(Jean 3, 13 à 17)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
Aujourd’hui, l’Église nous invite à participer à l’entretien de Nicodème et du saint Rabbi Jésus, ceci mérite que nous soyons attentifs et à l’écoute dans un esprit de prière et de communion avec le Christ, d’autant plus que nous sommes vivement encouragés à imiter Nicodème et à demander nous aussi audience à notre Seigneur et Maitre Jésus-Christ avec la bénédiction de lui poser les questions religieuses et spirituelles qui nous préoccupent avec insistance.
En amont du texte évangélique de ce jour, le Seigneur dit à Nicodème en 3, 11 « en vérité, en vérité, Je te le dis, nous parlons de ce que nous connaissons et nous attestons ce que nous avons vu ; mais vous n’accueillez pas notre témoignage », cette incrédulité inhérente à l’homme déchu de sa beauté et grâce première, remonte à Adam et Eve qui se sont détournés de Dieu leur Créateur, pour se tourner vers Satan le faux dieu menteur et meurtrier de l’âme humaine en acceptant son faux témoignage que « nous sommes comme Dieu ».
Cette vérité absolue qui est Jésus, le Fils unique de Dieu incarné parmi nous, les premiers disciples eux-mêmes ont eu des difficultés à le comprendre et à le croire, avant d’arriver à confesser pleinement que le Christ est Dieu et Homme parfait. De même, nous aussi de nos jours, nous pouvons avoir des difficultés à accueillir le témoignage que le Seigneur Christ a déposé dans l’Eglise en mémoire et témoignage de toute son œuvre salvatrice.
Saint Marc en 1, 15 nous donne une première ascèse nécessaire à accomplir pour pouvoir espérer accueillir pleinement le message de l’Evangile de vie, à savoir « le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez », ce Royaume spirituel et réel, c’est notre Seigneur incarné, pouvait-IL être plus proche de nous qu’il ne l’était par sa pleine humanité ? Si donc, IL est le Royaume, il en possède aussi toutes les richesses et peut nous les transmettre si nous croyons en lui dans un repentir sincère avec la confiance de la foi.
Dans Jean 3, 12, le Seigneur nous dit encore à travers Nicodème « si vous ne croyez pas quand Je vous dis les choses de la terre, comment croirez-vous, quand Je vous dirai les choses du ciel ? »,
Quelles sont donc les choses de la terre ? Elles sont toutes contenues en plénitude de vie et d’être dans son humanité parfaite unie sans confusion ni séparation avec sa nature divine, dans cette vérité se trouve « l’unique nécessaire » dont nous avons besoin et que nous devons
chercher et demander sans cesse à Dieu, selon cette parole dans les Actes des Apôtres 16, 31 « crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé » !
L’Evangile de ce jour nous dit « nul n’est monté au ciel, sinon Celui qui en est descendu, le Fils de l’Homme », si donc nous désirons monter au « Ciel », la sagesse voudra que nous cherchions la communion avec Celui qui en est descendu et qui seul connaît parfaitement le chemin saint et sacré pour un tel voyage spirituel, puisqu’IL nous dit « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », nul autre guide ne pourra satisfaire pleinement notre désir d’union avec Dieu.
Le Seigneur dit « ainsi faut-il que le Fils de l’Homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle », cette élévation du Seigneur sur la Croix sera le « signe » qui va éprouver avec acuité notre foi en Dieu, croire en vérité que Celui qui est le Dieu vivant est le même que Celui qui est pendu sur le bois de l’infamie comme le pire des malfaiteurs, nous donnera le saint fruit spirituel de la vie éternelle.
Ainsi l’éternité se gagne par l’ascèse orthodoxe et la grâce divine dès notre incarnation, dans notre vie d’homme et de femme, si nous confessons le signe de la Croix comme l’annonce lumineuse de notre salut, malgré toutes les épreuves qui peuvent nous crucifier dans le monde.
Le Seigneur dit encore à Nicodème en Jean 3, 6 à 7 « ce qui est né de la chair est chair, ce qui est né de l’Esprit est esprit, ne t’étonne pas, si Je t’ai dit : il vous faut naître d’en-haut », c’est aussi pourquoi la naissance au monde trouve sa pleine réalisation dans la venue de l’Esprit de toute grâce afin d’accomplir la vocation véritable de l’humanité qui est de « devenir par grâce ce que Dieu est par nature ».
Nicodème dans ses questions à Jésus reste bloqué à une compréhension physique du mystère de l’homme créé par Dieu, c’est pourquoi, il dit « comment un homme peut-il naître étant déjà vieux ? Peut-il une seconde fois entrer dans le sein de sa mère et naître ? ». Jésus lui répondit « en vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le saint Royaume de Dieu ».
Mais l’homme a besoin d’une médiation spirituelle pour unir en lui la chair avec l’esprit et cette médiation est tout entière l’œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ depuis son Incarnation jusqu’à sa Résurrection en passant par l’indispensable Passion salutaire. C’est aussi pourquoi, Jean écrit en 6, 63 « c’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien, les paroles que Je vous ai dites sont esprit et elles sont vie », ce qui signifie que l’homme dont l’esprit n’est pas nourri par l’Esprit de Dieu, ne pourra pas trouver la plénitude de la vie personnelle, pas plus qu’il ne pourra monter vers le Ciel et s’établir dans le Royaume de Dieu.
L’homme ou la femme sans l’esprit spirituel entendra le Christ dire « mais il en est parmi vous qui ne croient pas », à qui disait-il cela ? A ses propres disciples, car IL voyait dans le cœur et l’esprit de quelques uns le « doute » qui est un redoutable poison pour la vie intérieure, aussi demande t-il aux Douze « voulez-vous partir, vous aussi ? ». Alors Simon-Pierre au nom des Douze lui répond « Seigneur à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle » !
Voilà que le Seigneur tourne vers nous son visage, nous regarde et interpelle chacun et chacune d’entre nous, et nous pose la même question « veux-tu partir toi aussi » ? Que lui répondrons-nous à notre tour ? C’est notre présence fidèle et persévérante dans notre très sainte Eglise orthodoxe pour participer à la Divine Liturgie, qui sera notre manière de dire au Seigneur « vers qui irions-nous Seigneur, Toi qui nous donnes ton Corps et ton Sang justement en vue de la vie éternelle ».
A l’exemple de Nicodème qui désire la communion avec le Christ Jésus, nous pouvons nous nourrir de la parole divine et pour cela méditer sur le sens spirituel des saintes Béatitudes :
« Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux et bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu », qui nous invitent à désencombrer notre esprit et notre cœur des pensées opposées à la volonté divine, et pour cela à cultiver la vie et la voie orthodoxe afin de nous délier Dieu bénissant, de toutes les pensées qui s’opposent à l’existence bienheureuse qui est la seule désirable et conforme à la dignité humaine originelle.
Au Père qui ne cesse de nous inviter au Banquet spirituel, au Fils qui se donne sans cesse comme nourriture spirituelle et à l’Esprit-Saint qui nous sanctifie pour communier avec crainte de Dieu, foi et amour au Banquet divino-humain, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon
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