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samedi 25 octobre 2025

La veuve de Naïn.

 

(7, 11 à 16).

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, L’Eglise et l’Evangile nous font rencontrer un convoi funèbre qui transporte le fils unique d’une veuve, Jésus passait par là et fût touché de compassion envers la souffrance de cette femme et mère, il alla vers elle fît arrêter le convoi et dit « jeune homme, je te le dis, lève toi » et le mort s’assit et commença à parler, que pouvait-il bien dire devant ce miracle qui le fait revenir de la mort à la vie par la grâce et la volonté du saint rabbi Jésus.

 

Nous pouvons considérer cette femme veuve comme une métaphore de notre âme qui a perdu son fils, c’est à dire, notre esprit qui a reçu comme vocation de par sa création divine de nourrir l’âme par son ascèse de vie spirituelle. Mais cet état de séparation douloureux entre la mère et le fils ou l’âme et l’esprit, nécessite l’intervention divine de « l’Epoux de nos âmes le Christ » qui seul peut recréer l’unité de l’être plongé comme cette mère-âme dans le désespoir de voir son fils mort et aussi redonner au fils-esprit l’espérance d’une existence renouvelée par un engagement réel et persévérant dans la pratique de la voie et la vie orthodoxes.

 

Mais pour que l’âme et l’esprit puisse communier ensembles en esprit et en vérité, il faut leur donner un corps capable de les contenir et de les édifier, ce corps doit être avant tout un lieu liturgique dans lequel il sera possible de célébrer la vie selon Dieu, avec Dieu et le prochain. La plus belle icône de ce lieu sera l’Eglise « Corps et Tête du Christ », et la plus belle icône de l’Eglise sera la communauté des « croyants fidèles » qui par la célébration régulière de la Divine Liturgie et la grâce divine verra peu à peu naître l’homme qui devient « temple de l’Esprit de Dieu ».

 

Mais pour nous qui sommes peut-être plus morts que vifs, à moins qu’il n’y ait déjà quelques ressuscités parmi nous, mais si nous nous sentons par modestie plus morts que vifs, l’Evangile nous montre vers qui nous devons aller pour construire une existence qui puisse être  un véritable avenir béni et nous préparer à la vie éternelle.

 

Notre Seigneur nous interpelle à chaque Divine Liturgie et nous dit « je te le dis, lève toi », ne sois pas comme un mort quasi absent à toi-même à cause des pensées obsédantes qui t’empêchent d’être vif et vigilant, mais célèbre de manière éveillé la très sainte Divine Liturgie et vient alors communier à « mon Corps et à mon Sang » pour la vie divino-humaine donnée à l’homme qui veut véritablement et en toute conscience être sauvé.

 

Au Père créateur de la vie, au Fils notre vie lumineuse et à l’Esprit-Saint vivifiant, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

samedi 18 octobre 2025

L’amour des ennemis.

 


(Luc 6, 31 à 36)
Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.
 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à mettre en œuvre « l’amour des ennemis » en cultivant et en unissant à l’image du Seigneur l’ascèse de la miséricorde et de la bienfaisance, les racines de cette attitude spirituelle trouvent leur sève dans les paroles évangéliques que sont « bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » et « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », être miséricordieux et bienfaisant nous demandera donc non seulement d’imiter le Christ mais surtout d’agir avec Lui.
Saint Luc en 6, 36 nous montre le modèle divin absolument parfait du miséricordieux bienfaisant en nous disant « soyez compatissant comme votre Père est compatissant », compatir signifie surtout accompagner l’éprouvé atteint par les tourmentes existentielles qui brisent l’âme et le corps, c’est pourquoi saint Luc ajoute en chapitre 6, 31 une clé spirituelle pour prévenir et se prémunir de l’épreuve du « retour du coup de bâton » ou du « on récolte toujours ce qu’on sème » comme dit le langage populaire. Que nous dit-il ? «e que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux ». Dans sa 1ère épître saint Pierre complète la parole de saint Luc en écrivant « soyez donc miséricordieux et humbles », n’est-ce pas là le visage même de notre Samaritain spirituel Jésus-Christ, l’homme miséricordieux est le véritable compatissant, pourquoi ? Parce que lui-même a fait une vraie expérience de la miséricorde divine et qu’il se remémore cette parole du Seigneur « qu’as-tu que tu n’aies reçu, et si tu l’as reçu pourquoi faire comme si tu n’avais pas reçu et t’en enorgueillir », alors maintenant « va et fais de même ».
Dans la suite de son évangile saint Luc en 6, 37 et 38 précise l’ascèse pratique qui convient à celui ou celle qui veut acquérir l’état de « miséricordieux bienheureux », que dit-il « ne pas juger, ne pas condamner, remettre les fautes, donner avec générosité, car de la mesure dont vous mesurerez l’autre, vous serez mesuré vous-même en retour », si déjà nous avons des difficultés à mesurer de manière juste nos proches, quelle mesure nous faudra t-il pour mesurer « nos ennemis » ? L’amour des ennemis ne pourra pas se mesurer à l’aune extérieure des valeurs du monde individualiste d’un César, mais ne peut trouver sa force et sa justesse que dans le discernement qui vient de la grâce divino-humaine.
La miséricorde du Père céleste se révèle dans l’incarnation de son Fils unique, Lui le Visage visible de l’invisible, Lui qui est venu pour sauver l’homme et non le juger, Lui qui est venu pour pardonner et non condamner, Lui qui est venu pour remettre les péchés et non les garder pour nous en accuser, Lui qui a donné sa vie pour le salut de l’humanité, Lui qui aime sans mesure et accueille avec joie le peu que nous lui offrons, Lui qui nous dit « aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour », Lui non plus n’attend rien en retour de notre part, Il nous invite à l’imiter et à vivre selon cette parole « venez et voyez » en communion avec Lui et avec l’Eglise du mieux que nous le pouvons et en augmentant avec sa grâce peu à peu notre mesure d’aimer Dieu, l’Eglise et le prochain.
« Ne pas juger », déjà en 1 Samuel 2, 25 il est dit « si un homme pèche contre un homme », Dieu le jugera, pourquoi ? Parce qu’il n’appartient pas à l’homme de juger même si celui-ci à reçu le don de « l’intelligence du cœur », Dieu seul est le juste Juge qui connaît parfaitement le passé, le présent et l’avenir de tout homme et de toute femme qui naît en ce monde. Saint Paul exprime cette réalité du jugement divin en 1 Corinthiens 4, 4 en écrivant « celui qui me juge, c’est le Seigneur », le jugement a été remis par le Père au Fils unique en qui Il a mis toute sa complaisance afin que nous l’écoutions selon ce qu’Il jugera utile pour nous et notre salut. C’est ce que saint Pierre confirme dans sa 1ère épître en 1, 17 « Dieu jugera selon l’œuvre de chacun », le jugement est universel mais son application restera personnelle.
« Ne pas condamner », saint Luc en 6, 37 nous donne cet avertissement « ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés », cela se rapporte à cette folie humaine qui a culminée dans la condamnation du Seigneur lui-même et que nous rappelle saint Marc en 14, 64 « tous le condamnèrent à mort » pas un seul des accusateurs à commencer par le Grand-Prêtre n’était qualifié ni pour juger et encore moins pour condamner, mais là où l’Esprit de Vérité est absent le mensonge abonde et la justice humaine se perd dans une mascarade grimaçante qui déforme la réalité, il advient alors ce que saint Jacques écrit en 2, 9 « vous avez condamné, vous avez tué le Juste ».
« Remettre les fautes », saint Paul en Colossiens 2, 13 témoigne « vous étiez morts du fait de vos fautes...IL vous a fait revivre avec Lui, et Il nous a pardonné toutes nos fautes », et en Galates 6, 1 « frères, même dans le cas où quelqu’un serait pris en faute, vous les spirituels, remettez-lui en esprit de douceur sa faute, te surveillant toi-même, car tu pourrais bien toi aussi être tenté », voilà comment Paul parle aux spirituels, comment alors des non spirituels pourraient-ils oser retenir les fautes de leur frère, eux qui connaissent et commettent aussi les mêmes fautes ? Saint Paul complète sa pensée en Galates 6, 3 « car si quelqu’un estime être quelque chose alors qu’il n’est rien, il se fait illusion ».
Saint Luc, 6, 35 « au contraire, aimez vos ennemis...votre récompense sera alors grande, et vous serez les fils du Très-haut, car Il est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants », les saintes Béatitudes nous dévoilent le chemin de « l’ascèse bienheureuse » qui peut nous aider à « aimer nos ennemis » et faire de nous Dieu bénissant des « christs aimants, saints, humbles et sages ».
C’est Marie, la très sainte Mère du Seigneur qui nous montre comment devenir un bienheureux qui sera surtout un « bienfaisant » à l’image du Christ qui proclame « celui qui croit en Moi, fera les mêmes choses que Moi », que dit-elle ? « Faites ce qu’IL vous dira » et que nous dit le Seigneur Jésus, « tu aimeras le Seigneur ton Dieu...et ton prochain comme toi-même » et pour cela le Seigneur ajoute le sel spirituel indispensable en me disant « si tu veux prier ton Père...rentre en toi-même...ferme la porte...et la suite » rien de bon, de juste ou de vrai ne se fera selon Dieu sans notre prière personnelle adressée avec humilité au Père céleste, n’est-il pas écrit « demandez et vous recevrez », alors nous pourrons demander dans l’espérance la grâce d’aimer même nos ennemis.
Au Père qui pardonne et qui a remis le jugement au Fils qui nous aime et à l’Esprit Consolateur, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.
+ Syméon

