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dimanche 14 avril 2024

Dimanche de saint Jean Climaque.

 

          
             Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen

                                                     (Marc - 9, 17 à 31).  


Aujourd’hui, notre sainte Église orthodoxe nous invite à contempler notre Seigneur comme le Médecin de notre âme et de notre corps, et cette thérapie divino-humaine prend source dans notre foi envers la Divine Trinité. Nous savons tous que le lieu providentiel dans lequel se manifeste avec grande puissance l’œuvre divine du salut de l’humaine condition est l’Eglise, dont chacun d’entre nous est une pierre vivante pour accueillir Dieu et notre frère. Nos saints Pères témoignent tous sans exception du mystère que représente « l’Eglise qui est au cœur du monde, de l’homme qui est au cœur de l’Eglise, et de la Divine Trinité qui est au cœur de l’homme ».
L’Ecriture dit : un homme s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, je t’ai amené mon fils possédé par un esprit sourd et muet », que signifie pour chacun d’entre nous cette expérience existentielle ? Il nous est dit «  un homme » sans autre précision, ceci veux dire que tout homme peut se tourner librement vers Jésus pour implorer son aide, non seulement pour lui-même mais surtout pour son prochain, mais pour que tout homme puisse se tourner vers Jésus, nous Chrétiens orthodoxes, nous devons être des témoins vivants et vivifiants de l’Evangile du Seigneur.
Nous savons que l’œuvre maudite de Satan qui est le père du mensonge et nulle œuvre n’est pire que le mensonge qui entraine avec lui des multitudes de souffrances tant personnelles que dans la vie de l’Eglise, oui le mensonge est banni par Dieu et ceux qui s’y prêtent s‘amassent des charbons ardents sur leur tête et sur celle de leurs proches. Que cherche donc ici à faire Satan qui est un dictateur impitoyable et un destructeur acharné de l’humanité, « il veut établir une dictature faussement spirituelle qui est la plus redoutable des hérésies », parce qu’elle a pour but de déposséder l’homme de lui-même, de le rendre comme le souligne l’Evangile de ce jour, « sourd et muet envers Dieu son Père et Créateur ». Ne sommes-nous pas les disciples du Verbe créateur, notre vocation s’enracine dans la parole créatrice partagée et vécue dans l’Eglise pour la vie du monde, notre témoignage est véridique si à « l’image du Seigneur, notreexistence réelle est une célébration liturgique nourrie par la sève évangélique ».
La sève évangélique, est la « foi sans laquelle aucune vie religieuse et encore moins spirituelle n’est possible », il ne s’agit pas de la foi pour soulever les montagnes extérieures, mais de la foi qui peut nous élever et nous transporter à la rencontre de Dieu, du prochain et de l’Eglise. La foi nous est indispensable lorsque nous sommes attaqués par les « brûlures de la dépression spirituelle »,c’est à dire cet état psychique destructeur qui nous fait penser « à quoi bon aller à l’Eglise ». La foi est notre lumière, lorsque nous sommes envahis par les pensées psychiques qui enténèbrent notre esprit et parasitent notre discernement, la foi est notre énergie spirituelle lorsque les forces physiques nous manquent ou lorsque nous sommes éprouvés dans notre chair. Notre croyance aussi faible et fragile qu’elle soit, peut devenir une foi source de vie qui nous engendre à notre véritable vocation orthodoxe, si nous cultivons la simplicité de venir vers Celui qui nous a dit : « venez et voyez ».
Nous savons que chaque célébration de la Divine Liturgie présidée invisiblement par le « Christ, Grand-Prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédek », est une blessure mortelle pour Satan et sa clique démoniaque. C’est pourquoi notre responsabilité, doit être notre enracinement fidèle dans la vie de l’Eglise, qui nous transmet la vie divino-humaine. Nous y recevons la grâce inestimable qui est la communion au « Corps et au Sang du Seigneur », ne laissons pas Satan nous dépouiller de ces richesses spirituelles en écoutant le vieil homme, nous distiller son venin psychique et charnel avec son hypocrisie habituelle.
Ainsi, tout comme pour cet enfant, « l’esprit immonde » ne cesse de tenter chacun d’entre nous, d’essayer de jeter les croyants dans le feu de la haine envers Dieu et le frère, de nous noyer et submerger dans l’eau morbide des pensées psychiques, sagesse mondaine qui n’est rien devant Dieu. Oui, l’esprit de tout malheur persévère avec acharnement à essayer de détruire la foi des croyants, mais nous sommes les enfants lumineux de l’Eglise nous dit saint Paul, et c’est par la « Lumière du Christ et par la puissance des saints mystères et sacrements de l’Eglise », que nous devons œuvrer à la construction de notre vie et de notre être en Dieu.
