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vendredi 27 juin 2025

Les lys des champs

 

Homélie du Père André Jacquemot
Troisième dimanche après la Pentecôte


Homélie sur Rm 5,1-10 ; Mt 6,22-33
Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
Nous sommes aujourd'hui le troisième dimanche après la
Pentecôte. Les deux dimanches précédents, nous n'avons pas
célébré la liturgie dans cette communauté : notre dernière liturgie était celle de la Pentecôte. Entre-temps, il y a eu le premier dimanche, qui était la fête de tous les Saints, et le deuxième dimanche où l'on fêtait encore les Saints, mais plus spécialement les Saints locaux, c'est-à-dire les Saints de la terre russe pour ceux qui sont liés à la Russie, les Saints qui ont brillé sur la Sainte Montagne pour ceux qui sont moines au Mont Athos, et plus généralement les Saints de la terre ou l'on vit.
Nous sommes donc entrés dans le temps après la Pentecôte qui est, on peut dire, le temps de l'Église, le temps dans lequel nous faisons fructifier les dons reçus pendant cette période unique de Pâques et de la Pentecôte, cette période où les principaux
mystères de Dieu ont été accomplis. Maintenant nous en recueillons la grâce, et il nous appartient de la faire fructifier. Le temps après la Pentecôte est le temps pour faire fructifier la grâce.
C'est pourquoi aujourd'hui, dans l'Épitre aux Romains, saint Paul nous dit : « Frères, étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, à qui nous devons d'avoir eu, par la foi, accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes » (Rm 5,1-2). L'une des grâces que mentionne ici saint Paul est d'être réconciliés, d'être en paix avec Dieu, et cela nous est acquis par le Seigneur Jésus-Christ. Car c'est par Lui seul, il faut toujours le rappeler, et saint Paul le précise bien, que nous avons accès à cette grâce. C'est par Jésus-Christ que nous avons accès à Dieu, c'est par Lui que nous pouvons même prier et nous adresser au Père.
Et Paul ajoute : « Cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes ». II nous appartient de garder la fermeté de la foi, pour vivre dans la perspective du Royaume, le Royaume qui est annoncé et qui s'actualise déjà, qui est déjà présent parmi nous, déjà présent dans notre coeur. Le Royaume qui est l'objet principal de la prédication du Seigneur. Le Seigneur a souvent prêché le Royaume, et tout particulièrement dans le Sermon sur la Montagne.
L'Évangile d'aujourd'hui est justement tiré du Sermon sur la Montagne. Nous venons d'entendre ce passage que tout le monde connait bien : « Ne vous inquiétez pas pour votre vie, de ce que vous mangerez ; ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus, La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » (Mt 6,25). Dans un autre passage de l'Épitre aux Romains, saint Paul dit aussi : « Le Royaume de Dieu n'est
pas dans le manger et le boire : il est Justice, Paix et Joie dans l'Esprit-Saint » (Rm 14,17). II ne faudrait pas en conclure trop rapidement que l'on peut vivre sans se préoccuper de ces considérations matérielles. Ce serait aller un peu vite de dire que l'on peut vivre sans nourriture et que l'on peut se passer de vêtement. Mais le Seigneur remet les choses à leur juste place : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et sa Justice, et
toutes ces choses vous seront données par surcroit »(Mt 6,33). Toutes ces choses, bien sûr, sont nécessaires. Allez dire à ceux qui n'ont rien, qui sont démunis, qui n'ont pas de quoi manger, qui n'ont pas de quoi se loger, allez leur dire que tout cela ne sert à rien : c'est impossible. Ces besoins matériels vitaux doivent être pris au sérieux, nous en avons la responsabilité pour nous-mêmes, et aussi pour les autres. Dieu sait que cela est
nécessaire, et Il nous donne beaucoup, et nous avons à gérer tout ce qu'Il nous donne.
Mais notre première préoccupation doit être le Royaume de Dieu et sa Justice. Le Seigneur précise bien : Cherchez premièrement. Cela ne veut pas dire que rien d'autre n'a d'importance, mais la quête du Royaume de Dieu et de sa Justice doit venir en premier.
