Calendrier liturgique, Homélies, Galerie Photo, vie saint Milutin tropaire kondakion, blogs

dimanche 27 novembre 2022

La Fille de Jaïre.


(Luc 8, 41 à 56).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, notre sainte Eglise orthodoxe nous invite à être les témoins vivants et vivifiants de la Grâce divine qui habite le saint prophète Jésus devenu par son incarnation, l’un d’entre nous. Cette grâce n’est pas inaccessible pour nous, il nous suffit de la demander sans discours théologique ou philosophique, comme si nous devions prouver à la Divine Trinité combien nous sommes cultivés. Ce que notre Seigneur doux et humble de cœur nous propose, c’est de cultiver la Foi en Lui et son corollaire indispensable la confiance en nous, car depuis toujours et pour toujours Dieu aime l’homme sans conditions aucune, sinon l’amour réciproque. 

 

Dans l’Evangile de ce jour quelqu’un dit au chef de la Synagogue : ta fille est morte, n’ennuie plus le Maître », mais le Maître répond « sois sans crainte, crois seulement et elle sera sauvée », c'est-à-dire que le Christ nous invite à ne pas écouter les discours pessimistes du monde déchu, à ne pas nous laisser détruire par des paroles sans issue possible, mais à nous tourner encore et encore vers la Vie, c'est-à-dire vers Dieu qui peut l’impossible. L’Eglise à travers le récit de la fille de Jaïre, nous invite chacun et chacune, à questionner notre foi, est-elle proche de celle que le Seigneur espère en nous invitant à croire que « celui qui croit en Lui, fera les mêmes choses que Lui et même de plus grandes ». Notre manque de foi nous est plus ou moins palpable et déjà le prophète Isaïe

proclamait en 53, 1 « qui a cru a ce que nous avons annoncé » ? Ainsi le fruit de la foi en Dieu, nourrit l’espérance de la résurrection, qui commence déjà en ce monde, c’est ce dont témoigne aujourd’hui pour nous le récit concernant la fille de Jaïre.

 

Le Maître nous enseigne aussi que la mort dans ce monde qui engendre la naissance au ciel, demande à la Communauté des Croyants dans l’Eglise du Christ, de continuer à prier avec ardeur et ferveur pour l’âme défunte, qui continue de cheminer avec l’aide de sa foi cultivée dans ce monde, vers une des nombreuses demeures qui sont dans le Royaume du Père Céleste. Ce cheminement de l’âme est un mystère aussi grand et profond que la personne humaine elle-même, car il doit conduire l’âme qui continue à chercher Dieu, jusqu’au cœur même du Royaume de Dieu, dans le Saint des Saints qui est la Chambre nuptiale, spirituelle et mystique dans laquelle est célébrée l’éternelle noce de Dieu avec l’humanité sauvée.

 

La fille de Jaïre est aussi une icône de l’âme et de la vie qui est unique, perdre son âme s’oppose à la vie dont saint Jean dit que « « que dans le Verbe était la vie et que la vie est la lumière des hommes », le refus de la vie lumineuse engendre alors les ténèbres qui voilent tout discernement spirituel. Perdre son âme, revient à expérimenter cette parole du Seigneur « à quoi bon posséder le monde entier si tu perds ton âme », dans cet état contre nature, la vie évangélique devient inaccessible et s’oppose à toute résurrection spirituelle. 

 

 

 

« Ne crains pas, crois seulement et elle sera sauvée », cette parole du maître éternel devrait-elle engendrer de la tristesse ou du désespoir dans le cœur de l’homme, au point de dire comme cet homme insensé et sans sagesse selon Dieu, « n’ennuie plus le Maître » ? Le Seigneur de Gloire, le Christ notre vrai Dieu nous invite au contraire à faire la Fête à la vie, la Fête dans l’Eglise et cette Fête, c’est la célébration des très saints mystères du Christ, à savoir la Divine Liturgie qui nous transmet la plénitude de la grâce divine par laquelle justement nous pouvons espérer nous éveiller à la vie en Dieu, à la vie avec Dieu, à la vie pour Dieu et à la communion avec notre frère. Ne nous lassons pas de demander à notre Maître, de nous exaucer selon cette parole « je crois Seigneur, viens au secours de mon manque de foi », « croire » est l’ascèse de l’homme, être dans la « foi » est un don de Dieu.

