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samedi 25 octobre 2025

La veuve de Naïn.

 

(7, 11 à 16).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, L’Eglise et l’Evangile nous font rencontrer un convoi funèbre qui transporte le fils unique d’une veuve, Jésus passait par là et fût touché de compassion envers la souffrance de cette femme et mère, il alla vers elle fît arrêter le convoi et dit « jeune homme, je te le dis, lève toi » et le mort s’assit et commença à parler, que pouvait-il bien dire devant ce miracle qui le fait revenir de la mort à la vie par la grâce et la volonté du saint rabbi Jésus.

 

Nous pouvons considérer cette femme veuve comme une métaphore de notre âme qui a perdu son fils, c’est à dire, notre esprit qui a reçu comme vocation de par sa création divine de nourrir l’âme par son ascèse de vie spirituelle. Mais cet état de séparation douloureux entre la mère et le fils ou l’âme et l’esprit, nécessite l’intervention divine de « l’Epoux de nos âmes le Christ » qui seul peut recréer l’unité de l’être plongé comme cette mère-âme dans le désespoir de voir son fils mort et aussi redonner au fils-esprit l’espérance d’une existence renouvelée par un engagement réel et persévérant dans la pratique de la voie et la vie orthodoxes.

 

Mais pour que l’âme et l’esprit puisse communier ensembles en esprit et en vérité, il faut leur donner un corps capable de les contenir et de les édifier, ce corps doit être avant tout un lieu liturgique dans lequel il sera possible de célébrer la vie selon Dieu, avec Dieu et le prochain. La plus belle icône de ce lieu sera l’Eglise « Corps et Tête du Christ », et la plus belle icône de l’Eglise sera la communauté des « croyants fidèles » qui par la célébration régulière de la Divine Liturgie et la grâce divine verra peu à peu naître l’homme qui devient « temple de l’Esprit de Dieu ».

 

Mais pour nous qui sommes peut-être plus morts que vifs, à moins qu’il n’y ait déjà quelques ressuscités parmi nous, mais si nous nous sentons par modestie plus morts que vifs, l’Evangile nous montre vers qui nous devons aller pour construire une existence qui puisse être  un véritable avenir béni et nous préparer à la vie éternelle.

 

Notre Seigneur nous interpelle à chaque Divine Liturgie et nous dit « je te le dis, lève toi », ne sois pas comme un mort quasi absent à toi-même à cause des pensées obsédantes qui t’empêchent d’être vif et vigilant, mais célèbre de manière éveillé la très sainte Divine Liturgie et vient alors communier à « mon Corps et à mon Sang » pour la vie divino-humaine donnée à l’homme qui veut véritablement et en toute conscience être sauvé.

 

Au Père créateur de la vie, au Fils notre vie lumineuse et à l’Esprit-Saint vivifiant, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

samedi 18 octobre 2025

L’amour des ennemis.

 