Alors, pour entrer dans cette perspective, il convient de nous convertir, de changer notre regard, de réorienter notre regard. C'est pourquoi, dans l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur commence par dire : « L'oeil est la lampe du corps » (Mt 6,22). II parle ici de l'oeil corporel, de l'organe de la vue, mais il s'agit aussi d'autre chose. Car qu'est-ce qui est notre lampe, qu'est-ce qui éclaire notre vie, qu'est-ce qui nous donne le discernement ? C'est la foi.
En effet, selon saint Paul : « La foi c'est d'avoir le regard tourne vers les choses invisibles qui sont le fondement des choses visibles » (He 11,3). Savoir tourner son regard, voir ce que l'on n'a pas l'habitude de voir, ce qui ne tombe pas sous nos sens immédiats, mais qui pourtant soutient tout ce qui existe. Saint Paul dit encore dans l'Épitre aux Hébreux : « Rejetons tout fardeau et le péché, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant le regard sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi (ou l'aboutissement de la foi) » (He 12,1-2). La foi oriente notre regard vers le Seigneur, le Christ.
Dans cette perspective, le vêtement n'est plus seulement une nécessité pour se protéger du froid, ou de la chaleur, ou pour la protection de la pudeur, qui est un autre aspect important du vêtement. Le vêtement est aussi un symbole, il a une signification. D'ailleurs, ceux qui font la mode savent bien que le vêtement est moins conçu pour protéger des effets du climat que pour paraitre. Certes, dans la mode il y a beaucoup de
vanité et de futilité. Mais malgré tout, le vêtement a aussi cette fonction de représenter, de signifier. C'est pourquoi le Seigneur nous dit : « Considère comment croissent les lys des champs: ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux » (Mt 6,28-29). Le Seigneur parle de la beauté des fleurs comme d'un vêtement. Ce vêtement de beauté a donc une signification : il est une image de la Gloire de Dieu.
Pour le roi, c'est clair, le vêtement est un symbole de sa fonction, de son autorité, de son prestige et de sa gloire. Mais la gloire de Salomon n'est rien à côté de la gloire de Dieu. Or, pour nous aussi, le vêtement doit être un signe. Lorsque nous sommes baptisés, on nous revêt d'une robe blanche : c'est pour signifier qu'à l'origine, l'homme était revêtu de lumière, et que le vêtement qui lui est destiné dans le Royaume est un vêtement de lumière. Les Pères, notamment saint Grégoire Palamas, disent que dans le paradis Adam n'était pas nu : il était revêtu de lumière, de la lumière incréée. « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ », dit saint Paul (Ga 3,27). Et dans la parabole des invités aux noces, pour entrer dans la salle du banquet, qui est une image du Royaume, il faut avoir le vêtement qui convient (Mt 22,11). De même, si les célébrants portent des vêtements liturgiques somptueux, ce n'est pas pour en tirer une gloire personnelle, c'est une image du vêtement de lumière.
Ce vêtement est aussi signe de gloire car, comme il est dit dans l'Épitre d'aujourd'hui : « Nous nous glorifions dans l'espérance de la Gloire de Dieu » (Rm 5,2). Dans ces quelques mots, saint Paul dit cette chose importante : la Gloire de Dieu est un motif d'espérance pour nous. Cependant, cette espérance ne nous met pas a l'abri des afflictions, mais même les afflictions concourent à cette espérance, comme le souligne saint Paul : « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire produit l'espérance. Et l'espérance ne trompe pas, car elle est fondée sur l'amour de Dieu qui a été mis dans nos coeurs par le don du Saint-Esprit » (Rm 5,3-5).
Voilà, j'ai voulu parler de ces choses qui concernent le Royaume de Dieu, un Royaume déjà rendu présent par le Seigneur. Mais, encore une fois, ce qui nous est donné par le Seigneur, il nous appartient de le désirer, il nous appartient de désirer que ces dons produisent leur effet. Que le Royaume de Dieu, sa Justice et sa Gloire soient donc notre première préoccupation. Avec saint Paul, attachons-nous, « non aux choses visibles qui
sont éphémères, mais aux invisibles qui sont éternelles » (2 Co 4,18). Cela ne supprime pas la nécessité de travailler, mais si nous travaillons pour la gloire de Dieu, nous y participons déjà.
Amen.

