MESSAGE
DE NOËL 2018
du
Patriarche Irénée et de l’Assemblée des évêques orthodoxes serbes
LA
PAIX DE DIEU – CHRIST EST NÉ !
Et
le Verbe s’est fait chair et Il a campé parmi nous, et nous avons contemplé Sa
gloire, gloire qu’Il tient du Père comme Unique-Engendré, plein de grâce et de
vérité (Jn 1,14)
Avec les mots le Verbe S’est fait chair, Jean,
l’apôtre, évangéliste et disciple bien-aimé du Christ, exprime le grand mystère
de notre piété chrétienne. Celui qui était
au commencement, à partir du néant, à
travers Qui tout fut et sans Qui rien ne fut, Celui qui est la Vie (Jn
1,1-3), le Logos, le Verbe, la Parole de Dieu S’est fait chair quand
vint la plénitude du temps (Ga 4,4), afin de prendre tous les hommes pour
fils et les élever et les accueillir auprès de Son Père, notre Père céleste,
pour le salut et la vie éternelle (2 Co,18).
La naissance de notre
Seigneur Jésus-Christ est un événement qui divise l’histoire humaine en deux
périodes
, celle qui a eu lieu avant Sa nativité et que nous comprenons comme la
préparation des hommes à l’arrivée du Messie, et celle qui a suivi Sa nativité
et qui est celle où nous vivons. Même ceux qui, pour des raisons très diverses,
ne souhaitent pas mentionner le nom du Christ, parlent de l’ère
« ancienne » et de l’ère « nouvelle », interprétant ainsi
fort bien ce que l’Église du Christ annonce depuis deux mille ans, c’est-à-dire
qu’avant le Christ, tout était ancien et qu’avec le Christ tout est nouveau,
aussi bien l’homme que sa vie ainsi que toute l’histoire (Ap 21,5).
Pour les chrétiens, la
naissance du Fils de Dieu est l’événement central, essentiel, suprême de
l’histoire du monde ; sa signification fonde de manière absolue la façon
de vivre des chrétiens et leur regard sur le monde. Chers enfants spirituels,
ce sont ces fondements que nous voulons vous rappeler aujourd’hui, quand vous
êtes rassemblés dans les saintes églises. La mise en exergue des fondements
évangéliques de la foi orthodoxe n’est jamais superflue, car nous sommes tous
enclins, quasi imperceptiblement, à introduire dans la foi des positions personnelles.
Cela se produit tout particulièrement avec les jugements et les positions
adoptés dans le monde où nous vivons ; très souvent c’est dans cette
perspective que nous comprenons l’Evangile et que nous interprétons les
événements de l’histoire du salut. Or pour les chrétiens, seule l’approche
opposée est correcte. L’Évangile, la signification des événements de l’histoire
du salut et l’expérience eucharistique de la vie dans l’Église, constituent les
fondements de notre foi et c’est ainsi que nous jugeons le monde et chaque
époque de l’histoire et de la civilisation. Commençons d’abord par l’action de
grâces.
Celui qui ne veut pas ou
n’est pas capable de rendre grâce, ne peut probablement rien comprendre à la
foi chrétienne (1 Th 5,8 ; Ph 4,6). En ne rendant pas grâce, nous
considérons que nous ne devons rien à personne et que tout nous appartient
selon nos propres mérites. Ainsi nous ne devons rien à nos parents et ancêtres,
à la société dans laquelle nous vivons, aux proches avec qui nous vivons, et le
moins possible à Dieu. C’est ainsi que se manifeste notre éthique de vie fondée
sur un égoïsme extrême, que nous reconnaissons d’ailleurs dans l’époque où nous
vivons. Or nous sommes extrêmement redevables à nos ancêtres, à nos parents et
à la société dont nous faisons partie – et tout particulièrement à Dieu. Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné
Son Fils, l’Unique-Engendré, afin que quiconque croit en Lui ne se perde pas,
mais ait la vie éternelle (Jn 3,16). Le Père nous a donné Son Fils, non
comme une rémunération ou une récompense pour nos efforts, mais comme un don
immérité de Son amour, car Il a tant aimé
le monde. Une rémunération imméritée ne peut être reçue qu’avec une reconnaissance
extrême parce qu’il s’agit tout simplement d’un don, qu’on reçoit avec ceux qui
s’approchent aujourd’hui avec amour du petit enfant nouveau-né, le Christ, car
on ne peut approcher d’un enfant autrement qu’avec amour. Un enfant ne comprend
que les paroles d’amour, de même que Dieu ne parle et ne comprend que le langage
de l’amour. Or le don est la confirmation et le signe de l’amour. Dieu le Père
nous fait aujourd’hui le don de Son Fils, et c’est avec amour et reconnaissance
que nous recevons ce don. Et ce n’est que sur la base de cette position fondamentale
de notre existence de chrétiens que nous pouvons continuer à parler de certains
autres aspects de la Fête d’aujourd’hui.
