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samedi 9 novembre 2024

La veuve de Naïm

(Luc : 7, 11 à 16)

                                     Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Esprit de Dieu qui continue de couver l’Eglise comme Il couvait la Création originelle de Son amour et de Sa lumière, nous emmène si nous le voulons à Naïm qui signifie la Bien-Aimée, pour assister à la résurrection du fils unique d’une jeune veuve.

 

Cette bien-aimée vers laquelle s’avance notre Seigneur, c’est en même temps, l’Eglise, l’Humanité et notre Ame, qui pleure de n’être pas aimée pour ce qu’elle est, à savoir l’épouse de Dieu. Par manque d’amour, l’âme si précieuse et unique en nous, se meurt sous les coups répétés de ses propres enfants, que sont nos pensées, paroles et actes psychiques, non suffisamment purifiés dans la prière par l’intelligence du cœur et l’humilité.  

 

Quelle immense douleur dans le cœur du Christ de voir cette veuve désespérée par la mort de son époux et maintenant de son fils unique, c'est-à-dire de tout ce qui faisait sens dans son existence. Où sont désormais, toutes les promesses et espérances qu’elle avait pu mettre dans ces deux êtres chers à sa vie, qui d’autre que le Christ, lui qui est Dieu et le Maître absolu de la Vie et de la mort, pouvait la délivrer de l’épreuve terrible que représente la perte d’un enfant unique.   

 

Que dit le Christ : «  jeune homme, je te l’ordonne, lève toi… » que ressentons-nous devant ce mystère qui préfigure la Résurrection du Seigneur, comment ce mort peut-il entendre la voix du Christ, alors qu’il n’entend ni les larmes de sa mère ni les lamentations funèbres de la grande foule qui l’accompagne. Que chacun parmi nous, prie humblement Dieu de lui donner l’intelligence du cœur sans laquelle, aucune illumination spirituelle n’est possible. L’Eglise est cette mère à qui Dieu a confié l’humanité, où chaque être humain est unique dans le cœur du Père Céleste, là nous devons mourir à ce qui est inhumain en nous et autour de nous, pour que le Seigneur Jésus vienne à notre rencontre pour nous ressusciter en nous disant : « lève-toi et sois vivant ».

 

Le miracle se réalise, parce que le Seigneur fut touché de compassion envers cette femme, et voilà que ce jeune homme mort s’assied et commence à parler là dans son cercueil ? Jésus le remit à sa mère, pouvons-nous imaginer ce qui se passe dans cette mère à qui Jésus remet son fils unique qui était mort et le voilà ressuscité. Ce qui peut nous donner les prémisses d’une telle expérience, c’est l’acceptation intérieure de toutes ces petites morts qui jalonnent notre existence quotidienne, nous aussi nous devons cultiver la véritable compassion les uns envers les autres.     

 

Nous vivons des merveilles et des miracles dans l’Eglise Orthodoxe, et cela en particulier à chaque Divine Liturgie, mais si nous ne sommes pas présents spirituellement, alors nous sommes désincarnés et comme morts. Ni Dieu et encore moins un homme ne nous ressuscitera si nous ne prions pas et si nous ne faisons pas notre travail de purification personnelle pour demander le salut pour notre âme, alors venons librement vers Dieu à travers l’Eglise, pleurons comme cette veuve d’avoir laissé mourir en nous depuis si longtemps l’essentiel, qui est la vie de communion avec Dieu, avec l’Eglise et avec l’homme.

 

Au Nom de notre Seigneur, cessons de penser qu’il suffit de venir à l’Eglise, d’écouter des tonnes de conférences ou d’homélies mêmes spirituelles ou encore de lire des livres dits profonds, pour passer de la mort à la vie. Sortons de ce coma psychique et destructeur qu’est l’esprit de ce monde sans Dieu et sans compassion que dénoncent saint Paul et tous les saints Pères.  

 

Accompagnons-nous les uns les autres par un cortège de valeurs spirituelles et religieuses et non par des foules de pensées et de paroles mortifères, que nous distillent de manière hypocrite Satan et le vieil homme en nous. Alors le Christ viendra toujours plus à notre rencontre dans l’Eglise-Naïm et dans notre existence personnelle, et nous entendrons à chacune de nos petites morts, le Sauveur nous dire : «  ne pleure pas », Lui notre Seigneur dont la patience aimante envers nous est divine et infinie.

 

Apprenons à mourir librement à ce marasme permanent dans lequel le péché veut nous entraîner, en voulant nous faire croire que nous sommes vivants et spirituels, alors que nous ne sommes encore si souvent dans l’illusion psychique. Prions et supplions Dieu de venir poser Sa main sainte sur nous, d’arrêter ce convoi permanent de pensées partielles et partiales qui nous enferment comme dans un cercueil, afin que le Christ nous ressuscite comme ce jeune homme et nous remette dans les mains saintes de celle qui nous engendre spirituellement, c'est-à-dire la sainte Eglise Orthodoxe.

 

Regardons cette foule émerveillée et qui rend gloire à Dieu d’avoir pu vivre une telle expérience spirituelle, cette foule qui ne connaissait pas le Christ comme Dieu et Sauveur. Comment allons-nous rendre grâce à Celui dont nous savons nous, les lumineux enfants de l’Eglise, avec une certitude absolue qu’Il est le Dieu Vivant ? En apprenant à célébrer  dignement la Divine Liturgie et les saints mystères de l’Eglise éternelle.   

 

Ce n’est que dans l’Esprit-Saint, après notre mort au péché que comme Marie, la Mère de Dieu, nous pouvons passer de la vie à la Vie, étant devenus nous aussi des vivants par la Grâce toute puissante de la Divine Trinité, à laquelle soit la Gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon          

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