mercredi 25 juin 2025

Les premiers disciples

 

                                                          (Mat : 4, 18 à 23)

AU Nom du PÈRE, du FILS et du SAINT ESPRIT, amen.

 

Aujourd’hui, notre sainte et splendide Église orthodoxe qui est la barque spirituelle que la Divine Trinité a placé au cœur du monde, nous enseigne en toute beauté et humilité comment le Seigneur continue de s’approcher de chacun d’entre nous, comme IL l’avait fait pour les pêcheurs de Galilée, pour nous dire : « suis-moi !

 

L’Ecriture nous dit : « IL vit deux frères qui étaient pêcheurs », deux hommes qui étaient là, occupés à accomplir leurs œuvres quotidiennes, tout comme nous, des hommes au milieu d’autres hommes et voilà que le Seigneur qui se promenait, s’approcha et leur dit : « venez et je vous ferais pêcheurs d’hommes ». Nous savons que toutes les paroles que le Christ prononce, nous sont directement adressées tout comme aux personnes qui apparaissent dans l’Évangile de vie, alors écoutons pour entendre.

 

L’Écriture sainte, dans le livre de la Genèse nous enseigne que le Père Céleste lui aussi se promenait dans le Paradis, à la brise du soir, avec le désir de rencontrer Adam et Eve, c’est à dire l’humanité crée pour lui dire, « suis-moi », moi ton Créateur, je t’invite à être le pasteur de la création entière et de la guider avec ma grâce et ta liberté vers la plénitude de la vie dans la vérité et la beauté. Cette divine rencontre première entre Dieu et l’humanité, interrompue par la chute originelle se poursuit aujourd’hui dans notre sainte Église orthodoxe, dans laquelle le Seigneur ne cesse d’aller vers l’homme son bien-aimé.

 

Ne sommes-nous pas saisis de l’intérieur, nos cœurs ne sont-ils pas brûlants, en contemplant cette réalité évangélique qui nous montre le Seigneur « doux et humble de cœur », qui ne cesse depuis le Paradis de marcher à la rencontre de l’homme, pour inviter celui-ci à faire la route ensemble. Cette Voie qui est le Christ lui-même, et qui peut nous mener de la terre au Ciel se réalise dans l’œuvre commune qui nous réunit ici et maintenant, à savoir la Divine Liturgie, célébration et rencontre essentielle entre Dieu et l’homme, entre l’homme et l’homme, entre l’homme et la création, pour accomplir l’unique nécessaire, notre salut en Dieu dans l’Église et au cœur de l’humanité de notre monde.

 

L’Évangile de vie, nous prend par la main et nous guide dans cette promenade divino-humaine qui a commencé avec notre Père dès notre création, qui se poursuit avec le Fils, et s’accomplit par l’Esprit de toute sainteté. Écoutons encore le Seigneur nous dire jusqu’où IL désire aller pour nous rencontrer dans ce pèlerinage spirituel, que dit-Il : « voici, Je me tiens à la porte et je frappe, chez celui qui entend et qui ouvre, j’entrerai avec mon Père et nous dînerons avec lui ». A quelle porte, le Seigneur frappe t-il, sinon à celle de notre cœur, qui représente les portes saintes et royales qui nous mènent au saint des saints dans la profondeur insondable et indicible de la « personne », là où est présent spirituellement le Royaume de Dieu.

 

Ce dîner promis par le Christ à celui qui s’ouvre à Dieu, est la célébration très lumineuse et très pure, de la très sainte Cène spirituelle et mystique, liturgie céleste joyeuse et pacifique, communion partagée par la Divine Trinité avec l’homme. Seul celui qui se souvient qu’il a déjà entendu le « suis-moi », reconnaitra qui est Celui qui frappe et se précipitera pour lui ouvrir, non seulement sa porte, mais toute sa vie et tout son être. Mais direz-vous peut-être, qui parmi nous a déjà entendu ce fameux « suis-moi », pour le reconnaître et dire amen ? C’est en Adam et Eve, père et mère de toute l’humanité que nous avons entendu cette parole « suis-moi » qui dès l’origine, nous a été transmise comme voie de retour vers notre Père céleste.

 

L’Église est bien cette barque lumineuse qui contient toutes les grâces données par l’Esprit de Dieu, pour que nous soyons chacun « pêcheur d’homme, c’est à dire d’abord de nous-mêmes », plus ou moins engloutis par les eaux troubles et usées du monde, pour accomplir notre sainte vocation qui est la vie divino-humaine, selon la sagesse de la voie spirituelle de l’orthodoxie. Cette pêche miraculeuse que représente le salut d’une seule âme, est le fruit de l’ascèse de toute l’Eglise du Christ.

Mais si nous ne comprenons pas, que l’homme que nous devons pêcher en premier, c’est celui qui gît au plus profond de nous-même, alors nous allons nous précipiter dans une errance stérile et nous briser peu à peu contre le roc endurci de notre propre cœur.

 

L’Écriture poursuit : « Aussitôt, ils laissèrent là leurs filets et le suivirent », est-ce donc si évident pour nous que des hommes et des femmes puissent ainsi tout quitter pour suivre le Christ ? En vérité, c’est possible parce que suivre Dieu est la vocation naturelle de l’homme crée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Cette disponibilité immédiate que nous voyons chez ces pêcheurs Galiléens, est un état spirituel potentiel suffisamment éveillé pour dire amen à l’invitation divine. Ces hommes en vérité attendaient depuis toujours la venue du saint d’Israël, ils étaient imprégnés de l’espérance du salut messianique. Si nous entrons en nous-mêmes, au cœur de notre cœur, nous découvrirons que nous possédons la même espérance. Nous pourrions même retrouver aujourd’hui ce moment crucial, où dans notre cheminement existentiel, nous avons entendu nous aussi et chacun à sa manière ce « suis-moi », auquel nous avons répondu « amen » et voir quel a été depuis notre cheminement en Christ.