samedi 11 octobre 2025

La Cananéenne.

 


(Matthieu 5, 1 à 1)

AU NOM DU PÈRE, DU FILS ET DU SAIN ESPRIT, AMEN.

 

  

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à travers l’exemple d’une femme païenne à ne pas nous laisser dépouiller de l’héritage spirituel et matériel que Dieu créateur a déposé dans l’être dès l’origine du monde. De quoi s’agit-il ? D’une histoire d’amour et de souffrance qui unit une mère à sa fille possédée par un démon qui rend son existence invivable, mais ne tombons pas dans le piège inhumain d’un jugement du genre, si elle est possédée, elle doit bien y être pour quelque chose, ce sont des païens donc quoi d’étonnant si leur vie est remplie de ténèbres.

 

Dieu aurait-il créé les uns bons et d’autres mauvais ? Qui peut vouloir adorer un tel Dieu ? Que lisons-nous dans le livre de la Genèse 1, 27 « Dieu créa l’homme à son image, homme et  femme IL les créa » avec toute la sagesse, la beauté, la grâce et la liberté de devenir une personne divino-humaine accomplie par la pratique volontaire d’une ascèse spirituelle et religieuse, qui pour nous est la voie et la vie orthodoxe.

 

Cette femme Cananéenne qui est une païenne méprisée par les biens pensants dont le nom signifie en hébreu « pleine d’ardeur » est l’image même d’une mère qui aime son enfant et dont l’âme est toute bouleversée mais aussi remplie d’ardeur pour soulager la souffrance de son enfant, au point d’aller supplier le saint Rabbi Jésus de guérir sa fille, elle sait du fond de sa propre âme que ce Jésus peut la guérir.

 

Mais nous pouvons contempler aussi « notre âme » comme notre enfant spirituel intérieur qui se meurt de ne pas pouvoir accomplir sa vocation qui consiste à louer Dieu, parce que nous l’éteignons sous le poids de nos désirs et passions contraires à notre vocation orthodoxe. L’âme tout comme le corps ou l’esprit doit grandir avec la divine grâce dans l’Eglise et dans la vie concrète, et donc nous devons la nourrir avec la nourriture qui lui convient qui est la louange de Dieu et l’amour du prochain et pour cela célébrer la Divine Liturgie et prier aussi chez nous et partout où nous le pouvons.

 

Marie, Mère du Seigneur s’écrie dans l’allégresse intérieure « mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit exulte de joie en Dieu mon Sauveur », si donc nous voulons savoir dans quel état est notre âme, il nous suffira de discerner si nous sommes dans un état de corruption par des désirs et pensées de ténèbres ou dans un état de vraie communion spirituelle avec la source divino-humaine de notre existence à l’image de Marie.

