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dimanche 5 janvier 2020

Message de NOËL 2019 du Patriarche Irénée...





MESSAGE DE NOËL 2019

du Patriarche Irénée et de l’Assemblée des évêques orthodoxes serbes


LA PAIX DE DIEU – CHRIST EST NÉ !


En cette année du Seigneur encore, fêtant la très glorieuse Incarnation du Fils de Dieu, notre Seigneur Jésus-Christ, nous nous hâtons tous de nous rassembler autour de l’Enfant divin, de la Très Pure Mère de Dieu et toujours Vierge Marie et du juste Joseph.

Nous le faisons afin que nos âmes soient réchauffées par les paroles du saint Évangile sur l’événement véritable de l’In-hominisation et de la naissance de notre Sauveur le Dieu-homme Jésus-Christ, quand les cieux et la terre acclamaient l’Enfant divin en disant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix, bienveillance parmi les hommes (Lc 2, 14).

Cet événement unique et très glorieux dans l’histoire et dans l’ensemble des mondes est célébré par le saint poète de l’Église en ces termes :

« Après avoir d’abord communié à un meilleur souffle divin, Adam, du fait de la femme leurrée, s’était laissé glisser à la corruption, mais en voyant le Christ venu de la Femme il s’écria : Toi qui, pour moi, es devenu semblable à moi, Seigneur, Tu es saint.

Ô Vierge, tu as passé les frontières des êtres mortels en donnant naissance au Verbe prééternel qui a daigné passer à travers toi, reliquaire scellé, buisson inextinguible.

Toi, Dieu de la paix, Tu nous as envoyé Ton Ange du Grand Conseil pour nous accorder la paix, et nous conduire vers la lumière de la connaissance de Dieu.

Là où le péché s’est beaucoup déversé, Tu as offert des grâces indicibles, et nous sommes tous devenus les héritiers de la lumière d’En-haut. »


A vous, nos enfants spirituels et à notre peuple encore aujourd’hui très-souffrant dans la patrie et dans la diaspora, nous, vos pasteurs spirituels, souhaitons que les pensées et les sensations pieuses de ce Noël s’installent en abondance et en permanence en nous et que toute notre vie se déroule en Dieu et avec Ses saints – afin que nous nous présentions ainsi devant saint Sava et tous les saints et illuminateurs de notre sainte Église orthodoxe serbe autocéphale. Il est essentiel de veiller à la façon dont nous vivons, afin d’avoir tous nos saints ancêtres à nos côtés devant le juste Tribunal du Christ. Afin qu’ils nous reconnaissent comme leurs disciples. Il s’agit d’un devoir sacré de notre existence !

Chers enfants spirituels, faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que le surplus de nos biens de toutes sortes serve à combler les pénuries de tous nos proches qui ont besoin d’aides multiples, et d’abord d’amour fraternel. Le divin Maxime le Confesseur nous l’enseigne ainsi : « Essayons par une réflexion spirituelle sobre d’égaliser les inégalités de la nature et, avec ce dont nous disposons en abondance, combler nos insuffisances mutuelles. » Cela est agréable au Fils Incarné de Dieu, qui S’est identifié aux plus petits et aux plus pauvres. C’est pourquoi celui qui fait quelque chose à eux, le fait à Lui. L’Enfant divin n’est-Il pas venu avant tout pour nourrir toutes les bouches et consoler tous nos cœurs ?

Si le Christ S’est incarné pour nous, qu’Il est devenu l’Enfant divin, qu’Il est mort et ressuscité, toute notre activité dans le monde ne devrait-elle pas, en réponse et en don de retour à Lui, tendre à faire de nous des ornements agréables à Dieu ? Tous, nous avons besoin d’apaisement et d’avoir conscience que nous sommes les collaborateurs de Dieu et des ornements de l’Église.

