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dimanche 20 juillet 2025

La Guérison du Paralytique de Capharnaüm (Mt 9,1-8).

 Homélie du P. Jean Breck


Sixième dimanche après la Pentecôte 2024

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.
Le récit de la guérison du paralytique de Capharnaüm se trouve
dans les trois Évangiles synoptiques, Matthieu, Marc et Luc.
Chaque évangéliste l’a reçu d’une source orale commune, mais
chacun l’a légèrement modifiée, pour accentuer un aspect qui lui
paraissait particulièrement important.
Dans chacune des versions de l’histoire, les évangélistes
mettent un accent crucial sur la réponse de Jésus à l’action des hommes qui ont apporté
le paralytique : « Voyant leur foi, Jésus dit, ‘Tes péchés sont pardonnés’ ».
Il s’agit de la foi, non pas du malade, mais de celle des quatre amis qui l’ont porté sur
une civière pour le placer devant Jésus. L’effort de ces hommes est bien accentué par
saint Marc. Celui-ci raconte en détail la manière dont les quatre amis ont apporté le
paralytique. Trouvant l’entrée de la maison bloquée par la foule, ils sont montés sur le
toit duquel ils ont enlevé quelques tuiles, et par le trou ils ont fait descendre le malade,
le posant devant le Maître-thaumaturge. C’est cet effort, signe d’une profonde amitié
entre le paralytique et les quatre assistants, qui amena Jésus à annoncer à l’homme que
ses péchés ont été pardonnés.
Le paralytique ne dit rien ; il ne demande rien.
C’est par la foi de ses amis qu’il a été guéri, voire sauvé.
Ceci a une immense importance dans nos relations avec autrui. Tous nous sommes
malades, tous nous sommes, dans un certain sens, paralysés. Tous nous sommes
dépendants d’autres personnes, pour nous faire sortir de nous-mêmes et trouver la
guérison dont nous avons besoin. Il arrive assez souvent soit que nous soyons ignorants
de notre maladie spirituelle, de nos fautes et de nos manquements, soit que nous soyons
handicapés par une souffrance personnelle, au point où nous sommes incapables d’en
imaginer une issue, la possibilité d’une véritable guérison.
Une mère vient se confesser à son prêtre et ne peut parler que de son fils, un
adolescent qui s’adonne à des stupéfiants. Une autre femme se présente en larmes
AU SERVICE DES ORTHODOXES DE LANGUE FRANÇAISE
FEUILLET DE ST SYMÉON
N°299 SIXIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE COMPLÉMENT 2025
devant l’Évangile et la croix. Son mari, depuis longtemps aliéné de l’Église, souffre d’une
maladie incurable et refuse d’en parler avec l’aumônier de l’hôpital. Puis, un jeune
homme subit un grave accident de voiture. Sachant qu’il sera handicapé toute sa vie, il
tombe dans une dépression si profonde que personne ne peut le consoler. À la
suggestion qu’il prie et demande un rétablissement définitif, il répond par des injures et
sombre dans l’apitoiement de soi-même.
De tels exemples concernent les personnes – et il y’en a beaucoup – qui pour une
raison ou une autre, ne peuvent pas ou ne veulent pas se tourner vers Dieu. Elles sont
comme le paralytique qui est gravement malade, mais qui n’a aucun moyen de sortir
seul de son mauvais pas.
La promesse de l’Évangile, c’est que nous pouvons prier les uns pour les autres, et le
Christ écoutera.
Comme les quatre amis du paralytique, nous pouvons apporter une autre personne
au Christ par notre intercession, et cela sera accordé, la guérison sera accomplie.
« Si vous demeurez en moi, dit Jésus, … vous demanderez ce que vous voudrez et cela
vous arrivera» » (Jean 15,7).
« Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai », dit-Il (Jean 14,13).
Cependant, notre expérience personnelle nous donne l’impression que Dieu n’écoute
pas toujours notre prière. Je prie pour moi-même ou pour un être bien-aimé, et Dieu
semble faire la sourde oreille. Une maladie ou une autre situation de crise se poursuit, et
l’intercession, parait-il, ne sert à rien…
Ceci, pourtant, est une illusion, fondée sur la conviction que la vie terrestre est tout ce
qui existe. En réalité, nous somme nés et nous vivons pour une seule raison. En bonne
santé ou en mauvaise, l’essentiel est de tout remettre à Dieu, dans la ferme conviction
que toute prière sera exaucée, soit dans le présent, soit dans la vie à venir. Il faut se
rappeler que notre existence ici-bas n’est que des prémices, un avant-gout d’une
existence comblée de joie et de gloire, l’espoir d’une existence bénie par une
participation personnelle et éternelle à la gloire du Christ ressuscité.
Le paralytique était béni par la guérison de son corps et de son âme lorsqu’il était
« dans la chair ». Et cela pour que Jésus puisse manifester son autorité de pardonner les
péchés. La vraie guérison de notre âme et de notre coeur, pourtant, aura lieu lorsque
nous, et tous ceux pour qui nous prions, aurons fait le grand passage pascal, de la mort à
la vie, pour vivre « sans honte et sans douleur » dans la lumière resplendissante de la
Face du Christ.
Amen.

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