 

Ne cherchons pas à localiser l’âme en nous, c’est stérile et inutile mais voyons dans quel état nous sommes dans notre relation à nous-mêmes, à Dieu, à l’Eglise et à notre prochain, car là se trouve la clé de l’ascèse que nous devons mettre en œuvre pour guérir notre âme blessée par notre « cœur encore trop souvent endurci » qui nous empêche de trouver la communion avec Dieu en nous, cessons de penser que nous avons toujours raison car cela nous empêche de changer en profondeur. Veillons avec

amour sur notre âme que Dieu nous a confiée et qui est notre médiatrice en nous pour aller vers la vérité et la beauté divino-humaine qui nous habite.

 

Au Père créateur de l’âme, au Fils dont l’âme est louange perpétuelle envers son Père et à l’Esprit-Saint consolateur de notre âme, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

 

 

mardi 23 septembre 2025

Le plus grand commandement.

 


(Matthieu 22, 34 à 46)

                          Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 



Aujourd’hui l’Eglise nous invite à la suite des sadducéens et des Pharisiens à demander nous aussi à notre Seigneur et Maître Jésus quel est le plus grand commandement donné dans l’Evangile de vie, mais nous demandons cela en toute humilité pour être édifié dans notre foi et notre pratique spirituelle orthodoxe et non pour embarrasser ou chercher à prendre en défaut par pure vanité le saint Rabbi Jésus.

 

Jésus répond que le plus grand commandement de la loi mosaïque est d’aimer en premier « Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit...et il ajoute que le second commandement consiste à « aimer son prochain comme soi même », Jésus pose une réelle identité et même une unité spirituelle entre ces deux commandements, l’un sans l’autre n’aurait aucun sens.

 

Ce qui précède nous incite à rechercher comment réaliser une telle œuvre d’amour divino-humaine dans notre existence concrète ici et maintenant au cœur de notre condition humaine. Ce ne sont pas les « savoirs mondains » ni les « gurus auto-proclamés » qui pourront nous éclairer et nous guider dans notre désir d’accomplir les commandements divins, il nous faudra par une ascèse persévérante œuvrer à la purification de notre cœur afin d’en exclure tout ce qui est contraire à l’amour.

 

Le Seigneur lui-même nous révèle ce que signifie un « cœur impur » et pourquoi il ne peut nous aider à aimer Dieu, soi-même ou l’autre, que dit-il en Mat.15, 18-19 « ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme...car...c’est du cœur que procèdent les mauvais dessins, meurtres, adultères, débauches, vols, faux témoignages, diffamations », qui parmi nous peut penser qu’un cœur dans cet état chaotique peut aimer Dieu, soi-même ou son prochain ?

 

Ce qui est vrai du cœur, l’est également de l’âme ou de l’esprit, mais nous limitons ici notre commentaire au cœur, il nous faut donc passer par l’ascèse indispensable de la purification de notre cœur et la clef nécessaire pour cela réside d’une part dans la confession de nos péchés et passions contraires à la dignité de l’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et d’autre part à notre participation régulière à la Divine Liturgie afin de recevoir le très saint don du Corps et du Sang de notre Seigneur qui nous donne la grâce et la force de nous convertir à la volonté divine.

 

La parole du Seigneur de « s’aimer soi-même » ne consiste pas à être auto-satisfait et encore moins à « s’auto-idolâtrer », mais à accomplir les divins commandements évangéliques qui sont la véritable thérapeutique de l’homme en recherche de la guérison de son cœur, de son âme et de son esprit. Chacun et chacune pourra méditer en soi ce que signifie spirituellement « meurtres, vols, etc ... », pour avancer en esprit et en vérité dans la voie et la vie orthodoxe.   

 

Dieu sait dans quel état spirituel et réel nous sommes, c’est pourquoi il nous dit « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », il nous faut donc d’abord et toujours demander la communion avec Dieu pour transformer notre marasme intérieur en vie harmonieuse avec et selon Dieu, avec nous-mêmes et avec notre prochain, et cette œuvre salutaire ne pourra pas se réaliser sans la prière liturgique unie avec la prière personnelle.

