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lundi 27 mars 2023

Dimanche de saint Jean Climaque et des Béatitudes.

 (Math. 4, 25 à 5, 12)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Eglise nous emmène à la rencontre du Seigneur sur le mont des Béatitudes, afin d’entendre des paroles de lumière incréée qui sont la sève spirituelle de la vie bienheureuse et nourricière de l’âme orthodoxe. L’Eglise, nous rend également ce jour témoin de la guérison par compassion du Seigneur, d’un enfant « possédé par un esprit sourd et muet », cet esprit mauvais jette l’enfant dans le feu extérieur qui brûle et détruit, mais par la grâce vécue des Béatitudes, le Christ nous procure le feu divin qui purifie, illumine et donne la vie,  ce feu c’est « l’amour de la Divine Trinité pour l’homme son bien-aimé ».

 

« Voici que Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et langueur parmi le peuple », alors « voyant la foule, il gravit la montagne et une fois assis, il prît la parole et leurs enseignait les saintes Béatitudes », par la mise en pratique desquelles, avec l’aide de Dieu et de l’Eglise, il nous est possible de devenir « bienheureux ».

 

Dieu bénissant, asseyons-nous aux pieds du Seigneur pour l’écouter avec cette foule dans le désir d’accueillir, méditer et pratiquer l’enseignement qui peut nous donner « la vie, le mouvement et l’être », et suivre comme des pèlerins le cheminement vers le Royaume de Dieu. Cette œuvre bienheureuse  « apprendre à vivre les Béatitudes » comme le souligne en vérité saint Grégoire de Nysse, n’a d’autre but que l’union de l’homme de Dieu avec la Divine Trinité pour la vie éternelle dans le Royaume de Dieu. Etre bienheureux peut s’acquérir par la grâce de Dieu dans l’Eglise de Dieu, l’Eglise qui est l’icône lumineuse de cette montagne sacrée et spirituelle sur laquelle notre seul et unique Maître Jésus peut enseigner.

 

« Bienheureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux » :

« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et le reste vous sera donné par surcroît », par deux fois les Béatitudes promettent le Royaume des cieux, aux pauvres en esprit et aux persécutés pour la justice. Quel est donc le grand persécuteur, l’unique persécuteur de l’humanité, n’est-ce pas celui que le Seigneur lui-même appelle « le prince de ce monde » ? Voilà celui qui est tout entier mensonge et le père du mensonge, celui qui est tout entier haine de Dieu et haine de l’homme, icône de Dieu. Voilà, celui qui ne cesse d’inspirer le péché au cœur des hommes, qui les persécute jour et nuit dans la plus absolue injustice, souvenons-nous de la persécution du patriarche Job. Job a supporté la persécution diabolique, celle de son épouse et en plus la persécution de ses soit disant amis, de ceux qui se prenant pour des justes et des sages inspirés, étaient venus pour lui faire des leçons de morale. Job a tout supporté pour l’amour de Dieu et par sa foi inébranlable en Dieu, il a accepté de tout perdre, mais Dieu lui a tout rendu et même plus que ce qu’il possédait avant.

 

La seule et grande ascèse qui peut nous aider à supporter cette persécution consiste à nous tourner vers la Divine Trinité, de venir et de célébrer la Divine Liturgie et de recevoir le Corps et le Sang très saint et précieux de notre Seigneur Jésus-Christ, car chaque Liturgie célébrée affaiblit les œuvres du Malin et du mal en fortifiant les Fidèles.

 

« Bienheureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement toutes sortes d’infamies sur vous à cause de moi » :

Cette béatitude rend l’homme semblable à son Seigneur, n’a t IL pas été insulté, persécuté, trahi, traîné dans l’infamie et finalement crucifié, le Seigneur nous a prévenu en disant : « s’ils m’ont haï, ils vous haïront aussi ». Qui parmi nous ne voit la persécution de notre sainte Eglise orthodoxe et en particulier Serbe, à travers ce monde instable rempli de « ténèbres psychiques et spirituelles » ?

Ce n’est pas l’insulte par elle-même qui rend bienheureux, elle est même très sévèrement condamnée par le Christ lorsqu’IL dit : « celui qui traite son frère de fou est passible de la Géhenne de feu ». Insulter l’homme crée par Dieu, c’est insulter le Créateur, n’est ce pas une terrible insulte envers Dieu qui n’a pas crée des « fous » mais des hommes à Son « Image et à Sa ressemblance ». L’insulte est ce qui défigure et caricature l’homme et donc en fait un sous-homme, le banalise et l’animalise et ensuite, on peut le persécuter à mort puisque l’insulte et l’infamie place l’être humain dans le domaine de l’inhumain. Mais toutes ces insultes, ces persécutions et infamies ne sont dites bienheureuses que si elle sont subies et acceptées à cause du Christ, toute autre raison est disqualifiée par le Seigneur, car comme le dit le langage de la sagesse populaire « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

 

Les saints et saintes martyrs, eux les bienheureuses icônes vivantes et lumineuses de l’Eglise, ont été particulièrement insultés, persécutés et traînés dans la boue puante de l’infamie vomie sur eux par l’ennemi de Dieu et du genre humain. C’est à essayer de détruire et de réduire à néant la foi de l’Eglise et des croyants, que s’acharnent les ténèbres extérieures en se servant de l’arme de toutes les dictatures spirituelles ou politiques, « la persécution ».

 

Le Seigneur témoigne lui-même de saint Jean baptiste le Précurseur en disant qu’il est « Le plus grand des hommes né d’une femme », la tradition appelle Jean un « homme céleste et un ange terrestre », lui que la folie pécheresse des hommes a décapité.                           

 

Que dirons-nous alors de Marie ? N’est-elle pas toute entière béatitude accomplie au point d’avoir été élue entre toutes les femmes pour enfanter « le Seigneur ».

 

N’a t’elle pas été digne non seulement du Royaume des cieux mais d’être la Mère de Celui qui l’habite, parce que parfaitement pauvre en esprit dans son humilité ?

 

N’a t’elle pas été affligée au-delà de toute mesure humaine en voyant son Fils et Seigneur pendu sur le bois de la Croix ? N’a t’elle pas été d’une douceur toute évangélique en visitant sa cousine Elisabeth ?

 

N’a t’elle pas été affamée et assoiffée de justice au point de se précipiter dans le temple de Jérusalem afin de se rassasier de la vie religieuse en Dieu ?

 

N’a t’elle pas été miséricordieuse au nom de toute l’humanité en disant amen à la volonté divine annoncée par l’Archange Gabriel et ainsi obtenir miséricorde pour elle et pour nous les hommes ?

 

N’a t’elle pas été pure de corps, d’âme et d’esprit au point que le Créateur ait pu et voulu s’incarner dans sa créature ? N’a t’elle pas été pacifique durant toute son existence, au point d’être non seulement fille de Dieu mais surtout la Mère de Dieu ?

 

N’a t’elle pas été persécutée par la prophétie qu’une « épée lui transpercera le cœur et lui causera une douleur indicible » ?

 

Marie est donc en vérité « l’incarnation de la voie des Béatitudes », l’icône parfaite pleine de grâce et de vérité, le modèle de la perfection spirituelle bienheureuse, elle qui est « plus vénérable que les Chérubins et incomparablement plus glorieuse que les Séraphins ».

 

Nous pouvons donc en toute liberté et confiance demander son intercession fervente et ardente auprès de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, afin qu’Il nous envoie selon Sa promesse, l’Esprit de Dieu comme guide dans la voie sainte des Béatitudes.

Les Béatitudes sont l’accomplissement de la parole du Seigneur : « que celui qui veut me suivre, prenne sa croix et renonce à lui-même », elles sont une échelle sainte qui mène de la terre au ciel, de l’Eglise au Royaume de Dieu et de l’homme au Père céleste. L’ascèse au sens de vie au Nom du Seigneur qui peut permettre un tel renoncement, s’appelle le « jeûne selon l’homme intérieur caché avec le Christ en Dieu ». Mais ce jeûne spirituel par la grâce de Dieu et de l’Eglise, enracine l’être orthodoxe dans l’essentiel et le fondamental, c’est à dire la communion avec la Divine Trinité, ainsi :

 

Le jeûne des pauvres en esprit consiste à renoncer à tous les royaumes du monde pour acquérir le Royaume des cieux, renoncer à la pensée que je puis par moi-même me sauver ou sauver l’autre, renoncer au monde et aux modes de l’éphémère qui sont de pauvres et stériles caricatures de la réalité.

 

Le jeûne des affligés consiste à renoncer à la dictature des pensées, des paroles et des actes extérieures, hypocrites et faussement compatissantes pour s’ouvrir à l’immensité de la présence du Roi du Ciel, l’Esprit Consolateur.

 

Le jeûnedes doux consiste à accepter la Croix et à renoncer à l’imposture que représente la violence des passions pécheresses et adultères qui veulent détourner l’homme de l’unique nécessaire dont le Seigneur parle à Marthe.

 

Le jeûne des affamés et assoiffés de justice consiste à renoncer aux nourritures et aux boissons des philosophies « humaines trop humaines » qui sont des miroirs déformants et séduisants, mais qui ne donnent pas la vie mais la mort spirituelle.

 

Le jeûne des miséricordieux consiste à renoncer à obéir à la haine de soi et de l’autre, et d’obéir au Seigneur qui nous commande : « aimez-vous les uns les autres » et « bénissez et ne maudissez pas ».

 

Le jeûne des cœurs purs consiste à renoncer à la tentation diabolique véhiculée de manière insidieuse par tous les athéismes, et qui voudraient nous faire « croire » qu’il est impossible à l’homme d’aimer Dieu et de voir Dieu.

 

Le jeûne des artisans de paix consiste à renoncer à tout ce qui voudrait nous empêcher de vivre comme des enfants de Dieu dans l’Eglise, et qui voudrait nous détourner de l’espérance prophétique que nous sommes des fils et des filles de Dieu.

 

Le jeûne des persécutés pour la justice consiste à renoncer à toute injustice pour l’amour du Royaume des cieux.

 

Le jeûne aimé de Dieu est de rester avec Sa grâce et Sa puissance dans la joie et l’allégresse, même si le monde entier devait nous haïr, ce jeûne nous donne de goûter au banquet céleste dans la sainte Eglise orthodoxe, il fait de nous, des fils et des filles du Royaume de Dieu notre Père et nous donne la nourriture pour la vie éternelle qui est le très saint Corps et Sang de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

 

Au Père source de la vie bienheureuse, au Fils incarnation de la vie bienheureuse et à l’Esprit accomplissement de la vie bienheureuse, Divine Trinité bienheureuse, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

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