(Luc 6, 31 à 36)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à mettre en œuvre « l’amour des ennemis » en cultivant et en unissant à l’image du Seigneur l’ascèse de la miséricorde et de la bienfaisance, les racines de cette attitude spirituelle trouvent leur sève dans les paroles évangéliques que sont « bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » et « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », être miséricordieux et bienfaisant nous demandera donc non seulement d’imiter le Christ mais surtout d’agir avec Lui.
Saint Luc en 6, 36 nous montre le modèle divin absolument parfait du miséricordieux bienfaisant en nous disant « soyez compatissant comme votre Père est compatissant », compatir signifie surtout accompagner l’éprouvé atteint par les tourmentes existentielles qui brisent l’âme et le corps, c’est pourquoi saint Luc ajoute en chapitre 6, 31 une clé spirituelle pour prévenir et se prémunir de l’épreuve du « retour du coup de bâton » ou du « on récolte toujours ce qu’on sème » comme dit le langage populaire. Que nous dit-il ? «e que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux ». Dans sa 1ère épître saint Pierre complète la parole de saint Luc en écrivant « soyez donc miséricordieux et humbles », n’est-ce pas là le visage même de notre Samaritain spirituel Jésus-Christ, l’homme miséricordieux est le véritable compatissant, pourquoi ? Parce que lui-même a fait une vraie expérience de la miséricorde divine et qu’il se remémore cette parole du Seigneur « qu’as-tu que tu n’aies reçu, et si tu l’as reçu pourquoi faire comme si tu n’avais pas reçu et t’en enorgueillir », alors maintenant « va et fais de même ».
Dans la suite de son évangile saint Luc en 6, 37 et 38 précise l’ascèse pratique qui convient à celui ou celle qui veut acquérir l’état de « miséricordieux bienheureux », que dit-il « ne pas juger, ne pas condamner, remettre les fautes, donner avec générosité, car de la mesure dont vous mesurerez l’autre, vous serez mesuré vous-même en retour », si déjà nous avons des difficultés à mesurer de manière juste nos proches, quelle mesure nous faudra t-il pour mesurer « nos ennemis » ? L’amour des ennemis ne pourra pas se mesurer à l’aune extérieure des valeurs du monde individualiste d’un César, mais ne peut trouver sa force et sa justesse que dans le discernement qui vient de la grâce divino-humaine.
La miséricorde du Père céleste se révèle dans l’incarnation de son Fils unique, Lui le Visage visible de l’invisible, Lui qui est venu pour sauver l’homme et non le juger, Lui qui est venu pour pardonner et non condamner, Lui qui est venu pour remettre les péchés et non les garder pour nous en accuser, Lui qui a donné sa vie pour le salut de l’humanité, Lui qui aime sans mesure et accueille avec joie le peu que nous lui offrons, Lui qui nous dit « aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour », Lui non plus n’attend rien en retour de notre part, Il nous invite à l’imiter et à vivre selon cette parole « venez et voyez » en communion avec Lui et avec l’Eglise du mieux que nous le pouvons et en augmentant avec sa grâce peu à peu notre mesure d’aimer Dieu, l’Eglise et le prochain.
« Ne pas juger », déjà en 1 Samuel 2, 25 il est dit « si un homme pèche contre un homme », Dieu le jugera, pourquoi ? Parce qu’il n’appartient pas à l’homme de juger même si celui-ci à reçu le don de « l’intelligence du cœur », Dieu seul est le juste Juge qui connaît parfaitement le passé, le présent et l’avenir de tout homme et de toute femme qui naît en ce monde. Saint Paul exprime cette réalité du jugement divin en 1 Corinthiens 4, 4 en écrivant « celui qui me juge, c’est le Seigneur », le jugement a été remis par le Père au Fils unique en qui Il a mis toute sa complaisance afin que nous l’écoutions selon ce qu’Il jugera utile pour nous et notre salut. C’est ce que saint Pierre confirme dans sa 1ère épître en 1, 17 « Dieu jugera selon l’œuvre de chacun », le jugement est universel mais son application restera personnelle.
« Ne pas condamner », saint Luc en 6, 37 nous donne cet avertissement « ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés », cela se rapporte à cette folie humaine qui a culminée dans la condamnation du Seigneur lui-même et que nous rappelle saint Marc en 14, 64 « tous le condamnèrent à mort » pas un seul des accusateurs à commencer par le Grand-Prêtre n’était qualifié ni pour juger et encore moins pour condamner, mais là où l’Esprit de Vérité est absent le mensonge abonde et la justice humaine se perd dans une mascarade grimaçante qui déforme la réalité, il advient alors ce que saint Jacques écrit en 2, 9 « vous avez condamné, vous avez tué le Juste ».
« Remettre les fautes », saint Paul en Colossiens 2, 13 témoigne « vous étiez morts du fait de vos fautes...IL vous a fait revivre avec Lui, et Il nous a pardonné toutes nos fautes », et en Galates 6, 1 « frères, même dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, remettez-lui en esprit de douceur sa faute, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien toi aussi être tenté », voilà comment Paul parle aux spirituels, comment alors des non spirituels pourraient-ils oser retenir les fautes de leur frère, eux qui connaissent et commettent aussi les mêmes fautes ? Saint Paul complète sa pensée en Galates 6, 3 « car si quelqu’un estime être quelque chose alors qu’il n’est rien, il se fait illusion ».
Saint Luc, 6, 35 « au contraire, aimez vos ennemis...votre récompense sera alors grande, et vous serez les fils du Très-haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants », les saintes Béatitudes nous dévoilent le chemin de « l’ascèse bienheureuse » qui peut nous aider à « aimer nos ennemis » et faire de nous Dieu bénissant des « christs aimants, saints, humbles et sages ».
C’est Marie, la très sainte Mère du Seigneur qui nous montre comment devenir un bienheureux qui sera surtout un « bienfaisant » à l’image du Christ qui proclame « celui qui croit en Moi, fera les mêmes choses que Moi », que dit-elle ? « Faites ce qu’IL vous dira » et que nous dit le Seigneur Jésus, « tu aimeras le Seigneur ton Dieu...et ton prochain comme toi-même » et pour cela le Seigneur ajoute le sel spirituel indispensable en me disant « si tu veux prier ton Père...rentre en toi-même...ferme la porte...et la suite » rien de bon, de juste ou de vrai ne se fera selon Dieu sans notre prière personnelle adressée avec humilité au Père céleste, n’est-il pas écrit « demandez et vous recevrez », alors nous pourrons demander dans l’espérance la grâce d’aimer même nos ennemis.
Au Père qui pardonne et qui a remis le jugement au Fils qui nous aime et à l’Esprit Consolateur, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon

samedi 11 octobre 2025

La Cananéenne.

 


(Matthieu 5, 1 à 1)

AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAIN ESPRIT, AMEN.

 

  

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à travers l’exemple d’une femme païenne à ne pas nous laisser dépouiller de l’héritage spirituel et matériel que Dieu créateur a déposé dans l’être dès l’origine du monde. De quoi s’agit-il ? D’une histoire d’amour et de souffrance qui unit une mère à sa fille possédée par un démon qui rend son existence invivable, mais ne tombons pas dans le piège inhumain d’un jugement du genre, si elle est possédée, elle doit bien y être pour quelque chose, ce sont des païens donc quoi d’étonnant si leur vie est remplie de ténèbres.

 

Dieu aurait-il créé les uns bons et d’autres mauvais ? Qui peut vouloir adorer un tel Dieu ? Que lisons-nous dans le livre de la Genèse 1, 27 « Dieu créa l’homme à son image, homme et  femme IL les créa » avec toute la sagesse, la beauté, la grâce et la liberté de devenir une personne divino-humaine accomplie par la pratique volontaire d’une ascèse spirituelle et religieuse, qui pour nous est la voie et la vie orthodoxe.

 

Cette femme Cananéenne qui est une païenne méprisée par les biens pensants dont le nom signifie en hébreu « pleine d’ardeur » est l’image même d’une mère qui aime son enfant et dont l’âme est toute bouleversée mais aussi remplie d’ardeur pour soulager la souffrance de son enfant, au point d’aller supplier le saint Rabbi Jésus de guérir sa fille, elle sait du fond de sa propre âme que ce Jésus peut la guérir.

 

Mais nous pouvons contempler aussi « notre âme » comme notre enfant spirituel intérieur qui se meurt de ne pas pouvoir accomplir sa vocation qui consiste à louer Dieu, parce que nous l’éteignons sous le poids de nos désirs et passions contraires à notre vocation orthodoxe. L’âme tout comme le corps ou l’esprit doit grandir avec la divine grâce dans l’Eglise et dans la vie concrète, et donc nous devons la nourrir avec la nourriture qui lui convient qui est la louange de Dieu et l’amour du prochain et pour cela célébrer la Divine Liturgie et prier aussi chez nous et partout où nous le pouvons.

 

Marie, Mère du Seigneur s’écrie dans l’allégresse intérieure « mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur », si donc nous voulons savoir dans quel état est notre âme, il nous suffira de discerner si nous sommes dans un état de corruption par des désirs et pensées de ténèbres ou dans un état de vraie communion spirituelle avec la source divino-humaine de notre existence à l’image de Marie.

 

Ne cherchons pas à localiser l’âme en nous, c’est stérile et inutile mais voyons dans quel état nous sommes dans notre relation à nous-mêmes, à Dieu, à l’Eglise et à notre prochain, car là se trouve la clé de l’ascèse que nous devons mettre en œuvre pour guérir notre âme blessée par notre « cœur encore trop souvent endurci » qui nous empêche de trouver la communion avec Dieu en nous, cessons de penser que nous avons toujours raison car cela nous empêche de changer en profondeur. Veillons avec

amour sur notre âme que Dieu nous a confiée et qui est notre médiatrice en nous pour aller vers la vérité et la beauté divino-humaine qui nous habite.

 

Au Père créateur de l’âme, au Fils dont l’âme est louange perpétuelle envers son Père et à l’Esprit-Saint consolateur de notre âme, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon