(Matthieu 17, 14 à 23)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.
Aujourd’hui, l’Eglise nous rend témoins de la guérison d’un démoniaque effectuée par le Christ lui-même suite à la supplication du père de l’enfant possédé et devant l’impuissance de ses disciples à guérir cet enfant démoniaque.
Le Seigneur s’adresse à ses disciples par des paroles sévères en leurs disant « engeance incrédule et pervertie, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand ai-je à vous supporter ? Amenez-le moi ici ». Pourquoi les traitent-ils d’incrédule et de pervertis ? Ses disciples sont des Juifs connaisseurs avertis de la sainte Thora, mais ils le sont encore selon la lettre dont l’esprit est toujours voilé pour eux. Toutes les merveilles miraculeuses que notre charismatique et saint Rabbi Jésus accompli sans cesse devant eux et tout le Peuple présent ne leur ouvrent pas l’esprit ni le cœur, leur compréhension de l’œuvre salvifique du Seigneur leur reste étrangère dans la profondeur de leur être.
Ainsi eux comme nous, nous méritons le reproche de manquer de cette foi qui pourrait enfin déplacer les montagnes de nos cœurs endurcis et pervertis par les illusions du monde sans Dieu et nous faire expérimenter véritablement la vie et la voie spirituelle de l’orthodoxie. Ne sommes-nous pas nous aussi encore des « enfants possédés » par nos possessions éphémères que ce soit nos biens matériels ou immatériels au détriment de l’essentiel qui est cette « Foi »
porteuse de la sagesse divino-humaine.
Le Seigneur nous dit en Matthieu 17, 20 à 21 « Je vous le dis, si vous aviez de la foi gros comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : déplace-toi d’ici à là, et elle se déplacerait, et rien ne vous serait impossible » et en Jean 3, 12 « si vous ne croyez pas aux choses terrestres dont je vous parle, comment croirez-vous aux choses célestes », combien de témoins contemporains du Christ ont cru après avoir vu ses œuvres salutaires, combien aujourd’hui croient à ces mêmes œuvres qui pourtant s’accomplissent toujours parmi nous ?
Nous voici faibles dans notre foi, nous croyons volontiers en Jésus le Fils unique de Dieu, mais de là à venir avec régularité à l’Eglise par exemple, çà reste un combat contre cette espèce d’inertie qui est une autre manière de désigner la faiblesse de notre foi pratique ? Mais Dieu bénissant, nous ne sommes ni démunis ni abandonnés à nos états d’âme chaotiques et nous pouvons toujours crier vers notre Seigneur « je crois Seigneur, viens vite au secours de mon manque de foi » (Marc, 3, 24).
Nous comprenons que croire est une pratique indispensable pour commencer le chemin spirituel et religieux qui par la grâce divine et la participation fidèle à la Divine Liturgie et de la pratique de la prière personnelle, peut nous aider à édifier et à enraciner notre existence peu à peu sur le socle d’une foi conforme à celle que le Seigneur nous invite à cultiver en bon paysan spirituel.
Pourquoi le Seigneur termine-t-il cette péricope évangélique par l’annonce de sa Passion à venir en avertissant ces mêmes disciples que « que le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes, ils le tueront, et, le troisième jour IL ressuscitera. Les disciples en furent tous consternés ». Parce que seule une « grande foi » pourra supporter une telle épreuve indicible, c’est justement une telle foi que Jésus leur demande de nourrir en eux afin de traverser avec lui l’inhumain et l’innommable de la perversion humaine.
Nous voyons les disciples s’approcher de Jésus et lui demander « pourquoi n‘avons-nous pas pu expulser ce démon de l’enfant » ? Là, il s’agit de l’expulsion d’un démon, mais devant combien d’autres choses sommes-nous impuissants dans notre vie, incapables de discerner de manière juste et bénéfique la volonté divine, alors n’hésitons pas à nous tourner vers notre Seigneur pour lui demander pourquoi nous sommes plombés ou bloqués dans telle ou telle situation et selon notre foi, la lumière utile nous seras donnée.
Au Père infinie patience aimante, au Fils maitre unique de notre vie spirituelle et à l’Esprit de vérité et de consolation, soient la gloire dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon
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