Si le monde entier gît dans le mal des passions et des péchés, et que l’homme y git vraiment, alors nul homme ne devrait y prendre part, c’est-à-dire se joindre aux œuvres des ténèbres ! Chrétiens, nous avons fait le vœu de l’ordre céleste, non d’un ordre privé des cieux célestes et au mépris des cieux. En accord avec une parole sage sur le thème de la liberté, nous disons que nous sommes libres dans la mesure où nous sommes libérés du péché et ce n’est qu’ainsi que nous sommes libres de communiquer avec Dieu. En partant de cette base, en nous repentant et en nous confortant dans la paix, nous pourrons nous élever vers les vertus divines. Nous pourrons ainsi, avec l’Esprit Saint, assumer des caractéristiques de laFigure du Christ à travers la réalisation d’œuvres agréables à Dieu. Nous pourrons ainsi cueillir les fruits des vertus auprès du Seigneur Jésus-Christ comme de l’Arbre de notre Vie – installé au milieu de l’Église comme le Paradis de la douceur – et nous en nourrir dans le temps et dans l’éternité.

Le message principal de la Nativité de cette année doit proclamer que la foi orthodoxe doit être conservée et préservée à tout prix. La révélation divine et la sainte Tradition de notre Eglise orthodoxe enseignent qu’il est agréable à Dieu de confesser la foi dans le Fils Incarné et Verbe de Dieu, le Christ Dieu-homme, ainsi que la foi dans la Sainte Trinité ! Cela donne la lumière à notre cheminement dans les ténèbres de ce monde plongé dans le péché. C’est de cette foi ecclésiale que dépendent notre compréhension et notre imprégnation de la Figure lumineuse du Seigneur, mesure parfaite de toutes choses – Jésus-Christ, notre Sauveur, dans lequel nous nous élevons, dans l’espérance de Sa glorieuse seconde venue. De l’intégrité de la foi religieuse orthodoxe dépend finalement aussi la survie de toute la création. C’est de cette foi orthodoxe que découle aussi la possibilité de communiquer et de communier le plus complètement avec Dieu, au centre de notre existence, dans la Sainte Liturgie. C’est à travers elle que notre Église orthodoxe vit et témoigne le plus pleinement de notre communion avec l’Enfant divin, le Christ.

Notre devoir sacré est de porter en commun la croix des événements et des tentations de l’histoire, dans toutes les Eglises locales. Mais notre devoir sacré et notre obligation, comme ceux de toutes les Eglises orthodoxes locales, sont de se respecter et de s’estimer les unes les autres. Aussi doit-on rappeler aux ouvriers dans les vignes du Seigneur, aussi méritants soient-ils, que rien ne s’accomplit sans entente et union avec tous les autres ; rien ne doit se faire de force, afin de ne pas déchirer la tunique non-faite-de-main d’homme du Christ, c’est-à-dire de ne pas profaner en nous la Figure du divin Enfant Christ. Partout, doit donc s’appliquer la règle consistant à se guérir et à guérir les autres d’une manière douce, authentique et en accord avec les saints Pères. 

Dans notre message de Noël de cette année adressé à nos fidèles enfants de saint Sava, nous rappelons que nous ne pouvons pas oublier notre Vieille Serbie (le Kosovo et la Métochie). Envers ce saint lieu, nous devons nous comporter comme à l’égard de notre engagement fondamental, en paroles et comme héritage, inséparables de notre être national. Car c’est précisément ce dont ont témoigné par leur sang, des cohortes de martyrs et néo-martyrs serbes de tous les siècles. Aujourd’hui, en ce jour de la Nativité, nous rappelons très solennellement la mémoire des martyrs du Kosovo, de Jasenovac, de Gradina ainsi que ceux de tous les autres lieux de souffrance. Nous les prions de nous aider à confesser nous-mêmes notre foi orthodoxe dans le Divin Enfant Christ, jusqu’à la fin, sans avoir peur d’en témoigner devant tous.