 

L’esprit du monde inspire à l’homme de clamer « ta fille est morte, n’importune plus le maitre », mais ailleurs le Seigneur dit « laissez venir à moi les petits, ne les empêchez pas », qui donc sont ces petits ? Ce sont tous ceux qui quelque soit leur âge, demandent avec simplicité de cœur, à recevoir la paternité divine. Sortons sans hésiter des illusions mortifères et morbides distillées par les esprits sous ciel et dont le vieil homme en nous se  fait le complice pour nous susurrer « n’ennuie pas le Maître ».

 

L’Eglise du Christ, c'est-à-dire nous les Fidèles, nous le Peuple royal, où chacun est roi, prêtre et prophète nous avons comme vocation de cultiver la vie et l’être selon Dieu, et l’apôtre Paul nous en montre la condition sine qua non dans l’épître de ce jour, en nous demandant d’être un « seul cœur et une seule âme pour l’amour de Dieu et de notre prochain ».

 

La résurrection de la fille de Jaïre est accomplie par le Maître Céleste dans ce monde, mais dans le monde à venir que ferons-nous, allons-nous également ressusciter ? Non puisque dans le Royaume de Dieu nous ne mourrons plus et donc nous ne ressusciterons pas non plus, alors que ferons-nous ? Nous vivrons par la foi parfaite qui est le signe certain de l’accomplissement dans le Royaume de Dieu du « Père, qu’ils soient un comme nous sommes Un » et son fruit immédiat « Dieu sera tout en tous », comme nous le promet l’Ecriture sainte et sacrée. Par notre communion sans confusion ni séparation avec Dieu, nous serons dans l’absolue « liberté des enfants de Dieu » et coparticipants avec la Divine Trinité pour accomplir l’union éternelle et indissoluble de « l’amour qui est ce qui reste » lorsque le monde aura disparu, cet amour divino-humain unira les personnes ressuscitées avec les très saintes Personnes Divines, œuvre indicible et incompréhensible selon l’esprit du monde déchu. 

 

Jaïre signifie « Yahvé rayonne », le rabbi Jésus qui est Dieu est venu vers Jaïre et vers sa fille et a fait resplendir sur eux son « rayonnement divino-humain », car IL est comme nous le confessons le médecin de nos âmes et de nos corps, Il est le Verbe créateur de l’humanité et peut donc restaurer sa créature aimée dans la plénitude de la vie et de l’être. Jésus est nous dit saint Paul celui qui « loin des préceptes de la Loi mosaïque avec toutes ses ordonnances, peut créer en sa Personne un homme nouveau », aujourd’hui, la fille de Jaïre ressuscitée est une icône et un témoignage de cette nouveauté accomplie ici au milieu de nous par le Dieu et Homme parfait.

 

Nous sommes, chacun et chacune « Jaïre » qui avons vocation à laisser Dieu rayonner en nous, nous avons reçu comme talent un temple saint et sacré, c’est à dire nous-mêmes, dont nous sommes les responsables liturgiques, dans lequel habite notre fille, c’est à dire notre âme, afin qu’elle puisse y être restaurée et ressuscitée pour le Royaume de Dieu.

C’est pourquoi saint Paul dans l’épître de ce jour nous rappelle que « nous avons comme fondations les apôtres et les prophètes et pour pierre d’angle le Christ lui-même…afin de devenir une demeure de Dieu dans l’Esprit ».

 

Le Seigneur notre Dieu, Lui le Christ Jésus, nous révèlera pleinement qui Il est comme Homme parfait et Dieu parfait en nous faisant comme Il le montre avec la résurrection de la fille de Jaïre, passer de la mort totale à ce monde à la vie éternelle du Royaume de Dieu. IL nous révèlera aussi pleinement à nous-mêmes dans Sa grâce divine et cela engendrera la contemplation émerveillée de la Divine Trinité par l’humanité sauvée. Alors à nouveau, l’homme sera rempli du rayonnement divin et restauré dans la beauté éternelle qui était celle de sa création originelle, il recevra de Dieu un « nom nouveau » connu seulement de celui qui reçoit ce nom, et ce nom sera unit indissolublement avec le Nom de Dieu, pour des siècles et des siècles de vie éternelle. 

 

« Dieu sera tout en tous », à Notre Père Céleste, qui nous bénit par le Christ notre unique Grand-Prêtre et nous donne de concélébrer la Divine Liturgie dans l’Esprit de Sainteté, soit la Gloire dans les siècles des siècles, amen. 

 

+ Syméon 

 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire