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dimanche 16 mars 2025

Dimanche de saint Grégoire Palamas

                                                                                                         

(Marc 2, 1-12)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, au milieu de nous et pour chacun et chacune d’entre nous, s’accomplit le miracle de la guérison du paralytique. Nous aussi, de diverses manières, avons été transportés dans l’Eglise pour y rencontrer le Médecin des âmes et des corps. Etrange guérison de cet homme sans nom, qui n’exprime apparemment aucune demande précise et qui se trouve soudain en Présence du Dieu vivant en la Personne de Jésus. Etrange cortège de ceux dont le Christ loue la Foi, eux aussi sans nom ou plutôt avec le même nom que celui avec lequel  Jésus lui-même se présente aux scribes et autres, à savoir « Fils de l’Homme » foi grâce à laquelle Il accorde la pleine guérison au paralytique. Etrange procession qui vient d’on ne sait où, qui traverse la foule et qui se retrouve sur un toit du haut duquel, ils font descendre le paralytique jusqu’à Jésus, quelque chose comme une préfigure d’une épiclèse à venir, prophétisée et mise en œuvre par la foi qui habite l’humanité en quête de sens. Jésus aussi traversera bientôt cette même foule, tour à tour enthousiaste, incrédule, hostile ou conquise selon ses états d’âme.

 

Certes, le paralytique est l’image de l’humanité souffrante, et dans ce sens, il personnifie chacun d’entre nous et de manière plus précise le vieil homme en nous, qui ne sait, ne peut ou ne veut pas aller de lui-même, ni se laisser accompagner par l’autre à la rencontre de Jésus. Si le salut est personnel, on ne se sauve pas tout seul, et cette péricope évangélique le montre à merveille : oui, nous avons besoin de l’Eglise pour nous porter les uns et les autres jusqu’à Dieu, et cela quelquefois par des cheminements tout à fait inattendus. Que faire, comment faire pour participer à notre salut ? Nous ne pouvons contourner l’indispensable métanoia qui doit nous permettre d’édifier notre être en Dieu, si nous nous abandonnons nous-mêmes, si nous ne comprenons pas que ces porteurs que sont notre corps, notre âme, notre esprit et notre cœur, sont aussi les supports de notre «  personne-hypostase », et que nous devons les amener à Jésus pour qu’Il les délivre de ce qui les paralyse et les empêche d’accomplir le bon combat de la vie spirituelle, alors comme dit saint Paul « notre foi est vaine ».

 

N’est-il pas étrange de voir Jésus pardonner au paralytique des péchés qu’il n’a pas confessé ? D’ailleurs, ni celui-ci ni ses porteurs n’ont confessé Jésus comme Dieu, et pourtant le miracle est là dans toute sa puissante réalité. C’est encore et toujours le péché Adamique que le Christ remet sans se lasser en la personne du paralytique, car la Chute a rendu l’humanité profondément apathique et incapable de se porter d’elle-même vers Dieu, de vivre spirituellement les Promesses divines. Seul le Messie-Christ annoncé par l’ancienne Alliance, peut remettre en mouvement l’humanité paralysée par la solitude spirituelle dans laquelle les âmes sont plus ou moins pétrifiées. 

 

Mais le Christ met aussi clairement en relation la paralysie qui frappe cet homme avec ses propres péchés, il souligne ainsi notre responsabilité personnelle dans notre existence quotidienne, et il insiste sur le fait que nous devons nous aider mutuellement, en intercédant les uns pour les autres, pas en discussions pseudo-spirituelles voire en disputes soit disant théologiques, mais en agissant concrètement dans l’Eglise pour que la vie selon Dieu puisse y circuler et nous désaliéner de toutes nos paralysies existentielles. Comment alors nous porter nous-mêmes jusqu’à Jésus, comprenons que ces quatre hommes qui transportent le paralytique, représentent diverses ascèses possibles que chacun et chacune d’entre nous peut mettre en œuvre pour être sauvé, par ex. la prière personnelle et liturgique, la confession et la recherche de l’hésychia.

La libération de notre paralysie par le Seigneur ne nous impose absolument rien ; Jésus n’a pas cherché un seul instant à retenir auprès de lui, celui qu’il vient de rendre à sa liberté personnelle. Le paralytique ressort et traverse cette foule anonyme qui entérine le miracle sans le comprendre, cette foule qui ne sait dire que « nous n’avons jamais rien vu de pareil », et qui pourtant rend gloire à Dieu.

 

Et nous les témoins de l’Avènement de Dieu parmis nous, nous qui ne sommes pas portés par des hommes anonymes, mais par la Divine Trinité, nous qui sommes portés par la médiation de Marie-Théotokos, nous qui sommes portés par les prières des Saints et accompagnés par les Anges de Dieu, nous qui sommes nourris par le Corps et le Sang de Dieu, nous qui sommes bénis et rénovés sans cesse par la grâce des Sacrements de l’Eglise, oui comment vivons nous notre rencontre avec Jésus ?   

 

A l’image de cette foule, nous les enfants de notre sainte Eglise orthodoxe, nous les bien-aimés du Père Céleste, réjouissons-nous et soyons humbles dans le Seigneur, rendons gloire à notre Dieu, ne tenons pas de discours inutiles et stériles dans notre cœur comme les scribes et les pharisiens, mais agissons selon la bonne ascèse du salut qui est la vie selon l’Evangile et la sagesse de l’Eglise.

 

Soyons des christs pour nous-mêmes et intercédons avec ardeur et ferveur pour que Jésus  guérisse et sauve le vieil homme paralytique en nous, intercédons pour l’humanité entière, en célébrant et en fêtant ensemble les saints mystères du Christ et de son Eglise, et que nos bonnes œuvres rayonnent dans toute la Création pour la Gloire de Dieu.

 

Demandons, supplions et prions le Christ de donner sa bénédiction éternelle à l’humanité, qu’Il la renouvelle et la fasse resplendir de grâce et de beauté et que cela commence, ici et maintenant dans la sainte Eglise et dans ce temps propice au retournement et à l’élévation vers Dieu qu’est le saint Carême.

 

Au Père Céleste qui bénit, au Fils éternel qui nous transmet cette bénédiction et à l’Esprit qui l’accomplit dans toute sa plénitude, soit la Gloire et l’Adoration dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon 

 

 

 

 

 


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