiation de la prière liturgique et personnelle.

 

Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, notre Lumière éternelle, amen.

 

+ Syméon

 

 

 

 

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