 

Voici donc des pêcheurs, et que laissent-ils pour suivre le Christ, ils abandonnent leurs filets, c’est à dire tout ce qui nourrissait et donnait sens à leur existence terrestre au milieu de leurs familles et proches. Chaque iota de l’Écriture Sainte possède et un sens littéral et un sens spirituel, qu’est donc un filet, n’est ce pas quelque chose qui peut nous nourrir mais aussi nous emprisonner ? Il existe des filets qui rendent la vie invivable, des filets qui nous aliènent et nous enlèvent toute liberté personnelle, des filets subtils mais remplis d’illusions et que pourtant nous croyons nécessaires voire indispensables pour notre existence, et tant d’autres filets encore…Le Seigneur ne dit pas qu’il ne faut pas travailler pour gagner sa vie, non, mais IL nous dit que dans ce monde, il n’existe qu’une seule manière de se libérer du filet dans lequel nous sommes chacun plus ou moins emprisonné. Et cette libération ne peut se réaliser que si l’homme, tout homme et toute femme, et en particulier nous qui nous disons volontiers disciples du Seigneur, désire et accepte de suivre sans condition Celui qui lui dit : « suis-moi ».   

 

Et voici que : « Jésus parcourait toute la Galilée- tout comme il parcours toute l’Église- prêchant la bonne nouvelle du royaume de Dieu, enseignant et guérissant toute maladie », le Christ ne nous propose pas de le suivre pour faire une promenade touristique, ou bien de faire ce que nous croyons nous convenir à tel ou tel moment. IL ne nous emmène pas sur les routes mondaines pour y suivre les modes éphémères et illusoires que le vieil homme voudrait nous forcer à prendre. Le Seigneur nous encourage à commencer par prêcher déjà en nous-mêmes la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, de nous enseigner à nous-mêmes la vie évangélique, pour guérir par la communion de vie avec Lui.

 

Alors quelle est donc l’ascèse concrète qui est bonne pour chacun d’entre nous, pour connaître en esprit et en vérité qui est le Christ et pourquoi IL nous dit « suis-moi » ? Oui, je vous transmets toujours la même réalité, celle de nos Pères et Mères saints qui sont la sagesse de l’Église, cette ascèse vivifiante, qui est la participation à la célébration de la Divine Liturgie et la pratique du saint Évangile. L’Église dans laquelle l’Esprit Saint nous enracine dans le présent, est le lieu béni où nous recevons avec une divine générosité toutes les grâces spirituelles pour suivre Celui qui est « la Voie, la Vérité et la Vie ».

 

« Suis-moi », par cette parole, le Christ s’engage lui-même et en premier à nous emmener avec lui, à nous apprendre comment passer de l’état de serviteur de Dieu, de l’Homme et de l’Eglise, à celui d’ami de la Divine Trinité, selon cette parole du Christ « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis ». Cette œuvre ascétique passe par l’œuvre commune qui ne peut se vivre et se réaliser que par la médiation de la sainte et humble Église du Christ. La célébration de la Divine Liturgie est en vérité, l’accomplissement parfait de la pêche miraculeuse, à laquelle le Seigneur invite chacun d’entre nous à participer pleinement et cela pour le salut de toute l’humanité et la restauration de la création divine dans sa première beauté.

 

L’Église du Christ seule, peut nous transmettre l’humilité du Fils Unique, Lui le pêcheur céleste qui s’est fait et le Frère et le Serviteur de l’humanité désorientée et malmenée par les esprits sous ciel dont parle l’apôtre Paul.

L’Église du Christ seule, peut nous transmettre l’humilité de l’Esprit Saint, Lui si discret et qui pourtant désire ardemment nous « revêtir des habits sacerdotaux spirituels que sont l’amour, la joie, la paix, la douceur, la patience, la maîtrise de soi » et tous les autres saints dons.

 

L’Église du Christ seule, peut nous transmettre la très aimante nostalgie de notre Père envers l’homme son bien-aimé, le Père a voulu l’Église comme une sainte icône vivante du Paradis, pour s’y promener à la rencontre de l’humanité, comme Il le faisait avec Adam et Eve à l’origine de la Création.

 

L’Église du Christ ou le Monastère du Christ, dont Il est le seul et unique Grand-Prêtre et Higoumène, ne doit jamais devenir un filet qui étoufferait la « liberté glorieuse des enfants de Dieu », liberté acquise par le Saint Sang et le Saint Corps de notre Seigneur sur la Croix, qui est le trône très pur et très saint sur lequel règne éternellement notre Seigneur Jésus-Christ.

 

Au Père Céleste et Roi de l’Univers, au Fils Unique qui a fait de nous ses cohéritiers, à l’Esprit Saint qui nous intronise dans le Royaume de Dieu, soit la Gloire dans siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

Dimanche de tous les Saints.

 

(Mat. 10, 32-33 et 37-38)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

 

 


Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à méditer et à suivre la voie des Saints, qui devrait devenir aussi la nôtre, pour acquérir la liberté et la maîtrise de notre existence, en mettant à leur juste place les liens humains les plus profonds, ceux qui nous unissent à notre famille, aux amis et même à nos frères et sœurs dans la Foi. La sainteté de nos pères et mères est le fruit d’un engendrement religieux et spirituel, et cette naissance à la sainteté commence par le désir réel d’aimer Dieu non seulement en premier  « mais aussi de toute son âme, de tout son esprit et de toutes ses forces…et son prochain comme soi-même ». Cela signifie que ce désir de sainteté nécessite tout au long et dès le début la mise en pratique de l’ascèse évangélique, par la voie étroite vécue et décrite par nos saints Pères et Mères, qui est la recherche persévérante de la communion avec le Seigneur. Ce qui précède témoigne exactement de la promesse divine qui est de réaliser avec l’homme, cette œuvre divino-humaine que «  Dieu est devenu homme, pour que l’homme devienne dieu ».  

 

Le Seigneur dit : qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi, qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi, et la suite... », cette parole comme toute parole évangélique n’est pas accessible par le seul raisonnement intellectuel. Ce que le Seigneur enseigne ici, c’est ce qu’essayent de réaliser les moines et les moniales, qui n’ont d’autre désir que d’aimer Dieu seul d’abord, tout en étant enracinés dans leur communauté monastique. Et nous alors, qui vivons dans le monde au milieu d’une multitude d’êtres et de choses, comment ferons-nous pour accomplir cette ascèse fondamentale « être seul avec Dieu Seul » ? Eh bien nous aussi, avons vocation à aimer Dieu d’abord et notre prochain aussi et pour y arriver, nous prenons racine dans notre communauté ecclésiale. La voie religieuse de base qui permet de réaliser ce désir d’amour pour Dieu et notre frère ou notre sœur est exactement la même pour le moine que pour le fidèle dans le monde, cette voie divino-humaine s’enracine dans la célébration liturgique de notre Eglise.

 

Si nous regardons un peu comment vivent les moines, nous pouvons discerner que les fondements incontournables entre autres sur lequel, ils construisent leur vie et leur ascèse en Dieu sont « l’obéissance et l’humilité ». Mais, nulle part dans l’Ecriture sainte, il n’est écrit que l’obéissance et l’humilité sont un privilège monastique, obéir et cultiver l’humilité, doit être l’œuvre de tout fidèle orthodoxe, le Christ était-Il moine ? Non, mais Il s’est rendu obéissant au Père céleste jusqu’à « la mort, et à la mort sur la Croix », c’est donc au Père céleste que nous devons tous obéissance, où ? Dans notre vie entière par la grâce du Verbe et de l’Esprit. C’est pourquoi, le Seigneur ajoute « qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n’est pas digne de moi », est-ce à dire que nous finirons tous crucifiés, non, mais nous serons tous éprouvés par les folies du monde et les passions négatives de notre âme.

 

Alors que signifie « celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, et la suite… », cela signifie qu’il n’ y a aucune commune mesure entre l’amour humain et l’amour pour Dieu, est-ce à dire, que l’amour humain serait défendu, inutile ou que sais-je encore, évidemment non. Mais à l’évidence l’amour humain non vivifié par l’amour divin, engendre une dépendance, qui elle-même engendre une multitude de conséquences sur la qualité de notre relation à Dieu et au prochain. Ainsi, ce qui est dénoncé : c’est la dépendance au monde et à ses modes, sous prétexte que nous devons ceci ou cela, par exemple à nos parents ou à nos proches, et cette exigence si elle n’est que « humaine », prend force de loi et peut nous enfermer dans une obéissance stérile ou engendrer une révolte qui finiront parasiter notre existence.

 

De même qu’une obéissance aveuglée peut aliéner le moine le plus volontaire, de même, une obéissance aveuglée dans l’Eglise peut engendrer un mal-être stérile et contraire à la vocation de l’Eglise qui est d’engendrer spirituellement les Fidèles comme un «  peuple royal, prophétique et sacerdotal ». N’est-il pas écrit « si un aveugle guide d’autres aveugles, tous tomberont dans le trou », alors à qui obéirons-nous ?

 

Nous obéirons comme le Fils Unique au seul Père céleste et comment ferons-nous pour y arriver, en croyant d’abord que nous avons « reçus nous aussi l’Esprit Saint, l’Esprit de Vérité qui nous rendra libres », et comment ferons-nous pour obéir dans l’Esprit Saint au Père céleste par Jésus-Christ, nous obéirons à notre sainte Eglise orthodoxe qui est dit saint Paul « le Corps du Christ dont Il est la Tête ». Dans ce sens, l’Eglise est dépositaire de toute la Présence de notre Seigneur Jésus-Christ et de tous ses biens spirituels et matériels qui sont sans cesse répandus sur nous à travers la Divine Liturgie en particulier.

 

De même, que nous ne devons pas aimer nos parents et proches plus que le Christ, de même nous ne devons pas obéir à nos parents ou proches plus qu’au Christ, du coup, nous commençons par avoir le tournis, ne sachant plus que faire ni où ni comment ? Le Seigneur ne dit pas de ne pas aimer ses parents et proches ou de ne pas leur obéir, mais pas plus qu’à Dieu, parce que l’amour pour Dieu en premier est ce qui nous permet d‘apprendre à aimer notre prochain comme nous-mêmes. « Qui ne s’aime pas lui- même comment aimera t-il quelqu’un d’autre » ? Chacun peut comprendre que plus la communion avec Dieu est réelle et profonde, plus les dons divins viennent habiter et vivifier notre existence et nous rendent capables d’accomplir notre vocation à la sainteté. Ceci nous rappelle cette autre parole du Seigneur qui dit « celui qui m’aime, c’est celui qui écoute ma Parole et la garde », c’est à dire la met vraiment en pratique. Ainsi Dieu bénissant, si nous mettons en pratique l’Evangile, nous nous donnons les moyens d’aimer Dieu d’abord et par l’ouverture du cœur et de l’esprit nous aimerons aussi l’homme, tout en cultivant notre liberté personnelle de « fils et filles de Dieu ».

 

Tout comme les saints sont reconnus comme tel après leur naissance au ciel par l’Eglise, de même nous connaitrons après notre naissance au ciel, dans quelle mesure nous avons essayé d’aimer Dieu et notre prochain, lorsque le Seigneur nous dira « tu as été fidèle et tu as fais fructifier les talents que tu as reçu et le premier de ces talents était d’aimer, maintenant viens dans la Joie de ton Seigneur ».

 

Le Seigneur dit encore  « qui aura trouvé sa vie la perdra et qui aura perdu sa vie pour moi la trouvera », ce qui signifie que celui ou celle qui aura été son propre maître en façonnant son existence de manière individuelle et égocentrée, est déjà compté parmi les agonisants, même si tout semble réussir sur un plan matériel. Une telle non-existence est en vérité dénoncée par le Psalmiste qui dit : « l’insensé dit dans son cœur, Dieu n’existe pas », penser et croire que je puisse me sauver tout seul sans le concours de l’homme mon semblable et pire encore sans Dieu mon Créateur, voilà la folie tapie dans la pensée humaine qui guette l’homme isolé pour le perdre.

 

Perdre sa vie, c’est pour le croyant, faire le constat amer et crucifiant que la vie sans Dieu, n’est en réalité qu’une caricature incapable de combler le moindre désir essentiel de l’être, que la seule issue est la mort définitive dans ce monde sans aucune espérance de vie éternelle. Ainsi l’homme sans Dieu est aussi un homme sans humanité véritable et qui s’interdit à jamais de rencontrer et de suivre « Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ». C’est pourquoi le Christ ajoute « quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, Je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux…et la suite ». Mais comment l’homme séparé de Dieu, pourrait-il se déclarer pour un Dieu créateur auquel il ne croit pas et auquel il ne s’intéresse pas ?

Nous voici donc appelé par l’Esprit Saint à suivre la voie de la sainteté, qui nous est inhérente depuis notre origine paradisiaque, voie qui est le Christ lui-même, et que nous ont transmis en héritage religieux et spirituel nos pères et mères orthodoxes qui nous ont précédés dans le témoignage de la foi véritable, consistant à confesser la Divine Trinité comme notre Dieu unique. Ce vrai témoignage commence par notre désir libre de confesser le Christ comme notre Seigneur et Sauveur, Lui le Saint des saints et donc de marcher nous-mêmes comme « personne et comme église dans la voie de la sainteté », avec comme aide précieuse la prière personnelle et liturgique.