Les problèmes existentiels de l’homme d’aujourd’hui et semble-t-il aussi de celui de demain, nous découragent souvent, voire nous surprennent. L’homme serbe d’aujourd’hui donne l’impression d’avoir décidé, par l’acte de l’avortement, de contribuer à ce que l’humanité se présente au Jugement Dernier de Dieu, de manière divisée, de façon qu’une partie, celle des enfants tués, l’emporte en nombre sur l’autre partie, celle des enfants qui sont nés et ont eu la possibilité de vivre. Comment, avec un tel constat, se présenter devant le Divin Enfant Christ, devant la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et devant tous les saints, est la plus douloureuse de toutes nos questions, ici et maintenant !

Il est évident que la capacité existe chez les organisateurs de ce nouveau monde, de nous arracher des mains notre vie consacrée et cela dans tous les domaines, même du point de vue des sexes et du mariage chrétien, et de nous conduire là où la pensée et la parole humaines, l’action et le pied de l’homme n’ont pas encore pénétré. Mais à ce propos, il existe la parole d’encouragement du Divin Enfant Christ : Que sert donc à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme (Mc 8, 36) ? Une âme qui se repent et se sauve pèse plus lourd que le monde entier.

Faisant un lien organique entre la célébration de la Nativité et la Théophanie, comme le font à juste titre nos iconographes et peintres de fresques, nous disons ceci en conclusion de notre message de la Nativité :

Notre Sauveur le Seigneur Jésus-Christ a mis Son pied dans ce monde comme Il est entré jadis dans le Jourdain. Alors, tandis que Jean avait posé sa main sur Lui, tout péché s’était enfui de Lui, comme l’eau du fleuve Jourdain. C’est exactement ce qui se passait aussi alors que les apôtres, les évêques et les prêtres posaient, à travers les siècles, leurs mains sur les têtes de nous tous, hommes, qu’ils baptisaient et conduisaient sur le chemin de la déification. Le feu bienfaisant, devant lequel les chérubins tressaillent, nous l’avons reçu aussi lors du saint mystère du baptême, dans la naissance renouvelée dans le Christ, par l’eau et l’Esprit. Nous aussi, nous sommes devenus porteurs de la torche de la foi dans le Fils de Dieu et le Divin Enfant Christ, recevant ainsi le don et la possibilité de régner avec Lui dans l’éternité.

C’est pourquoi notre façon de vivre est très importante, comme celle de tous nos descendants ainsi que la question de savoir comment ils bâtiront la demeure de leur existence chrétienne dans son ensemble. Le feront-ils sur l’eau, le sable, la paille, ou sur le Christ, pierre angulaire de l’Église et maison de Dieu, notre Père qui est dans les cieux ? Car toutes nos actions seront en fin de compte examinées à la lumière du Feu de la grâce divine !

Ce n’est que devant le Feu bienfaisant que les actions avérées, y compris celles de tous les hommes en particulier, nous feront apparaître comme ayant agi de façon justifiée ou condamnable. Tous les hommes apparaîtront alors comme des enfants véritables ou rebelles de Dieu le Père, frères de Son Fils Unique et Enfant Divin, et réceptacles du Saint-Esprit de Dieu. Serons-nous, nous aussi, des adorateurs fidèles de la Trinité Consubstantielle et Co-Omnipotente, Co-adorée et Co-glorifiée !

Rassemblés autour du Divin Enfant dans la grotte de Bethléem, nous voulons, nous aussi, nous retrouver dans les bras du Père !

Et que tous nos foyers soient réchauffés, dans la joie du Saint-Esprit, par l’hymne céleste et terrestre du Divin Enfant : Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre paix aux hommes qu’Il aime.

La paix de Dieu, Christ est né !


Au patriarcat serbe, à Belgrade – Noël 2019. 

Le patriarche serbe IRENEE et Mgr Luka, évêque d’Europe occidentale 
avec tous les évêques de l’Eglise orthodoxe serbe.

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