 

Au Père plein d’amour pour l’homme son bien-aimé, au Fils incarnation de l’amour divin et à L’Esprit donateur de l’amour par sa consolation, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen

 

+ Syméon   

 

 

 

samedi 13 septembre 2025

Le Festin Nuptial.

(Matthieu 22, 2 à 14)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à venir festoyer à la table royale, sainte et sacrée du Royaume des Cieux pour nous nourrir non par des aliments périssables, mais de la nourriture essentielle qui est Dieu lui-même dans le « Don de son Corps et de son Sang ».

 

L’Evangile dit « un roi fît un festin de noces pour son fils », les noces signifient ici une invitation donnée par un père qui voulait témoigner de son amour pour son fils et partager cet amour avec tous ceux et celles qui étaient conviés au banquet nuptial...mais les invités ne voulurent pas venir.

 

Ce roi terrestre peut être vu comme une icône du Roi céleste qui nous invite sans cesse lui aussi à venir au festin nuptial et liturgique, et combien sommes-nous à décliner l’invitation pour des motifs futiles et si souvent mondains, le fameux « je n’ai pas le temps », j’ai tant de choses à faire comment pourrais-je être disponible et surtout le dimanche, le « seul jour où je ne travaille pas ».

 

A qui est donc promis le Royaume des Cieux ? Aux « pauvres en esprit et aux persécutés pour la justice », ceux dont l’esprit est riche des pensées et œuvres mondaines se ferment donc eux-mêmes le Royaume tout comme ceux qui cultivent l’injustice. De quelle injustice est-il question ici ? De celle qui consiste à persécuter et à laisser persécuter les « croyants qui viennent librement au festin liturgique », et de tous les actes contraires à la liberté religieuse.  

 

Comment ceux et celles qui refusent les invitations aux festins liturgiques et qui empêchent y compris par la force ceux qui veulent y aller, comment pourraient-ils être parmi ceux dont l’Apocalypse en 19,9 dit « heureux les invités au festin de l’Agneau », comment pourraient-ils se rallier à la parole de l’Ange du Seigneur qui en Apocalypse 19, 17 crie « venez, ralliez le grand festin de Dieu » ? Malheurs donc à tous les faux prophètes qui enseignent à se nourrir des hérésies indigestes véhiculées dans les savoirs partiels et partiaux du monde.

 

Mais Dieu a préparé un festin spirituel qui peut restaurer tout homme ou femme dans sa dignité originelle, c’est ce que nous montre la parabole du « Fils prodigue », là aussi, c’est un « père » plein d’amour qui a toujours espéré le retour de son « fils » et que fait-il après la conversion intérieure de son fils, sinon un » grand festin » pour celui qui était en proie à la mort par le péché et qui aujourd’hui ressuscite dans les bras de son père, « mettez-lui une robe blanche et un anneau d’or au doigt, venez et festoyons, car mon fils qui était mort est vivant ».

 

Cette conversion indispensable et permanente de tout prodigue que nous sommes tous plus ou moins nous prépare à participer avec « crainte de Dieu, foi et amour » à la sainte Cène qui elle-même nous prépare à la communion spirituelle du banquet céleste dans le Royaume des Cieux où nous serons nourris d’Esprit à esprit, car alors « Dieu sera tout en tous », ce « tous » étant le « petit troupeau » qui aura suivi l’Agneau de Dieu tel que prophétisé en Luc 12, 32 qui dit avec force « sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père s’est plu à vous donner le saint Royaume ».

 

L’Evangile poursuit « le roi entra...aperçut là un homme qui ne portait pas la tenue de noces et lui dit, mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir une tenue de noces ? L’homme resta muet », il existe un autre passage de l’Ecriture dans lequel le Christ lui-même interpelle un homme en l’appelant « mon ami, fais ce que tu as à faire », « mon ami » parole extraordinaire d’amour du Dieu-Homme adressée à Juda. Le Seigneur ne dit pas à Juda, va me trahir, non, il lui dit « « fais ce que tu as à faire », c’est à dire, fais en esprit de vérité ce qui est justice pour ton salut, Juda avait donc le choix de choisir entre la vie et la mort. Épreuve redoutable que celle du mystère de l’iniquité qui montre à quelle hauteur spirituelle de grâce l’homme uni à Dieu est appelé à s’élever pour ne pas succomber à la tentation.