Le Fils de Dieu revêt la nature
humaine et naît dans la grotte de Bethléem, couché dans la crèche, sans cesser
d’être Dieu, tout en devenant un homme complet, le Dieu-homme. Le plus grand
mystère de notre piété est que Dieu peut être présent dans l’homme (1 Tm 3,16).
Du Saint-Esprit et de la Vierge Marie, naît un Dieu véritable et un homme
véritable, le Dieu-homme Jésus-Christ. Depuis cet événement lointain survenu à
Bethléem, tout est nouveau dans la vie humaine, tout comme cet événement fut
nouveau et unique dans l’histoire (2 Co 5,17). Dieu S’est uni indissolublement
à l’homme et quiconque naît du Saint-Esprit lors du baptême et de l’onction par
l’huile sainte, est fils du Père, il est
vrai non par nature comme le Christ, mais par la grâce et l’adoption (Ga
3,26). L’homme nouveau naît du Saint-Esprit, pour le salut et la vie éternelle.
Ainsi Dieu Lui-même par Son Incarnation, puis notre foi, élève l’homme, tout
homme, à la plus grande dignité possible – être la manifestation de la présence
de Dieu dans le monde.
J’ai vu
ta face comme on voit la face de Dieu (Gn 33,10) dit l’ancêtre Jacob à son
frère Esaü. Ce témoignage d’amour fraternel est devenu possible en toute
plénitude, après l’Incarnation du Fils de Dieu et entraîne les
conséquences très profondes sur nos rapports envers les autres hommes, connus
et inconnus, les amis et les ennemis et envers tous ceux qui entrent dans notre
vie comme de tous ceux dans la vie desquels nous entrons – ce n’est qu’à
travers eux et l’expression de notre amour pour eux que réside le chemin vers
Dieu. Grâce à la prouesse consistant à aimer notre prochain, nous manifestons
notre amour véritable et juste envers Dieu. Celui qui affirme aimer le Dieu
qu’il ne voit pas, tout en haïssant le frère qu’il voit, fait un mensonge à
l’égard de lui-même et de Dieu (1 Jn 4,20). Nous tous qui sommes nés de
l’Esprit Saint, à l’instar du Dieu-enfant Christ, qui avons été baptisés et
oints par l’huile sainte, tous les hommes jusqu’à ce jour, instruits dans le
Saint-Esprit, qui est un Esprit de communauté, nous confessons que l’homme ne vit
véritablement comme un homme que dans la communion d’amour. Nous sommes invités
à bâtir de tels liens au sein du mariage, de la famille, de la société au sens
large et certainement au sein de l’Eglise qui est par nature une communauté
d’amour. C’est pourquoi l’égoïsme mentionné plus haut et l’autarcie,
constituent un blasphème contre l’Esprit Saint, un mal dont il faut guérir dès
qu’on a remarqué les plus petits signes de son existence.