 

Au Père, au Fils et au Saint Esprit, un seul Dieu en trois Personnes divines sans confusion ni séparation, soit la gloire maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

lundi 9 juin 2025

La Pentecôte

 

(Jean 7, 37 - 52 à 8, 12)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

Aujourd’hui, le Saint Corps du Christ, c'est-à-dire, l’Eglise donne l’hospitalité à l’Esprit de Dieu, le Consolateur et le Donateur de toute Grâce spirituelle. L’Esprit de la Lumière éternelle qui au commencement planait au-dessus des eaux de la Création, vient et se pose sur l’humanité et couve de l’intérieur toute personne qui croit en Christ. L’Esprit de Dieu, sépare en nous la lumière de nos ténèbres, et cette séparation paradoxale nous rend semblable aux Personnes Divines. Aujourd’hui, la Divine Trinité dont nous célébrons aussi en ce jour la Gloire, est là avec nous et pour nous, afin de transformer l’Eglise du Christ en Royaume de Dieu, pour qu’en elle – l’Eglise–coule des fleuves d’eau vive, pour restaurer dans sa beauté divine l’humanité blessée et désorientée depuis la chute D’Adam et d’Eve.

 

Cette rencontre divino-humaine est si grande, sainte et sacrée, que le Christ la proclame à haute voix dans le Temple de Jérusalem où nous précise l’Ecriture sainte, c’était le jour de Fête le plus solennel, le Christ donc crie de toute son âme : « que celui qui a soif, vienne à moi et qu’il boive », alors « des fleuves d’eaux vive couleront de son sein », eh bien, ce Jour des jours, c’est pour nous, ici et maintenant la Pentecôte, la Descente du Saint-Esprit dans l’Eglise et dans chaque Fidèle qui croit en Christ. Cette eau vive, c’est la grâce divine qui depuis le Royaume de Dieu, par l’Esprit Saint descend jusqu’à l’humanité et l’habille de beauté, de lumière et de sagesse. Cette œuvre spirituelle réalisée par l’Esprit Saint ne se fait pas sans la participation volontaire de l’homme, nous devons cultiver par la prière personnelle et liturgique, notre désir de communion avec Dieu, avec l’Eglise et notre prochain.

 

Dans le Judaïsme, la Pentecôte est la Fête ou le peuple Juif commémore le don de la Torah, c’est à dire de la Bible, reçue par Moïse sur le mont Sinaï. Dans l’Eglise Orthodoxe, ce n’est pas seulement un Livre aussi saint et sacré soit-il, que nous recevons et fêtons, mais c’est le Donateur de l’Ecriture sainte lui-même. C’est Jésus le Seigneur et le Créateur qui se donne à chacun d’entre nous, non seulement pour le temps de notre vie en ce monde, mais surtout pour la vie éternelle à venir, si nous vivons de manière orthodoxe. Que signifie, vivre de manière orthodoxe ? Cela signifie, accueillir « l’Eglise comme une bien-aimée », et non comme un fardeau insupportable, car l’Eglise porte en elle l’amour, la joie et la paix divine, afin que la beauté divino-humaine, illumine peu à peu notre visage et notre existence.

 

Ce désir de vie en Dieu, engendre au cœur de celui ou celle qui veut vraiment devenir orthodoxe, une nostalgie profonde et indicible qui palpite au fond de son être. Mais voulons-nous vraiment de tout notre désir devenir orthodoxe ? Quelle terrible illusion ce serait de penser que nous le sommes déjà, sous prétexte que nous avons été baptisé dans l’Eglise orthodoxe. 

Nous sommes porteurs de la mémoire vivante de notre immersion première en Dieu, de ce doux parfum enivrant du paradis perdu, qui nourrit en nous cette quête d’absolu qui habite l’humanité et qui meut « l’amoureux de Dieu » sans cesse vers la recherche de Dieu en lui, dans l’Eglise et dans toute la Création. Pouvons-nous oublier un seul instant l’être aimé dans ce monde, alors comment oublier Dieu qui est l’Amour absolu et éternel.