L’Evangile poursuit « les serviteurs s’en allèrent par les chemins, ramassèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle des noces fut remplie de convives », voici donc là devant nous, « l’Eglise, salle des noces » dans laquelle sont invités les bons et les mauvais pour festoyer allègrement dans l’Eglise, nous y trouvons différentes sortes de nourritures, par exemple, l’enseignement du Seigneur « Chemin, Vérité et Vie », rien n’empêche un « mauvais » d’être touché par la grâce ou un « bon » d’être déchu de la même grâce, oui, l’ascèse est une nécessité, nous savons que le « Royaume appartient à ceux qui se font violence pour y entrer ».

 

La « tenue de noces » est en relation directe avec l’amour de l’homme pour Dieu et l’amour de l’homme pour son frère, car, il n‘est possible de vivre dans le Royaume que par ce qui dure éternellement, et saint Paul nous enseigne que « l’amour est ce qui reste », ni les savoirs, ni les langues ne resterons, ce qui passe est éphémère et ne peut prétendre à la qualité de « tenue de noces », le Royaume de Dieu n’est pas le royaume du monde des apparences passagères, c’est pourtant paradoxalement « dans le monde sans être du monde » que nous sommes invités à mener le bon combat de la vie spirituelle.

 

Voici que le Roi et Père céleste nous invite à travers les saints, les prophètes et les anges sans cesse au festin eucharistique, mais tout comme la prière personnelle est incomplète sans la prière liturgique, le Seigneur lui-même nous invite à nous rendre dans cette autre salle où nous pourrons participer au festin qui est la communion personnelle avec la Divine Trinité, que nous dit-il ? « si tu veux prier, retire-toi dans ta chambre, c’est à dire rentre en toi-même et reste uni avec toi-même et non désuni, ferme la porte, c’est à dire sois silencieux, veille, vois et écoute, alors prie ton Père dans le secret de ton cœur et dit Lui « notre Père ».

 

La prière du Notre Père donnée par le Seigneur est la réponse parfaite à notre désir de vivre en Dieu, avons-nous vraiment expérimenté que le Fils a sertie Marie sa Mère comme la pierre précieuse la plus désirable au cœur même du Notre Père, où donc ? Dans le verset « que Ta volonté soit faite », ne partage-t-elle pas ainsi avec son Fils Jésus l’obéissance parfaite au Père. Le Seigneur et Fils unique dit « non pas ma volonté, mais la tienne Père » et l’humble Marie dit à l’Archange Gabriel « qu’il me soit fait selon la volonté du Père », humilité indicible du Fils et de sa Mère. Si Marie est ainsi sertie au cœur du « notre Père », c’est pour que nous allions vers son Fils et notre Dieu et Père par sa médiation, elle qui unit le ciel et la terre dans ses saintes entrailles en la personne de Jésus.

 

Que dirons-nous maintenant devant le mystère des deux festins spirituels qui en vérité ne font qu’un ? Nous pouvons dire, « Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur », non pas dans une sorte d’auto-flagellation morbide et masochiste dont Dieu ne veut pas, mais avec la prise de conscience de cette parole immense de saint Paul « il est grand, le mystère du Christ et de l’Eglise », nous pouvons même paraphraser cette parole et dire « il est grand, le mystère du Christ et de l’homme », la pleine révélation de ce mystère est le trésor de grâce déposé par l’Esprit Consolateur au cœur de l’Eglise, lieu saint et sacré du festin ecclésial et personnel.

 

Au Père qui nous invite au festin des noces spirituelles de son Fils unique, au Fils qui est la véritable Manne vivifiante et à l’Esprit qui gémit en nous de manière ineffable, soit la gloire dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon


samedi 30 août 2025

Le jeune homme riche.

 

(Math. 19, 16 à 26)

Au Nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen.

 


Aujourd’hui, l’Église nous transmet cette parole vivifiante du Seigneur « si tu veux la vie, observe les commandements divins », puisque ces commandements nous sont donnés par Dieu, rencontrer Dieu à travers eux devrait devenir notre priorité existentielle, selon cette autre parole du Christ « vends tout ce que tu possèdes et suis-moi », entendant cela, le jeune homme riche s’en alla attristé, car il avait de grands biens, cette attitude est à l’opposé de celle qui est utile pour suivre le Christ, à savoir « le renoncement », renoncer n’ayant rien à voir avec se renier ou se dépouiller de manière irréfléchie, mais à instaurer une relation d’humanité à travers les biens, tant matériels que spirituels.

