(Jean 5, 1 – 15)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
Aujourd’hui, notre sainte et humble Eglise Orthodoxe est la piscine miraculeuse, dans laquelle le Dieu Vivant, notre Seigneur Ressuscité est présent au milieu de l’humaine condition. Cette piscine nous le savons déjà de manière prophétique, est la préfigure de ce qui deviendra le saint Baptême et qui contient en promesse toutes les grâces que la Divine Trinité a déposé dans l’eau, cette si humble et merveilleuse créature, après l’avoir sanctifié par la prière, l’huile sainte et le saint Chrême à travers l’œuvre liturgique du prêtre et de l’assemblée des Croyants.
Notre Seigneur doux et humble de cœur, ne cesse de tout mettre en œuvre pour nous donner la guérison parfaite de l’âme et du corps, mais nous, dans notre enfance spirituelle et dans notre ignorance de l’essentiel, nous nous cramponnons à nos pauvres acquis et répétons comme des automates le péché des incrédules qui ne savent que murmurer des interdits à l’image des Juifs dont nous parle l’Evangile de ce jour. Au lieu de s’émerveiller du miracle accompli là sous leurs yeux, les Juifs ne savent dire que : « C’est le Shabbat, tu n’as pas le droit de porter ton propre grabat ».
Nous le savons, le Christ ne s’impose pas et ne nous impose absolument rien aussi longtemps que nous ne Lui demandons rien ; mais si nous venons dans la piscine, c'est-à-dire dans la sainte Eglise orthodoxe, alors nous sommes responsables de notre présence en ce haut lieu saint et sacré, et dès ce moment, le Seigneur commence à nous demander : « Veux-tu guérir ?» non pas ‘voulez-vous guérir’, mais : « Veux-tu guérir ? ».
Cette question du Maître Eternel et notre réponse à celle-ci sont nécessaires pour que nous puissions espérer sortir peu à peu des limbes de notre paralysie spirituelle et existentielle. Si je veux guérir, alors je dois répondre : « Seigneur, à qui irai-je, que Ta volonté soit faite pour moi », je m’en remets à Toi seul, à Toi tout entier, car Tu es mon Ami unique et éternel et Toi seul Tu connais ce que je suis et ce que Tu veux réaliser avec moi.
Voici donc un homme, notre semblable qui est infirme depuis trente-huit ans, le Seigneur son Créateur lui rend la parfaite santé et cela devant tous les Juifs présents ; ils sont témoins de la puissance extraordinaire du mystère de la grâce divine qui s’accomplit devant leurs yeux, et que font-ils ? Ils se détournent de Celui qui vient d’accomplir ce miracle pour se tourner et se concentrer sur l’homme qui vient d’être guéri, dans le seul but de « lui reprocher d’oser porter son grabat un jour de Shabbat ».
Permettez-moi de nous supplier de cesser de cultiver des attitudes opposées à la miséricorde divine, de cesser de nous focaliser sur des choses ridiculement inutiles devant la sainteté de Dieu, de la sainte Eglise orthodoxe et de ce qu’est en esprit et en vérité la personne humaine.
Demandons humblement au Seigneur de Gloire éternelle, la grâce de ne pas répéter encore et encore dans nos pensées, nos paroles et nos actes, des œuvres qui font de nous des infirmes spirituels, des individus paralysés et isolés par le péché et les tentations du vieil homme en nous et qui nous rendent incapables de vivre comme des personnes en communion au Nom de Dieu.
Nous sommes comme cette piscine, porteurs des miracles de la bonté divine, parce que nous sommes baptisés au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et que nous sommes les enfants lumineux de l’Eglise du Christ. Nous pouvons nous immerger dans les eaux vives de notre cœur pour y recevoir la guérison par une vie selon l’Evangile du Seigneur.
Pour guérir, ne recherchons pas les choses compliquées où je ne sais quelle ascèse impossible, mais laissons-nous plonger au fond de nous-mêmes jusqu’en Dieu par la célébration de la Divine Liturgie de tout notre être. Immergeons-nous dans les très saints Mystères du Ressuscité, revêtons-nous de prières et de louanges, de chants spirituels et de la lumière des icônes, du parfum d’encens et d’agréable odeur pour Dieu et surtout d’une véritable communion fraternelle. Si nous faisons cela d’un seul cœur et d’un seul esprit, alors je l’affirme avec toute la puissance que Dieu donne dans la grâce sacerdotale et ecclésiale, nous recevrons peu à peu la guérison de nos infirmités spirituelles et si Dieu veut, nous danserons devant Lui comme le fit la Sagesse créatrice au début de la Création, nous connaîtrons la sainte et sobre ivresse de l’Esprit de Dieu.
Soyons vigilants et surtout soyons humbles devant la Divine Trinité dans l’espérance d’entendre un jour nous aussi cette parole du Seigneur : « Te voilà bien portant : ne pêche plus… ». Alors prions-Le avec encore plus d’ardeur et de ferveur de nous garder de retomber dans le péché, car nous le savons, le temps est court et le Royaume de Dieu est déjà là.
A notre seul et véritable Médecin le Christ, soit la Gloire avec le Père Eternel et l’Esprit très Saint, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon
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