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samedi 15 novembre 2025

Le possédé gérasénien.

 

(Luc 8, 26 à 39)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

 

Aujourd’hui, l’Évangile nous parle d’un homme possédé par plusieurs démons, il était nu et survivait au milieu des tombes d’un cimetière. Là voyant Jésus, il poussa de grands cris à voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, Fils de Dieu du Dieu très-haut ? Je t’en prie ne me tourmente pas » ce n’est pas le démoniaque qui hurlait vers Jésus mais bien la horde des démons qui le hantaient.

 

Voici l’homme possédé, l’un d’entre-nous dont l’humanité est broyée par des forces opposées à la volonté divine, homme déshumanisé en proie à une agitation intérieure et extérieure fomentée par les « esprits sous ciel » dont parle saint Paul, qui peut à part le Christ connaître l’état de cet homme transformé en énergumène incontrôlable soumis à la haine démoniaque ?

 

L’Évangile précise que « les Géraséniens priait Jésus de s’éloigner d’eux, car ils étaient en proie à une grande peur », que ferions-nous si nous étions témoins d’une scène identique, dans cette parabole décrite par saint Luc, la possession est extrême et diabolique, mais il est permis de penser que toute possession, qu’elle le soit par des esprits impurs, par des possessions matérielles ou intellectuelles est générée par des pulsions de nature contraire à la dignité humaine.

 

Si nous nous laissons lier par des désirs insensés au point de ne plus savoir qui nous sommes ni où nous en sommes, si nous n’avons plus de discernement suffisant pour nous regarder avec l’intelligence du cœur, alors qui d’autres que notre Seigneur Jésus-Christ pourra nous désaliéner de ce qui nous entrave et nous empêche de vivre selon la beauté et la vérité de l’Orthodoxie.

 

Le cimetière où erre ce « possédé » est une métaphore de ce qui en nous est de l’ordre des ombres mortifères, une image de notre âme désorientée par manque d’expérience spirituelle et confrontée à ce que le langage populaire appelle « nos démons intérieurs » qui nous éprouvent au quotidien dans nos colères, frustrations, etc.

Le cimetière est certes le lieu de notre retrait des êtres et des choses de ce monde, l’Écriture sainte nous rappelle « que nous sommes nés de la terre et que nous retournerons à la terre ». Pourtant, le royaume des tombes est aussi l’antichambre dans laquelle nous reposons dans l’espérance de la résurrection de nos corps et de notre naissance à la vie éternelle par la puissance du Verbe créateur qui comme pour Lazare nous criera « Je te l’ordonne, sors du tombeau ».

 

Au Père créateur de l’homme et de la création, au Fils issu de Marie la toute sainte et à l’Esprit qui conserve l’univers, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

 

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