 

L’attitude du jeune homme riche est un témoignage qui confirme la parole du Seigneur disant « que sert-il à un homme de posséder le monde entier, s’il y perd son âme », même si, ce jeune homme dit lui-même que depuis son enfance, il met en œuvre la loi mosaïque, qu’il est un Juif pieux et pratiquant, oui, nous pouvons nous aussi comme lui, nous illusionner totalement si nous pensons que la seule pratique extérieure des rites et des savoirs purement intellectuels suffisent pour vivre selon l’évangile de vie et être sauvé.

 

L’Évangile de ce jour, souligne qu’en vérité ce n’est pas la seule « quantité des biens » qui nous freine ou nous empêche de suivre le Christ, mais la qualité de notre relation au Christ et à nous-mêmes, on peut être attaché très fortement aussi bien à peu qu’à beaucoup de biens. La majorité des humains ne roule pas sur l’or, comme dit le dicton populaire, et pour autant ne suivent pas le Christ, ni la grande richesse, ni la petite richesse, ni même la pauvreté matérielle, ne sont un obstacle pour celui ou celle qui désire et qui décide de suivre avec ténacité notre Seigneur. En réalité, le mur de séparation entre Dieu et l’homme, n’est autre que l’homme lui-même, selon le désir profond et le sens qu’il veut donner à son existence, si par exemple, une voie religieuse claire est choisie, il sera possible de se donner les moyens matériels et spirituels de la réaliser.

 

L’Église a reçu de Dieu cette vocation à donner au croyant l’aide spirituelle sans laquelle, il est impossible de cheminer avec le Christ, cette aide fondamentale est basée en premier sur la célébration liturgique qui donne la communion au très saint Corps et Sang du Seigneur. Cette communion essentielle et substantielle est accompagnée par l’enseignement évangélique nécessaire à la compréhension des saints mystères que célèbre l’Église orthodoxe, compréhension qui demande l’union de la lettre et de l’esprit. Saint Paul dans 2 Cor, 3-6 rappelle que la « lettre tue, mais l’esprit vivifie », il ne dit pas que la lettre est meurtrière par nature, mais elle peut le devenir à chaque fois que l’homme se radicalise dans une attitude non purifiée par la lumière de l’esprit.

Pour proposer au jeune homme riche des outils de discernement, le Seigneur lui ouvre un chemin spirituel possible en nommant les causes principales à la source des conflits intérieurs et extérieurs, que dit-il ? « Tu ne tueras pas, tu ne commettras pas d’adultère, tu ne voleras pas, tu ne porteras pas de témoignages mensongers, aime ton père et ta mère et ton prochain comme toi-même ».

 

« Tu ne tueras pas » est le premier commandement cité, tuer est la négation de la vie, c’est une aberration et une perversion de la nature humaine, c’est une réalité irréversible qui ne peut trouver de pardon qu’en Dieu le créateur de la vie, par une conversion intérieure profonde à l’image du fils prodigue, car ce que l’homme a tué comment pourrait-il le restaurer ? Ce drame presque absolu au sein de l’humaine condition, trouve un écho dans le meurtre d’Abel par son frère Caïn, tragédie indicible qui marque comme au fer rouge l’âme et s’incarne au cœur même de la mémoire collective et inconsciente de l’humanité, car l’homme oublie que Dieu ne demande « ni holocauste ni sacrifice humain ».

 

Unir la lettre avec l’esprit, c’est apprendre à unir l’intelligence avec le cœur, et construire ainsi l’harmonie de l’être vivant selon la sagesse divino-humaine, cette quête de l’équilibre est inaccessible à la seule pensée ou aux paroles non suivies d’actes spirituels. L’apôtre Jacques en son épître 5, 6 écrit « vous avez tué le Juste, qui ne vous a pas résisté », ce juste est le Christ, victime innocente de la désunion quasi totale entre la lettre et l’esprit, de la rupture entre le cœur et l’intelligence, qui amplifie les ténèbres de l’homme sans foi ni loi.  