C’est avec ces pensées
sur la reconnaissance, la communauté et l’unité comme des dons du Saint-Esprit,
que nous vous annonçons, chers enfants spirituels, l’année nouvelle 2019 où
nous célébrerons le grand jubilé de notre Église – les huit cents ans de
l’acquisition de notre autocéphalie. Selon les témoignages de Domentian et de
Théodose, qui avec des mots différents expriment la même chose, la consécration
de Saint Sava comme premier archevêque serbe et l’acquisition de l’autocéphalie
de l’Église orthodoxe serbe ont eu lieu en 1219 à Nicée, grâce à l’amour et à
la compréhension de l’empereur de Byzance Théodore 1er Lascaris et
du patriarche de Constantinople de l’époque, Manuel Saranten. Il est évident
que Saint Sava a assumé cette ascèse, l’acquisition de l’autocéphalie, par sollicitude
envers ses proches, en surmontant tout égocentrisme et dans le désir de
rapprocher les chrétiens dispersés de l’État serbe et les réunir véritablement
dans la Sainte Liturgie. En d’autres termes, il a fait ce qu’il a fait afin de
fournir la possibilité à nos ancêtres, comme à nous tous, de nous retrouver
véritablement ensemble dans l’Évangile du Christ, dans Son Église, où tous les
peuples et tous les hommes s’unissent comme enfants de Dieu afin de communier à
la vie de la Sainte Trinité dans une Liturgie commune, en avant-goût du Royaume
céleste. En acquérant le titre d’ «archevêque de toutes les terres serbes
et du littoral», Saint Sava a commencé son service d’archevêque dans la Demeure
du Salut, au monastère de Žiča, en s’efforçant selon l’expression de Domentian,
de « nourrir les âmes en quête du Christ avec des homélies utiles à l’âme
et des paroles spirituelles ». Imprégné du Christ et de tous les dons
spirituels, « il déversait des torrents de théologie à tous ». A
l’époque de saint Arsène du Srem, successeur de saint Sava, le siège de
l’Église serbe fut transféré loin à l’intérieur de l’État serbe d’alors, à Peć.
Voilà huit siècles que du patriarche de Peć,
l’Église serbe apporte au monde la bonne nouvelle de l’Évangile de la naissance
du Dieu-enfant Qui vient au monde afin de sauver grâce à Son œuvre de
Rédempteur, le monde et l’humanité.
La vérité céleste et
terrestre que le Seigneur a commencé par nous aimer et que nous sommes tous
appelés à répondre à cet amour par une vie chrétienne, nous a été laissée en
témoignage par nos saints ancêtres, qui nous ont montré que c’est dans cette
histoire, dans ce monde, que se déroule le combat pour le Royaume céleste. Ils
nous ont conforté dans la foi que c’est à travers l’ascèse qu’on entre dans la
vie éternelle et que, si nous abordons la vie de cette façon, il n’y a pas de
séparation entre Royaume céleste et royaume terrestre, car il n’existe qu’une
seule histoire, une seule création divine, un seul Royaume, une seule économie
de la Providence divine et de notre salut. Autrement dit, l’histoire dans
laquelle nous vivons, le royaume terrestre, nous l’illuminons par le Royaume
céleste, alors que tout le reste nous sera, selon les mots du Christ, donné par
surcroît (Mt 6,33 ; Lc 12,31), dans ce monde et dans ce temps.
En luttant pour la
justice divine et le Royaume de Dieu, et en illuminant le royaume terrestre par
le Royaume céleste, nous sommes appelés à accorder une sollicitude particulière
à nos frères et sœurs du Kosovo et de Métochie. Tous les jours nous entendons
parler de « progrès et de développement de la société humaine » et
d’une « attention particulière pour les droits de l’homme ». Or,
tandis que nous-mêmes, comme les peuples qui nous entourent, avons le droit de
procéder à des choix de vie différents, nos frères du Kosovo-Métochie se voient
enlever même le droit fondamental d’avoir une vie digne d’un homme. C’est
pourquoi nous considérons qu’un préalable essentiel pour la résolution des
problèmes au Kosovo-Métochie, est la construction d’une société fondée sur le
règne de la justice, dans laquelle des hommes d’origines différentes peuvent
vivre en paix, avec une protection totale et le respect de chaque identité
religieuse, culturelle et nationale. Parler d’une solution durable des
problèmes au Kosovo-Métochie sans prendre en considération de ces préalables,
équivaudrait à accepter la purification ethnique réalisée pendant la guerre et
après la guerre, et à considérer les spoliations subies comme un fait accompli,
donc à rejeter toutes les valeurs sur lesquelles, au moins en principe, repose
l’Europe chrétienne, mais aussi le monde entier.