« La foi est la sagesse orthodoxe donnée par le Seigneur à ceux qui croient librement en Lui », à la foi doit s’associer le jeûne et la prière, jeûne de l’esprit et prière de l’âme, qui nous feront expérimenter l’ascèse bénie qui est la célébration de la Divine Liturgie au nom du Seigneur. Nous pouvons entrer comme cet enfant dans l’Eglise dans un état chaotique et être désorienté, être plus mort que vif, peu importe, l’essentiel est d’être là où le Père céleste nous espère. L’Eglise où nous sommes les très bienvenus, nous accueille par le Fils et L’Esprit, pour nous convertir à la vraie vie selon Dieu. Sans ce désir de nous conformer au Christ, notre présence dans l’Eglise ne porte aucun fruit digne de la noblesse divino-humaine de la personne. Si nous avons choisi le « Seigneur comme notre Maitre absolu et unique », alors tous ses trésors spirituels deviennent pour nous des puissances de vie, et nous pourrons espérer trouver par Lui la guérison de notre être entier.
Si l’esprit impur, sourd et muet jette l’enfant dans le feu extérieur qui brûle et détruit, le Christ nous propose le feu divin qui purifie et qui donne la vie, et ce feu c’est « l’amour de la Divine Trinité pour l’homme son bien-aimé ». Si l’esprit impur cherche à se faire adorer par les hommes en leur demandant de se prosterner devant lui, le Christ « doux et humble de cœur » propose de servir l’homme et de l’élever jusqu’au Royaume de Dieu.
« Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir » dit le Christ, le service de Dieu est une immense miséricorde, le service dans l’Eglise est une grâce à jamais imméritée, connaissons-nous un seul saint qui se soit déclaré digne d’être élevé à telle ou telle fonction dans l’Eglise ? Les saints dans leur vie en ce monde méditaient sans cesse l’Evangile de toute grâce, ils savaient que le Christ a dit : « lorsque tu auras fait ce que tu avais à faire, retire-toi et dit en toi-même, j’ai fait ce qui m’a été demandé, je ne suis qu’un serviteur inutile », ne sommes-nous pas débiteurs à vie non seulement envers Dieu mais aussi envers Sa sainte Eglise ?
Au nom du Christ, « bénissons-nous les uns les autres, prions les uns avec les autres, prions les uns pour les autres », soyons les uns envers les autres selon cette parole du Seigneur « à cela, vous serez reconnus comme mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres, comme je vous ai aimé ».Si nous donnons la priorité au monde qui passe, plutôt qu’à notre « Dieu et à l’Eglise-Corps et Tête du Christ », nous réitèrerons l’esprit de la chute originelle de nos ancêtres Adam et Eve.
La foi est unie à l’humilité et cette union engendre les œuvres d’amour envers Dieu, le frère et l’Eglise, car comme dit saint Paul : « qu’avons-nous que nous n’ayons reçu, et si nous l’avons reçu, pourquoi faire comme si nous ne l’avions pas reçu ? », voici la pauvreté bénie par laquelle, nous confessons que nous recevons les biens véritables de Dieu seul. L’Eglise est le mystère de la rencontre entre Dieu et chaque personne qui le désire, le langage utilisé dans cette communion divino-humaine est celui de la « Divine Liturgie », et qui parmi nous voudrait renoncer, à cette nourriture spirituelle qui lui donne le corps, l’âme et l’esprit de la vie orthodoxe.
Le père de l’enfant possédé dit au Seigneur : « j’ai demandé à tes disciples de l’expulser, mais ils n’en ont pas eu le pouvoir » et le Seigneur de répondre : « engeance incrédule, jusques à quand, serai-je parmi vous ? Jusques à quanddevrai-je vous supporter ? Amenez-le moi » ! Ces paroles s’adressent aux disciples du Christ qui vivaient avec Lui, qui étaient témoins directs des œuvres du Seigneur, et pourtant leur impuissance est dénoncée par le Maître lui-même.
Cette impuissance des disciples, nous montre qu’il ne suffit pas d’avoir vécu auprès du Seigneur pour accomplir un miracle, tout comme il ne suffit pas de venir à l’Eglise pour être sauvé. Pourquoi ? Le Seigneur donne la réponse « engeance incrédule », l’incrédulité, voilà ce qui nous empêche d’accéder à la grâce divine qui seule peut faire de nous et avec nous un christ, c’est à dire, une personne selon le cœur de Dieu.
Jésus poursuit en disant : « le pouvoir, c’est la foi, tout est possible à celui qui croit » ! Aussitôt le père de l’enfant s’écria en pleurant : « je crois, Seigneur, viens au secours de mon manque de foi » ! De quoi notre présence ici est-elle le signe ? Ne sommes-nous pas nous aussi, encore faibles et fragiles dans notre foi envers le Christ et son Eglise ? Alors n’ayons ni honte ni crainte de crier avec larmes et de toutes nos entrailles vers notre Père céleste, par le Christ dans l’Esprit Saint.
L’Evangile témoigne ensuite que : « Jésus, ayant pris l’enfant par la main, le fit lever, et il se tint debout », ne sommes-nous pas encore tour à tour incrédule ou immature, et pourtant qui parmi nous, ne désire pas la « vie et l’être en plénitude » ? Qui parmi nous se complait dans les passions et les péchés, qui ne désire ressembler au « Seigneur doux et humble de cœur » ? Alors, laissons-nous comme un enfant, prendre par la main du Verbe et de l’Esprit, Ils nous feront lever de la terre au ciel, en illuminant notre esprit par une vie spirituelle bienheureuse.
Au Père créateur de l’humanité, au Fils qui s’est fait homme parmi nous, à L’Esprit qui déifie l’homme, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon

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