 

Le monde ne peut comprendre qui est le Christ ni quelle est Sa Promesse, ce n’est que dans l’Eglise que cette réalité éternelle est révélée et donnée à vivre à quiconque croit en lui. Je ne peux accueillir Celui en qui je ne crois pas. Mais si je donne l’hospitalité intérieure à l’Esprit de Dieu, je deviens le témoin actif d’une nouvelle genèse spirituelle, qui est ma propre recréation en Dieu. Je deviens, peu à peu, comme le disent nos saints Pères en parlant de saint Jean Baptiste « un homme céleste et un ange terrestre », cette œuvre est réalisée en nous et avec nous par l’Esprit Saint. Si je donne mon corps à l’Esprit, Il en fait Son temple, si je lui donne mon âme, Il en fait Sa louange, si je lui donne mon esprit, Il en fait Sa contemplation, si je Lui donne mon cœur, Il y prie en gémissements ineffables, si je me « donne tout entier à Lui tout entier, Il fait de moi Son ami intime, et m’intronise au sein même de la Divine Trinité. »

 

Regardons maintenant avec une humble audace comment vivent les Personnes Divines et quelles sont leurs Œuvres. Dieu pardonne sans se lasser en la Personne du Père, créé éternellement dans la Personne du Fils, sanctifie et vivifie avec puissance dans la Personne de l’Esprit Saint, et pour qui Dieu accomplit-il tout cela ? Pour la personne humaine faite à Son Image et à Sa Ressemblance. Regardons et comprenons par l’intelligence du cœur, que Dieu qui est Père aime l’humanité, Son enfant  et qu’IL veut le sauver.

 

Dieu seul est digne de l’homme et l’homme seul est digne de Dieu, pourquoi ? Parce que « Dieu a crée l’homme à Son Image et à Sa Ressemblance », tel est l’enseignement spirituel en esprit et en vérité de notre merveilleuse Eglise orthodoxe. Que valent devant cette œuvre dont les Pères saints témoignent, à savoir que « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu », oui, que valent les ridicules et stériles agitations du monde des apparences qui exploite notre humanité, dans le miroir mensonger des richesses passagères qui défigure et caricature notre vraie beauté qui est d’origine divine.

 

C’est pourquoi, l’adultère au sens spirituel, signifie confondre des idoles inertes et stériles, avec le Dieu vivant et créateur. Pour se désaliéner de l’idolâtrie morbide et mortifère, et convertir les masques du péché qui défigurent l’humanité, en lumière créatrice de notre véritable visage, il faut rechercher l’union avec l’Esprit Saint. L’Esprit de Dieu, qui seul peut nous garder en toute œuvre bonne, maintenant et pour toujours, tout en respectant pleinement notre liberté humaine. Dieu n’est pas un dictateur qui s’impose ou impose une loi religieuse qui transformerait l’humanité en objet sans âme ni conscience, qui voudrait d’un tel Dieu ?

Si Dieu n’est pas Celui qui aime, qui libère, qui donne la vie avec plénitude, alors comme dit saint Paul aux croyants « nous sommes les plus misérables parmi les hommes et notre foi est vaine ». Mais être libre est le contraire, du faire ce que je veux, comme je veux, quand je veux, être libre c’est choisir le meilleur et que peut-il y avoir dans ce monde de plus désirable que la vie en Dieu. Mais pour vivre en Dieu et avec Dieu, il me faut apprendre à connaître le Seigneur Jésus, car en-dehors de lui, toutes nos œuvres sont incapables de nous donner la vie éternelle, et cette sagesse divine n’existe que dans l’Eglise. C’est pourquoi le Christ nous promet de nous envoyer dans l’Eglise « l’Esprit de vérité qui nous donnera la véritable liberté », oui, c’est la « Pentecôte » que nous célébrons aujourd’hui.

 

Le Christ dit : « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que Tu m ‘as donné », où sont ceux que le Père céleste a donné au Christ et qui sont appelés à recevoir l’Esprit de Dieu ? Ils sont dans l’Eglise, ils sont l’Eglise, ils construisent l’Eglise, et rien ni personne ne peut les détourner de « Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie ». Ces véritables croyants commencent à comprendre de l’intérieur, qu’ils sont porteurs du Patrimoine spirituel reçu par Adam et Eve dans le Paradis, que ce trésor de vie et de grâce est aujourd’hui déposé dans l’Eglise, et qu’ils ont vocation de transmettre cet héritage essentiel et théologique à leurs enfants et à toute l’humanité.

 

Voici que par l’amour et la grâce de l’Esprit Saint, nous les Fidèles, nous sommes comme des apôtres, appelés à témoigner de notre foi orthodoxe et à la transmettre non seulement d’abord à nous-mêmes, mais à toute l’humanité et même à toute la Création qui gémit sous le joug du péché de l’homme et attend sa délivrance au Nom de Dieu.

 

Notre vocation orthodoxe vécue dans l’Esprit saint unit le ciel et la terre, pour en faire un seul royaume dont les prémisses se construisent déjà dans ce monde et dont le couronnement sera réalisé pleinement dans l’éternité.

 

Au Père qui bénit par Amour, au Fils qui sauve par Amour, à l’Esprit Saint qui illumine par Amour, soit la Gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon