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dimanche 28 août 2022

Dormition de la Très Sainte Mère de Dieu

 

    

 (Luc 10, 38 à 42 et 11, 27 à 28)

                                          Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, amen.

Aujourd’hui, l’Eglise nous propose de méditer sur la Dormition de la très sainte Mère de Dieu, Dieu bénissant nous espérons pouvoir en dire quelques modestes paroles dans une homélie à venir. Nous proposons de nous limiter en ce jour, à quelques réflexions sur l’attitude de Marthe et Marie, les saints Pères, y voient une représentation de l’action et aussi de la contemplation.

 

Marthe et Marie sont sœurs, elles sont donc unies par une alliance parentale indissoluble, de même, nous pouvons considérer que l’action et la contemplation sont unies ensembles pour une alliance au service de la vie religieuse et spirituelle. Le Seigneur dit « Marthe, Marthe, tu te soucies et t’agites pour beaucoup de choses…pourtant, une seule chose est nécessaire », que signifie cela pour nous et surtout à quoi doit aboutir notre vie spirituelle ? Nous devons nous aussi veiller comme Marthe de manière à pouvoir accueillir le Seigneur et ensuite comme Marie nous asseoir à ses pieds et apprendre à l’écouter dans une rencontre personnelle avec Lui.

 

Comment et où ferons-nous cela de manière concrète ? Dans l’Eglise, c’est là que nous sommes en présence de Dieu, et comment Dieu se révèle t’il, par la médiation de la célébration de la Divine Liturgie, comment nous parle t’il, à travers les lectures et en particulier dans l’écoute attentive du saint Evangile de vie. Accueillir Dieu demande notre présence par la prière liturgique qui doit être sans agitation, car l’agitation de Marthe nous renvoie par métaphore à celle de nos pensées, qui ne cessent de nous parasiter et finissent par rendre impossible de nous asseoir aux pieds du Christ, nous privant alors de l’unique nécessaire, la communion ici et maintenant avec notre Seigneur. 

 

Le Seigneur dit « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée », le Christ souligne ici, qu’il nous appartient de faire le bon choix dans notre existence afin que notre part ne nous soit pas enlevée. Le Seigneur ne dit pas que Marie l’aime plus que Marthe, il ne dit pas non plus qu’il est lui-même la meilleure part. Ce que le Seigneur souligne, c’est que Marie a choisi la meilleure part pour elle, elle a choisi ce qu’elle a ressenti intérieurement comme le plus désirable dans la venue de Jésus le Prophète. Le Seigneur ne dit pas que Marie est meilleure que Marthe ou  que la contemplation est meilleure que l’action, non, IL loue simplement le discernement de Marie, pourquoi ? Parce qu’elle sait se libérer du monde extérieur en se centrant sur le Christ, elle ressent de l’intérieur que rien d’autre n’a plus d’importance que la présence de ce prophète venu dans leur maison. Elle sait aussi que c’est lui seul qui décide de toute rencontre avec lui, ceci souligne qu’il faut rester humble, car en vérité, l’action et la contemplation sont nécessaires, mais insuffisants par eux-mêmes pour nous faire rencontrer le Christ en esprit et en vérité. Dieu reste libre souverainement dans toutes ses œuvres divino-humaines.

 

Le don de la meilleure part, ne dépend ni de Marthe ni de Marie, ni de l’action ou de la contemplation, même si les deux sont nécessaires, mais de la seule grâce divine. C’est pour cela que l’Evangile souligne que « Jésus entra dans un village et une femme le reçut dans sa maison », Dieu garde l’initiative de visiter qui il veut, quand il veut et comme il veut. Dieu reste l’initiateur de toutes ses œuvres, que ce soit dans l’Eglise, chez nous ou en nous. Il est écrit qu’une « femme du nom de Marthe le reçut dans sa maison », celle-là même à qui le Christ dit « de ne pas se soucier ni de s’agiter », pourquoi ? Parce que lorsque Dieu est là, l’action et la contemplation deviennent secondaires, seule l’expérience de la rencontre divino-humaine avec Dieu devrait être notre unique nécessaire. 

Cette narration évangélique est en réalité un des signes précurseur et prophétique de cette autre parole merveilleuse du Seigneur « voici je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un m’entend et ouvre, Nous entrerons moi et mon Père pour dîner avec lui », c’est aussi pour cela que saint Paul nous rappelle que nous sommes « temple de l’Esprit Saint » pour y accomplir notre vocation véritable « accueillir Dieu ». La Bonne Nouvelle évangélique nous est transmise de génération en génération, par l’action et la contemplation liturgique, pour cette seule et unique raison, nous préparer à la rencontre personnelle avec le Seigneur.

 

Marie ne reste pas inerte dans sa contemplation, elle voit le Seigneur qui entre, elle se lève et va vers lui pour s’asseoir à ses pieds et l’écouter de tout son être, ce qui est une véritable action sainte et sacrée. De même, le Christ bénit Marthe, mais lui montre que son action est utile pour autant qu’elle la rapproche de Dieu. Que ferons-nous alors nous-mêmes pour vivre l’expérience spirituelle de Marthe et de Marie ? La réponse nous est donnée à la fin de l’Evangile par le Seigneur lui-même qui dit « heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et l’observent ».

 

Cette parole révèle exactement le sens de l’expérience de Marthe et de Marie, qui nous est proposée. Quelle sera ici, notre ascèse de vie et l’action la plus nécessaire, n’est-ce pas la célébration régulière de la Divine Liturgie qui sera préparée et soutenue par notre prière personnelle dans un esprit de service et de contemplation envers notre Seigneur. Nos saints Pères et saintes Mères, ont pris cette parole du Seigneur à la lettre et l’ont vivifiée par leur esprit, et aujourd’hui nous aussi avec eux, nous essayons d’écouter et de mettre en pratique l’enseignement que le Seigneur a déposé comme un trésor spirituel dans l’Eglise.

 

Marie, Mère de Dieu et notre Mère spirituelle, nous donne la clé de l’action bénie par l’Esprit Saint par cette parole qu’elle nous adresse à travers sa présence aux noces de Cana, que dit-elle ? « faites tout ce qu’IL vous dira », faire ce que le Seigneur nous dit, signifie ici pour nous apprendre à vivre de manière orthodoxe, voilà l’action qui porte en elle la véritable ascèse contemplative. 

 

« Tout Don parfait, vient de toi Père des lumières, et nous te rendons gloire ainsi qu’à ton Fils unique et à ton Esprit Saint, amen », nous pouvons comprendre que la contemplation selon Dieu ne peut être qu’un don de Dieu, aussi tout comme nous apprenons l’action selon Dieu à travers la célébration liturgique, nous pouvons aussi en Dieu et dans l’Eglise apprendre à contempler de manière éveillée, la présence divine à travers la Divine Liturgie. Ainsi, agir pourra être pour nous concélébrer et contempler sera pour nous être attentif aux paroles et aux actes liturgiques, puisque nous confessons la présence de Dieu dans la Divine Liturgie et les saints Offices de l’Eglise, et Dieu bénissant, nous apprendrons peu à peu, par les prières de nos saints Pères, à veiller et à nous tourner vers l’unique nécessaire, notre Seigneur Jésus-Christ. 

 

« Sans moi, vous ne pouvez rien faire », nous dit le Seigneur, qu’il nous accorde la grâce de vivre   avec simplicité, modestie et de manière liturgique notre relation avec Lui, avec l’Eglise, avec   l’humanité et  avec la création, selon notre vocation et notre réalité existentielle.

 

Béni soit notre Dieu, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

vendredi 19 août 2022

Homélie du 19 Août 2022 

                                                                     La Transfiguration

(Mat. 17, 1 à 13)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, amen.

Aujourd’hui, la sainte montagne du Thabor, c’est à dire, notre sainte Eglise orthodoxe nous donne de contempler prophétiquement la gloire divine et notre propre gloire sur la Montagne spirituelle à venir qui est le Royaume de Dieu. L’Eglise témoigne de la vie divino-humaine, selon cette parole du Notre Père « sur la terre comme au ciel », et non le contraire. Moïse et Élie partagent avec le Seigneur la lumière de la Transfiguration, c’est pourquoi, ils peuvent s’entretenir en toute sérénité avec lui, sans peur d’être plus ou moins renversé, comme le sont Pierre, Jacques et Jean, renversé signifie ici « être retourné de l’intérieur ». Ailleurs, le Seigneur dit que « Jean est le plus grand des hommes né d’une femme, mais le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui ». Le Royaume est l’Eglise des « saints transfigurés », en route vers leur « déification » là où Dieu lui-même leur donnera un « nom nouveau personnel », sceau royal de leur vocation pour l’éternité.

 

Cette expérience mystique -la transfiguration- est le fruit promis ailleurs par le Christ, lorsqu’il affirme, six jours avant : « En vérité, je vous le dis, il en est ici présents, qui ne goûterons pas la mort, avant d’avoir vu le Fils de l’Homme venant avec son Royaume ». Qui sont ceux qui sont ici « présents et qui ne goûteront pas la mort » ? Ce sont ceux qui sont présents aux Divines Liturgies et qui ont foi en la promesse du Seigneur. Le Seigneur ne dit pas « avant d’avoir vu le Fils de Dieu venant avec son Royaume, mais le Fils de l’Homme ». Le Royaume de Dieu appartient depuis toujours et pour toujours au Fils de Dieu, le Fils est lui-même le « Corps spirituel » de ce Royaume, tout comme il est le  « Corps spirituel » de l’Eglise. Pourquoi Dieu, voudrait-il ce qu’Il possède déjà ? Le Royaume est donc proposé au fils de l’homme, c’est à dire, à tout homme et à toute femme de bonne volonté qui par la grâce de la vie orthodoxe devient  «fils et fille de Dieu, cohéritiers avec le Seigneur ».

 

Le Seigneur dit « avant d’avoir vu le Royaume », il ne dit pas avant « d’entrer » dans le Royaume, aujourd’hui, voir le Royaume comme de loin est donné à Pierre, Jacques et Jean, mais être dans le Royaume est la grâce donnée à Moïse et à Elie et aux bienheureux du Seigneur. N’est-il pas écrit « bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux », que ferons-nous alors pour devenir de tels pauvres et hériter le Royaume ? Le Seigneur dit « demandez et vous recevrez », nous pouvons donc prier Dieu de nous donner par grâce « l’unique nécessaire » dont il parle à Marthe et Marie, c’est à dire, « l’Esprit Saint ». Non pas pour dresser trois tentes, pour le Seigneur, Moïse et Élie, mais pour construire notre sainte, humble et très aimée montagne de Dieu… l’Eglise, dont nous sommes par vocation les pierres vivantes. Mais pour engendrer l’Eglise selon Dieu et avec Dieu, nous devons devenir, peu à peu, des christs par la grâce divine, car nous rappelle saint Irénée de Lyon « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » et cette gloire commence justement avec « la transfiguration de l’homme » que l’Eglise divino-humaine célèbre aujourd’hui.

 

Existe-t-il ici bas, un lieu plus saint, spirituel et sacré, que notre sainte Eglise orthodoxe ? 

Existe-t-il ici bas, un lieu autre que l’Eglise dans laquelle vit avec nous la cour céleste, à savoir, la Divine Trinité, la Mère de Dieu, les Saints et les saints Anges ? « L’Eglise n’est-elle pas le Corps du Christ dont il est la Tête » ? N’est-ce pas dans l’Eglise que nous accomplissons ensembles, les mystères divins dans leur plénitude, par la Divine Liturgie et la communion de la Cour céleste avec la cour terrestre représentée par la communauté des croyants ? Saint Paul, nous enseigne que Dieu nous a donné « la vie, le mouvement et l’être », et le mouvement spirituel indispensable pour unir la vie avec l’être, c’est ce qui nous réunit ici aujourd’hui, la « célébration liturgique ».La Divine Liturgie ne met-elle pas en œuvre, là devant nous, avec nous et pour nous, le saint et vrai « mouvement vivifiant » qui unit l’homme à Dieu, l’homme à l’homme, l’homme avec la création ?

Le Seigneur dit ailleurs « viens et vois » en réponse à une demande qui lui est adressée en ces termes « où habites-tu Seigneur », le Seigneur est partout présent et Il remplit tout, mais il n’est pas encore « tout en tous ». Si l’Eglise est le Corps du Seigneur, alors le Seigneur habite l’Eglise comme il habite Son corps, et si chacun d’entre nous est « temple de l’Esprit Saint » comme l’affirme l’apôtre Paul, alors notre seule et unique vocation est de cohabiter avec notre saint Dieu, c’est à dire « être un seul Esprit avec lui ».

 

Le Seigneur dit encore « le temps vient, et il est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité », ce qui signifie non sur telle ou telle montagne, mais là où est Dieu, c’est à dire d’abord en  nous. Où en nous ? Ne sommes-nous pas tout entier « temple de l’Esprit Saint » ? Créés à son Image qui nous habite, notre ressemblance à cette image, sera fidèle autant que  notre personne deviendra orthodoxe. Avec Marie, l’humble servante du Seigneur « méditons toutes ces choses dans notre cœur », ressentons dans le silence intérieur, la parole prophétique de l’Apôtre Paul « Il est grand le mystère du Christ et de l’Eglise ».

 

Voici donc devant nous, avec nous et en nous, L’Eglise enceinte de toutes les saintes grâces, bénédictions et dons divins déposés en elle par l’Amour de Dieu pour l’humanité. Ne serait-ce pas folie que de croire qu’il est possible de trouver en-dehors de l’Eglise, ce qu’elle est depuis toujours et pour toujours. L’Eglise est la chambre haute qu’illumine la sagesse de Dieu, la source d’où coule l’eau vive sur les croyants, le royaume d’amour dans lequel le Père serre dans ses bras que sont le Verbe et l’Esprit, l’humanité errante dans le désert aride de ce monde.

 

Il est grand le mystère du Christ et de l’Eglise, et saint Matthieu nous dit « à vous, il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu, tandis qu’à ces gens là, cela n’a pas été donné », qui sont ces « gens-là » ce sont ceux qui restent en-dehors de l’Eglise, bien qu’ils soient eux aussi les « appelés » du Père. Existe t’il un malheur plus grand, pour un Chrétien orthodoxe, d’être dans l’Eglise et de ne pas recevoir l’intelligence des mystères du Royaume de Dieu ? Toute la sainte révélation divine est déposée dans l’Eglise-Royaume, et sa connaissance est accessible par la participation à la vie liturgique, il nous faut donc « être présent et veiller sur nous-mêmes et sur l’autre avec humilité et bienveillance » et cela au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. 

 

Le Seigneur est là « humble et doux, lui, le plus beau des fils de l’homme avec la grâce répandue sur ses lèvres », il vient au milieu de nous dans l’Eglise, pour accomplir librement sa mission, le salut de l’homme. IL est là devant nos yeux, le voyons-nous, dans nos oreilles, l’entendons-nous, dans nos mains, le touchons-nous, dans notre bouche, le goûtons-nous, dans l’odorat, le sentons-nous ? Pourtant, par grâce et en vérité, nous communions à son « saint Corps et à son saint Sang », nous « tout entier à Lui tout entier », frémissement et mystère indicible de l’Amour de Dieu pour l’homme.

 

Voir Jésus seul dans les saints Dons qui sont élevés, entendre Jésus seul dans l’écoute attentive du saint Evangile, goûter Jésus seul dans la communion, sentir et toucher Jésus seul dans la vie liturgique. Apprendre à veiller avec bienveillance et simplicité sur l’enfant spirituel en nous, afin que par la grâce de Dieu, il puisse  « grandir en taille, en sagesse, en grâce et en beauté, devant  Dieu » dans l’Eglise et parmi les hommes. 

 

A chaque Divine Liturgie, le prêtre élève vers le Père Céleste dans l’Esprit Saint, le char non pas du prophète Élie, mais du Seigneur d’Élie, ce char de feu spirituel que sont la « patène et le calice » sur lequel monte et descend notre Dieu et Homme parfait. Ce n’est ni Élie, ni un patriarche, ni un saint ou un ange qui trône sur la patène et le calice, non, c’est notre « grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ » et lui seul. IL bénit et accepte d’être ainsi élevé et descendu sur l’Autel divin, pour l’amour de l’Eglise, c’est à dire de l’homme son bien-aimé. 

La Divine Liturgie est le Sinaï spirituel où, dans le Saint des saints, notre Grand Prêtre, le Christ préside avec nous et pour nous, l’union du ciel et de la terre, des vivants et des morts, des saints et des pécheurs, « notre cœur ne devient-il pas tout brûlant devant la compassion divine » ! 

 

L’Evangile poursuit « comme il parlait encore, voici qu’une nuée lumineuse les prit sous son ombre, et une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur, écoutez-le ». Que peut signifier tout cela pour nous ? Il est écrit à la fin de l’Evangile « Ils ne virent plus personne que lui, Jésus seul », voilà le sens et ce à quoi doit aboutir avec l’aide de Dieu dans l’Eglise, et dans le monde notre vie orthodoxe, « ne voir que Jésus seul ». Il est illusoire de croire qu’il existe un lieu privilégié quelque part pour la contemplation de  « Jésus seul » ou plutôt, ce lieu saint et sacré existe, c’est l’homme lui-même. Dieu se révèle à l’homme et dans l’homme qui devient alors le « lieu d’une théophanie » toujours unique, la « personne humaine seule » unit à la « Personne divine seule ». N’est-ce pas ce que nous vivons dans l’Eglise par la Communion, le Seigneur ne se donne-t-il pas « tout entier et tout seul à moi tout entier et à moi tout  seul » !

 

« Seul avec le Seul », selon notre condition réelle, dans la solitude ou au milieu du monde, telle est la voie évangélique que propose notre sainte Eglise orthodoxe, la bonne nouvelle est que notre Dieu se laisse trouver partout par celui ou celle « qui le cherche ». La question est, comment le chercher ou mieux, comment se laisser trouver par Lui ? Se laisser trouver, signifie ici « renoncer à « ma » volonté » devant Dieu. N’est-il pas écrit « que celui qui veut me suivre, renonce à lui-même et prenne sa croix » ?  Renoncer à soi-même rapproche de Dieu, avoir et faire notre volonté, nous éloigne non seulement de Dieu mais aussi de nous-mêmes, ce qui signifie que jamais, je ne saurais qui je suis. 

 

Pour recevoir une telle grâce, être « seul avec Jésus seul », l’Eglise nous invite à nous approcher de Lui avec « crainte de Dieu, foi et amour » et de notre prochain surtout par « l’amour », selon la parole du Seigneur « aimez-vous comme je vous ai aimé ».  Cette ascèse, nous demandera de traverser « la nuée lumineuse et d’entendre la voix du Père et pour cela, nous devons apprendre à écouter ». Ecouter qui ? Jésus n’est-il pas le Verbe du Père, ne parle t-il pas depuis des siècles dans L’Eglise, en nous et dans le monde ? Cette nuée lumineuse qui nous recouvre, contient tous les mystères spirituels déposés dans l’Eglise, qui se révèlent à travers l’œuvre liturgique et les saints sacrements, elle est une métaphore de la révélation divine. 

 

La crainte ici signifie « adorer », la crainte vécue dans la justesse spirituelle engendre l’adoration de Dieu et peut donc commencer à nous rendre sage par l’Esprit Saint, la foi signifie ici « la certitude intérieure d’être écouté par notre Père Céleste » et l’amour signifie ici  « s’émerveiller de pouvoir devenir par grâce ce que Dieu est par nature », car l’amour divin seul se donne tout entier à l’homme tout entier. C’est pourquoi, Dieu a déposé notre très sainte, splendide et humble Eglise orthodoxe au cœur du monde, l’homme au cœur de l’Eglise, puis Dieu est venu couronner son œuvre en se posant « doux et humble » au cœur de l’homme, pourquoi ? Pour que nous devenions « Un », avec le Christ et l’Esprit en Dieu notre Père, pour la vie éternelle dans le Royaume de Dieu.

 

La voie orthodoxe bien qu’étroite, « voie du juste milieu », renonce à tout extrême, voie sainte et sacrée de l’Eglise pour « apprendre à écouter » la voix du Père, c’est à dire le Fils et Verbe divin et pour recevoir l’Esprit.  Notre Eglise, très aimée de Dieu est si simple dans sa splendeur,  mais reste inaccessible aux cœurs endurcis et aux agités, ses fruits sont ceux de  « l’arbre de vie » et pour les cueillir et s’en nourrir, il faut cette œuvre si nécessaire, selon nos saints Pères, « garder et pratiquer les commandements du Christ », par la prière personnelle et ecclésiale en priant l’Esprit Saint de nous guider. 

 

Au Père du Verbe, au Fils Verbe créateur et au Saint Esprit qui nous donne l’intelligence de la parole divine, soit la gloire, dans les siècles des siècles, amen. + Syméon