Nous demandons le respect
de l’un des principes chrétiens fondamentaux : Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le
vous-mêmes pour eux (Mt 7,12). Tout ce que nous exigeons pour nos frères et
sœurs du Kosovo-Métochie, nous sommes prêts à le fournir et nous le fournissons
à tous les peuples vivant soit au Kosovo-Métochie soit dans d’autres régions de
la république de Serbie. Mais pour le peuple serbe comme pour tous les autres,
une telle liberté n’est pas possible dans l’état auto-proclamé et mensonger du
Kosovo ! Cela est parfaitement démontré par les événements survenus ces
jours derniers : la privation barbare des produits alimentaires, des
médicaments et d’autres produits indispensables pour l’existence du peuple
serbe, suite à l’introduction de « taxes » sinistres, de menaces
incessantes, d’arrestations et de bien d’autres choses et, tout récemment, de
la création d’une soi-disant armée du Kosovo dans le but de la poursuite de la
terreur et de l’expulsion définitive de
tous les Serbes, aussi bien de ceux vivant au sud de l’Ibar que de ceux vivant
au nord de ce fleuve serbe. Nous insistons de nouveau sur le fait que pour
nous, la question du Kosovo-Métochie constitue, entre autres, la question de la
subsistance de notre peuple, de notre clergé, de nos moines et, tout
particulièrement, de nos anciens sanctuaires, sans lesquels nous ne serions pas
ce que nous sommes. Nos lieux saints ne
sont pas seulement des monuments culturels et historiques, mais leur existence
revêt un sens plus profond, d’abord en tant que lieux de rassemblements
liturgiques de notre peuple, non seulement de celui vivant au Kosovo-Métochie
mais aussi de ceux vivant dans toutes
les régions de Serbie et du monde habitées par les Serbes. Dans l’espoir que la
joie du Dieu-enfant nouveau-né nous aidera à trouver ensemble la voie et à
sortir des dérives dont la cause est le péché (Rm 7,20), nous saluons nos
frères et sœurs du Kosovo-Métochie dans leurs efforts pour survivre et rester sur
cette terre serbe qui nous a été léguée, avec les paroles que le Christ adresse
à Ses disciples à travers les siècles : Sois sans crainte, petit troupeau ! (Lc 12,32). Puisque tout ce qui est né de Dieu est
vainqueur du monde. Et telle est la victoire qui a triomphé du monde :
notre foi (1 Jn 5,4).
En même temps, nous
gardons l’espoir que ceux qui sont coupables pour la situation difficile de nos
compatriotes seront éclairés par la lumière de la Nativité du Christ et qu’eux
aussi comprendront la profondeur du péché qu’ils commettent, non seulement
envers nous et nos frères et sœurs mais également envers eux-mêmes et leur
descendance. Peut-être se souviendront-ils des paroles du très sage
Salomon : La justice des hommes
droits les libère, mais les perfides sont pris au piège par leur convoitise (Pr
11,6).
Avec notre sollicitude
pastorale et responsabilité, nous invitons nos frères et sœurs de Macédoine qui
sont dans le schisme à comprendre, dans l’esprit d’amour du Christ, que
l’autocéphalie est exclusivement une institution ecclésiale destinée à
contribuer au développement et à la consolidation de l’unité entre Églises
orthodoxes locales. C’est dans ce sens que l’Église orthodoxe serbe a œuvré
tout au long des huit siècles écoulés. S’il s’avérait, dans la logique de ce
monde, que l’autocéphalie était comprise d’une façon différente, comme élément
de la souveraineté d’un pays, symbole d’un particularisme national ou d’un
séparatisme, alors elle ne contribuerait pas à l’unité et à l’édification de
l’Eglise mais inciterait l’égocentrisme et l’égoïsme, devenant ainsi
paradoxalement, un élément de blasphème du Saint-Esprit.
Nous adressons le même
appel à ceux qui évoquent une certaine « Église du Monténégro »,
étant incapables de voir la très ancienne Métropole du Monténégro et du Littoral.
Ils oublient que le salut n’est pas conditionné par le fait de se déclarer
Serbe ou Monténégrin. Ces tentations existent aussi dans l’Ukraine, si proche
et fraternelle, où des chauvinistes russophobes, conduits par des politiciens
corrompus, avec « l’assistance » d’uniates et avec malheureusement le
concours non-canonique du patriarcat de Constantinople, ont creusé les schismes
existants et porté gravement atteinte à l’unité de l’Orthodoxie dans son
ensemble. Le Christ n’est pas venu afin de sauver le seul peuple juif, bien que
ce peuple eût été choisi par Dieu pour préparer tous les peuples à la venue du
Messie, mais Il est venu comme Sauveur de tous les peuples, quel que soit leur
nom (Rm 10,12) et quelle que soit l’époque où ils s’expriment.
La joie du salut qui nous
a été offert, un cadeau dont nous devons tous être reconnaissants, nous ne
pouvons l’éprouver ensemble que dans le pardon mutuel et la réconciliation.
Ayant cela en vue et pleins de tristesse et de compassion pour toutes les victimes,
serbes et autres, des malheureuses guerres qui ont eu lieu sur le territoire de
Slovénie, de Croatie, de Bosnie-Herzégovine et de Serbie, nous prions le
Dieu-enfant nouveau-né, Donateur de toute paix, pour que la paix s’installe
enfin dans nos cœurs, et que nous pardonnions les uns aux autres, car le
Seigneur nous a pardonné nos péchés (2 Co 5,18). La seule façon de nous libérer du joug du
passé et des intérêts liés à la politique quotidienne, est le pardon et la
réconciliation auxquels nous appelons tous les peuples avec lesquels nous avons
vécu jadis dans le même Etat.
Nous adressant
particulièrement à nos enfants spirituels de la diaspora, d’Amérique jusqu’en
Asie, d’Europe jusqu’en Australie, nous les appelons à montrer leur amour à
l’œuvre, toujours et en tout lieu. Soyez charitables, ne jugez pas et ne
condamnez pas, pardonnez et aidez-vous les uns les autres (Lc 6,37-38) et
gardez toujours à l’esprit ces paroles du Christ : Ce n’est pas en me disant « Seigneur, Seigneur » qu’on
entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de mon Père
qui est dans les cieux (Mt 7,21). Soyez des citoyens scrupuleux et
responsables des pays qui vous ont donné l’hospitalité, priez pour les villes
où vous vivez car leur bien-être contribuera au vôtre (Jr 29,7), mais n’oubliez
jamais votre foi, votre langue et votre patrie, la terre de vos ancêtres,
baignée par le sang de martyrs.
Vous tous, chers enfants
spirituels, nous vous appelons à la compréhension mutuelle, à l’amour et au
pardon. Gardons-nous de paroles dures prononcées imprudemment, ayant à l’esprit
que l’environnement social dans lequel nous vivons dépend aussi des paroles que
nous prononçons. Les paroles douces guérissent, la parole dure blesse, et les
blessures infligées par des mots sont souvent plus éprouvantes que des douleurs
physiques. C’est pourquoi le très sage Salomon nous enseigne que mort et vie sont au pouvoir de la langue (Pr
18,21). Si nous voyons qu’un de nos proches nous inflige une injustice,
agissons conformément au principe évangélique et discutons avec lui en faisant
tout ce qui est en notre possible pour acquérir un frère (Mt 18,15).
Pardonnons-nous les uns les autres jusqu’à
soixante-dix-sept fois (Mt 18,22) et dans les jugements que nous émettons
sur autrui, fions-nous à la vérité qu’il nous faut exprimer doucement, avec
respect et en toute conscience (2 Co 4,2).
En exprimant notre
reconnaissance au Seigneur pour ce jour où, selon les paroles de saint Romain
le Mélode « la Vierge met au monde l’Être suressentiel, et la terre offre
une grotte à l’Inaccessible ; les anges et les pasteurs le louent ensemble
et les mages avec l’étoile s’avancent ; car c’est pour nous qu’est né un petit
enfant, Dieu prééternel », nous annonçons au monde une grande joie et vous
saluons tous avec la salutation toute-joyeuse de Noël :
La
paix de Dieu – Christ est né !
Que
la Nouvelle Année 2019 soit heureuse et bénie de Dieu !
Au patriarcat
serbe, à Belgrade – Noël 2018.
Le patriarche
serbe IRENEE, avec tous les évêques de l’Eglise orthodoxe serbe et Mgr Luka,
évêque d’Europe occidentale.
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