 

Arrêtons-nous un peu sur le dernier commandement que le Christ recommande au jeune homme riche « tu aimeras ton prochain comme toi-même », cette parole est le début, le milieu et la fin de toute l’ascèse orthodoxe, seule la culture de l’amour divino-humain du Seigneur, peut empêcher de tuer, voler, mentir, il ne  s’agit pas ici d’un amour philosophique, pétri par l’argile périssable des sentiments émotifs, des belles paroles superficielles et sans avenir, dont nous savons qu’il ne peuvent pas survivre dans la réalité de la vie concrète.

 

L’amour dont le Seigneur parle trouve son expression qualitative dans le chant du Cantique des cantiques, chant des fiançailles entre l’âme et Dieu, entre l’homme et la femme, écoutons-le qui chante « où es-tu ma bien-aimée, ma colombe, mon unique beauté » ou encore « où es-tu mon bien-aimé, mets-moi comme un sceau sur ton cœur, mets-moi comme un sceau sur ton bras, car l’amour est plus fort que la mort ».

 

En vérité, un tel amour est celui que nos saints Pères et saintes Mères ont vécu dans leur relation aimante avec Dieu, un tel amour est proposé à tout homme ou femme dans l’Église qui est par vocation d’essence nuptiale. N’est-ce pas cet amour divino-humain qui seul est en mesure d’éradiquer le mur de séparation de l’homme avec Dieu, de l’homme avec la femme, de l’homme avec l’homme, de l’homme avec la création divine.

Dieu proposerait-il un amour qui serait incompatible et hors de portée de la nature humaine, lui qui nous dit « aimez-vous les uns les autres comme Je vous ai aimé » ?  Nous voici à la croisée du chemin de l’existence, qui choisirons-nous de suivre, le Christ amour absolu qui peut et veut vivifier notre vie entière ou les chemins hasardeux de l’errance entre la multitude des tentations incapables de nourrir notre désir d’une vie qui vaille la peine d’être vécue.

 

Nous n’ignorons pas que le Seigneur nous dit « sans Moi, vous ne pouvez rien faire », certainement l’acquisition de l’état de christ aimant, saint, humble et sage, est hors de portée par nos seules forces humaines, mais nous croyons qu’il est tout à fait possible d’y travailler et de trouver pour une telle ascèse toutes les grâces et aides utiles au sein de l’Église orthodoxe.

 

Au Père, source de l’Amour, au Fils amour incarné et à l’Esprit d’amour, soit la gloire, dans les siècles des siècles, amen.

 

+ Syméon

 

 

 

dimanche 27 juillet 2025

Qu'est-ce que j'ai appris de la vie ?
"J'ai appris qu'une bougie peut allumer mille bougies. Un homme peut changer une génération.
J'ai appris quel est le plus grand péché : ne pas réaliser que vous vivez dans le péché. Faire le mal en pensant que tu fais le bien.
J'ai appris que quand l'orgueil brille trop fort, toute sagesse devient sombre. Et là où la sagesse manque, la stupidité prévaut.
J'ai appris que le cœur n'est pas vivant s'il ne bat que le sang. Mais si ça pulse l'amour aussi !
J'ai appris que le monde n'est pas conquis par l'épée ou la force. Mais avec amour.
J'ai appris que pointer du doigt peut tuer. Pas seulement celui qui est montré...
J'ai appris que si tu veux que quelque chose soit fait, tu trouveras un moyen. Sinon tu trouveras une excuse
J'ai appris que les bons parents donnent à leurs enfants des racines et des ailes. Des racines pour qu'ils n'oublient pas où se trouve leur maison, et des ailes pour qu'ils n'oublient pas où est le ciel.
J'ai appris que les gens autour de moi peuvent être égoïstes, méchants, jaloux et méchants. Mais de toute façon, il va falloir vivre magnifiquement !
J'ai appris que Dieu ne choisit pas les personnes parfaites, mais il perfectionne les élus.
Ce que j'ai appris jusqu'à présent parce que j'ai encore beaucoup à apprendre ! "